♫ : Devil May Cry 3: Devils Never Cry

Malgré son jeune âge, Yotsuki Kaori avait déjà vécu deux vies bien distinctes aux extrêmes opposés. Si elle était actuellement un shinobi aux ordres du Village des Nuages pour qui le quotidien s'apparentait à celui d'un soldat malgré son grade peu élevé, pérégrinant au sein du pays pour remplir les assignements de ses dirigeants et autres commandants, si elle avait appris a faire de son corps une arme mortelle et de son esprit un puits d'ambition et d'égoïsme; il n'en avait pas toujours été ainsi. Durant ses plus jeunes années, la demoiselle avait été une pécore comme tant d'autres dans les contrées appauvries d'Houryou. Née d'une famille de pêcheurs et de travailleurs de la terre, la maitresse du Taijutsu avait cru pendant longtemps que sa vie se résumerait à continuer à labourer les champs avec ses parents, puis elle prendrait à son tour la relève et enseignerait à sa propre descendance. Une vie simple, modeste et posée. Difficile, peut être, mais elle pouvait voir une certaine sécurité dans la routine. Pourtant, son parcours avait pris une tournure drastique et ses rêves d'antans lui semblaient a présent insignifiants. Si insignifiants d'ailleurs qu'elle avait décidé de couper la grande majorité des liens la liant à ce genre de vie, quittant famille et amis du jour au lendemain pour tenter sa chance comme shinobi. Depuis ce jour fatidique deux ans auparavant, Kaori n'avait gardé que de maigres contacts avec son village d'origine, se contentant alors de conserver une relation platonique avec ses parents et grands parents.

Bien consciente que leurs voies étaient à présent singulièrement différentes, l'adolescente ne s'enquérait que très rarement de son village d'origine, se laissant convaincre qu'ils continueraient sans doute leur mode de vie frugal pendant encore longtemps, après tout l'endroit présentait un intérêt quasiment nul aussi bien commercialement que militairement. Pour ces raisons, même lorsque la guerre civile avait été déclarée quelques temps auparavant, la basanée avait ignoré les nouvelles d'Houryou, trop préoccupée par son propre devoir de shinobi pour s'inquiéter d'une vie qui ne lui apporterait plus rien. Pourtant, la voici qui arpentait à présent l'un des villages peuplant la zone la plus pauvre du pays. ELle n'avait pas d'ordre de mission, n'était pas censée se trouver là. Lorsque des rumeurs concernant une situation particulièrement délicate affligeant la région d'Houryou s'était déclarée, le sang de la genin ne fit qu'un tour. Fidèle à son impulsivité et ses élans de colère, la jeune femme s'était brièvement arrêtée pour faire un sac et franchissait les kilomètres sans même se rendre compte de ses actes, encore moins avait elle pris le temps de réfléchir.

Grand mal lui pris car maintenant qu'elle avait pu observer la situation de ses propres yeux, elle peinait à se contenir. Houryou avait toujours été une contrée pauvre et peu soutenue par les forces du pays, mais les habitants parvenaient tout de même à s'en sortir grâce à leur travail acharné de la terre et de la mer. De manière générale, les revenus de la ville n'étaient pas fameux car la plupart des denrées collectées servaient à nourrir la population locale, parvenant alors à un équilibre précaire mais satisfaisant aussi bien pour les marchands de passage que les habitants des environs. Cependant, il semblait que ce fragile équilibre avait été rompu. La guerre civile avait logiquement transformé les denrées en moyen de pression et dans un endroit où la nourriture valait plus que l'or, il avait été aisé de transformer l'opinion publique. Visiblement, le groupe terroriste avait décidé d'user de cette tactique pour s'arroger le soutien des paysans locaux. Ils s'étaient rendus indispensables pour leurs ouailles et avaient a présent décidé de fermer les valves, ne distribuant désormais que de rares rations au compte goutte; affamant la populace tout en raffermissant leur emprise et leurs idéaux. Après tout, la faim et la soif étaient des armes redoutables... d'autant que privés de leurs forces, les paysans seraient d'autant plus facile à contrôler. Une tactique brillante et pragmatique à défaut d'être particulièrement perfide.

Grâce à son teint basané et sa carrure athlétique, la jeune femme passait inaperçue auprès de la population locale et avait pu ainsi glaner des informations ici et là sur la situation de l'endroit. Habillée de simples haillons et sans son bandeau frontal, les habitants n'avaient aucune raison de lui montrer plus d'hostilité que nécessaire, supposant qu'elle devait sans doute être une énième vagabonde comme il en existait dans dans ces contrées reculées. La brune apprit également qu'en sus du rationnement draconien, plusieurs énergumènes aux capacités étonnantes s'étaient installés dans la région. Souhaitant en avoir le coeur net, l'adolescente avait fini par trouver le lieu de villégiature de ces curiosités et les observait à bonne distance. Ayant assisté à la scène durant laquelle un cadavre enfantin semblait être surgi du sol, la femme sentit sa poigne se raidir tandis qu'une colère sourde dardait ses tympans. Une colère noire que la jeune adolescente ne comprenait pas elle même. Etait ce à cause de cette profanation manifeste d'un cadavre enfantin...? Ou bien parce qu'elle se doutait de la cause de la mort... ou encore parce que malgré elle la jeune femme ressentait toujours un lien avec cet endroit où elle était née? Peut être un mélange de tout cela.

Mais si elle ignorait les raisons qui la poussaient à agir, elle était au moins sûre d'une chose: elle n'agirait pas en soldat de Kumo, ni même comme une enfant d'Houryou. Non, elle agirait cette fois comme une chienne de guerre. Cependant, la jeune femme était courageuse et non pas téméraire, pour l'instant, il lui était hors de question d'engager le combat seule dans ce qui était un visiblement un piège grossier. Malgré tout son désir d'en découdre le plus violemment du monde, il lui faudrait prendre son mal en patience et attendre des renforts. Avec un peu de chance, un autre shinobi inquiété par les nouvelles d'Houryou se pointerait et alors ... elle serre le poing.

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Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que la situation évolue de manière intéressante. Tandis que les antagonistes habituelles de l'endroit se donnaient une fois de plus en spectacle, une femme surgie de nulle part fit état de son déplaisir. Blonde, relativement frêle, elle portait un chapeau et une tenue de voyage ainsi qu'une lame à sa ceinture. Se mêlant à la troupe de badauds, Kaori se rapproche quelque peu, curieuse d'en apprendre plus sur la manieuse de sabre. C'est d'ailleurs le moment que cette dernière choisit pour l'utiliser, plantant brièvement son arme dans le dos de l'un des cadavres avant de réajuster son chapeau pittoresque. C'est à cet instant que les yeux de la basanée se posent sur l'éclat discret d'un bandeau frontal.

Intérieurement, l'adolescente jubile. Elle ignorait les raisons de la venue de cette blonde dans ses contrées de naissance, mais le destin lui offrait cette fois une fleur. Avec cette révélation néanmoins, il n'y avait plus aucun doute sur le déroulement des événements à venir: le sang allait être versé. Non pas qu'il s'agisse toutefois d'un problème pour la native d'Houryou. Alors que les deux femmes se regardaient en chiens de faïence, ce qui semblait être une manipulatrice des morts finit par claquer des doigts, provoquant une explosion de chairs mortes sur l'assemblée présente. Fort heureusement pour elle, KAori était suffisamment éloignée pour ne souffrir que de l'odeur abominable des entrailles décomposées. Toutefois, le danger était bien là, et cette démonstration de puissance avait suffi à effrayer les nombreux spectateurs de la scène, qui se hatèrent bien vite de déguerpir dans une cohue désordonnée, grillant au passage la couverture de la guerrière qui se tenait à présent seule à quelques mètres  sur la gauche derrière sa consœur.  

Probablement consciente du danger, l'intruse aux corps décharnés se mit hors de portée de la sabreuse en rejoignant un toit voisin  duquel elle manifesta à nouveau ses pouvoirs de désécration en invoquant ? quatre autres cadavres enfantins. Décidément, celle ci avait un sens de l'humour particulièrement retors. Kaori soupira, grognant que sa couverture soit grillée aussi vite, mais elle ne se fit pas prier. Après avoir effectué le salut du Mihari en direction de la sabreuse, l'ancienne paysanne utilise le même langage des signes pour signaler à la chapeautée la possibilité de renforts adverses; elle ignorait si cette abomination contre nature agissait seule, mais vu les visites régulières dont elle faisait l'objet, l'éventualité de renforts armés n'était pas à exclure. Puis la basanée effectue des mudras, et alors qu'une gerbe d'étincelles parcours son corps musclé, elle s'élance vers son adversaire propulsée par une forte accélération. Il était inutile de gaspiller des mots contre ce genre d'énergumènes, les gens de ce type ne comprenaient qu'un seul langage: les chairs meurtries et les os brisés.

Alors qu'elle arrive à portée, la jeune femme effectue une rotation totale de son corps et lève le pied droit, profitant de la force centrifuge et de son entrainement draconien pour décocher un High kick rotatif visant les côtes de sa victime. Règle de base d'un affrontement contre un adversaire inconnu: tester ses capacités avant de dévoiler les siennes.  

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Si la Chienne de guerre s'attendait à frapper les côtes de la trouble fête, elle poussa un grognement écoeuré lorsque, prise par son élan, la jeune adolescente ne put stopper son coup de pied. Ce dernier s'écrasa ainsi dans un amas de chair putréfiée, provoquant au passage l'explosion impromptue de la carcasse pourrissante. Si elle pensa à retenir sa respiration pour éviter d'inhaler les vapeurs fétides d'un marmot nécrosé, la jeune femme ne pouvait retenir une grimace de gêne lorsqu'elle sentit plusieurs petites entailles sur sa jambe et son flanc à découvert lors de l'assaut. A peine eut elle repris son équilibre que l'énergumène inconnue lança un nouvel assaut projetant un autre de ses rejetons pestiférés dans sa direction.

Heureusement pour elle, la faiblesse de l'explosion récente n'avait provoqué qu'un très faible nuage de fumée, lui permettant de distinguer parfaitement l'assaut qui se dirigeait vers sa personne. Grâce à cela, la basanée put se contenter de basculer sur le côté, se dégageant aisément de la trajectoire de l'attaque. Cependant, il ne fallut pas plus de temps pour qu'une sensation inhabituelle commence à naître dans sa jambe. Si cette dernière semblait encore tout à fait capable de performer correctement, la jeune femme ne pouvait ignorer une gêne qu'elle ne parvenait pas encore à identifier. Il ne fallait cependantt pas être un génie pour relier les points entre eux: cette explosion était sans doute la cause de la gêne; outre les bactéries et saloperies habituelles traînant des les cadavres, il était du royaume du possible que ces choses se baladent remplies de poison.

Mais tandis qu'elle replacait ses idées, l'adolescente remarqua que l'adversaire se mettait en mouvement, tentant sans doute de disperser l'opposition afin de faciliter l'échauffourée. Comme à son habitude, KAori ne pris pas le temps de réfléchir et se jetta à la suite de sa cible, se contentant d'hurler à pleins poumons pour la sabreuse qu'elle allait laisser derrière:

" Attention, poison! "

Selon toute vraisemblance, la Yotsuki avait déjà été exposée à la toxine et, si elle en ignorait encore les effets, elle ne doutait pas qu'ils seraient particulièrement retors étant donné le bref flash de personnalité dont les Kumojin furent témoins. Dans le doute, il lui fallait jouer la carte de la prudence et mettre l'autre hors d'état de nuire le plus rapidement possible, tant pis pour la prudence. Toujours en poursuivant sa cible, la jeune femme effectue des mudras et lance d'un ton assuré:

" Reste ICI ! Raiton, Amigumo "

Sur ces mots, une vague de chakra RAiton traversa rapidement la zone, provoquant un dysfonctionnement des signaux électriques nerveux sur toute la zone, résultant en une bonne partie des personnes présentes sur place tombant raides, une jambe et un bras bloqués brièvement. Dans l'espoir que sa cible faisait partie des victimes de sa technique de rétention, la femme arma son poing gauche, y transférant colère, frustration et soif de sang; avant de le décocher d'un geste rageur. Si l'assaut venait à connecter, cette fauteuse de trouble irait s'écraser contre le mur derrière elle, et ce, pour le plus grand plaisir de la Genin.

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Le choc de son poing contre la chair tendre d'une cible était toujours pour la jeune adolescente synonyme de plaisir extrême. Relents sadiques d'une personnalité particulièrement violente que la basanée n'avait que trop peu l'occasion de débrider. Quand la Genin put voir que son attaque paralysante avait connecté, elle senti une explosion de joie malsaine au creux de son estomac. Une explosion que le contact de sa frappe avait sublimé. Cependant il semblait que l'autre n'était pourtant pas en reste car, alors que son corps partait dans une direction emporté par la décharge du Hadôken, l'inconnue tenta de se saisir de son adversaire dans le même mouvement profitant dès lors de cette ouverture dans sa garde pour tenter de la blesser plus avant.

Une tactique retorse mais néanmoins efficace, mais qui se révéla cependant vaine. Habituée aux affrontements au corps à corps contre des adversaire souvent bien plus vivaces et mortels qu'elle même, Kaori avait fait plus d'une fois montré que sa réelle force ne se trouvait non pas dans ses assauts mais bel et bien sa défense. Ainsi, alors que sa future victime tenta de lui percer les chairs à l'aide de son arme, les crocs de cette dernière ne trouvèrent qu'une surface pratiquement impossible à perforer tandis qu'un rictus plein de suffisance s'affichait sur sa face de jeune adolescente.

L'instant d'après l'autre se relevait péniblement des décombres d'un pan de mur, vociférant provocations et insultes sur la Kumojin alors qu'elle entamait déjà la suite de son assaut. Le fouet claqua les airs une énième fois, mais contrairement à auparavant, il semblait à présent enduit d'une substance inconnue. Si la basanée en croyait les signaux de douleurs qui se diffusaient à présent dans tout son corps malgré des blessures encore peu gênantes, il devait s'agir du nuage qu'elle avait inhalé quelques secondes plus tôt. Serrant les poings, la Genin hurla tel un animal enragé se laissant aller à ses instincts primaires. Si elle ignorait encore tous les effets du poison de son adversaire, elle était au moins consciente qu'une partie de ses effets était de créer une sensation de douleur pendant un certain laps de temps. Heureusement pour la genin, sa volonté était particulièrement rodée à combattre la douleur physique grâce à son style de prédilection: os brisés, muscles déchirés, chairs à vif; tel était le prix à payer pour devenir un maître du Taijutsu de puissance et la jeune femme avait déjà longuement payé son dû, de sorte que sa résistance à la douleur était particulièrement élevée.

Revêtant à nouveau son armure de chakra, la jeune femme se laissa saisir par l'arme de son adversaire. Ignorant les vaines tentatives de son arme pour perforer son épiderme, elle se laissa volontairement soulever. Protégée par son jutsu defensif, elle ressortirait de toute manière indemne du choc qui lui était réservé, mais son attention était portée sur un autre point: le fouet. Kaori se saisit de l'outil de mort alors même que la nécromancienne s'en servait pour la projeter. En bonne pratiquante du bukijutsu, la manipulatrice des morts devait avoir une poigne de fer sur son arme, et la Kumojin comptait bien profiter de cet état de fait. Profitant de l'élan donné par la technique de son adversaire et d'une force physique décuplée par l'utilisation de chakra, elle effectua une violente torsion de l'arme tandis qu'elle même se faisait projeter, provoquant un retour de force soudain qui mettrait probablement la nécromancienne face à un dilemme: si elle gardait son arme en main, le choc risquait de briser purement et simplement son poignet et à l'inverse, si elle la lâchait, son jouet fétiche se retrouverait projeté à cause de l'élan de leurs deux techniques.

La jeune femme de son côté, heurta finalement une autre masure dans un fracas assourdissant mais, comme prévu, elle se releva immédiatement, indemne et prête à reprendre l'assaut frontal.