Précisions:

Depuis sa dernière expérience où elle avait réussi à ouvrir la première des huit portes célestes, Yuri continuait à s’entrainer pour maitriser cette dernière efficacement. Les fuites de chakra émanant de la porte étaient maintenant sous contrôle total si bien qu’il lui était maintenant possible de la maintenir sans aucun effort. En effet, la jeune femme avait effectué un test visant à évaluer son bilan chakratique et sa dépense calorifique avant et après utilisation. A sa grande surprise, les fluctuations montraient clairement que la Porte Originelle ne demandait une dépense ridiculement négligeable une fois maitrisée. D’autres expériences lui permirent d’affiner ses connaissances sur la structure des portes célestes.

Une fois ouvertes, le verrou qui les maintenait ne se refermait jamais complètement même après arrêt d’utilisation. Cela présentait l’avantage d’accéder à une ouverture prochaine lors des prochaines sollicitations mais cela voulait également signifier que l’on ne pouvait plus vraiment retourner en arrière. Telle une boite de pandore, l’accès aux portes célestes ne se faisait que dans un sens et ces dernières changeaient le corps à tout jamais. C’est donc avec grand intérêt que la jeune scientifique observait son propre corps dans un miroir qu’elle avait placé juste en face de celui-ci tandis qu’elle-même était en position assise, les bras tendus derrière elle pour soutenir son buste.

Yuri y était habituée maintenant. L’image de son torse dénudé ne la gênait plus vraiment alors qu’elle était seule dans la salle de scanner même si parfois, elle devait lutter pour ne pas rigoler de sa généreuse poitrine qui agissait comme un véritable métronome au moindre mouvement un peu brusques qu’elle effectuait. Plusieurs électrodes y étaient fixés dont les câbles étaient raccordés à une machine qui enregistrait ses signes vitaux. Ils étaient volontairement longs afin que Yuri puisse être libre de ses mouvements et éviter qu’elle n’arrache les câbles violemment ou de renverser le matériel d’analyse. Tout ceci était précieux et on lui faisait confiance pour l’utiliser et elle ne voulait surtout pas devoir payer des dommages et intérêts juste à cause d’une étourderie.

Afin d’ajouter de la précision de ses recherches, Yuri déplaçait parfois du matériel d’autres locaux. Elle faisait ainsi venir des spots puissants qui servaient normalement lors des opérations afin d’éclairer les zones à inciser. Ici, c’était surtout pour mettre en lumière son propre et d’y déceler des changements qui auraient pu lui échapper avec un simple éclairage. La jeune brune avait ainsi remarqué que certaines veinules se formaient lors de l’ouverture de la porte, souvent à l’endroit où celle-ci se trouvait, c’est-à-dire au niveau de ses tempes et de son front et sans doute, si elle avait moyen de le voir, sur son crâne.

Ses paramètres vitaux lui permirent également de déceler une légère hausse de température de quelques dixièmes de degré. On était bien loin d’une fièvre mais c’était assez significative pour que les appareils ne les enregistrent. Le flux de chakra qui était contenu dans chacun des verrous avait tendance à induire un dégagement de chaleur du à un apport énergétique accru. Comme les cellules étaient liées au système circulatoire de chakra, davantage de celui-ci y était acheminé, ce qui expliquait ce réchauffement. En contrepartie, sa force s’en trouvait légèrement accrue, une chose qu’elle s’était empressée de tester durant les jours précédents comme par exemple casser un verre en l’enserrant puis mesurer la pression induite avec et sans ouverture de porte. La réponse confirmait plutôt ses hypothèses dans le sens où il lui fallait effectivement déployer moins d’énergie pour effectuer cette tâche bien que cette mobilisation active lui coûtait légèrement en chakra.

Yuri comprit alors que, même si les Portes Célestes lui accordait un surcroît de puissance, la jeune brune devait activement et consciemment utiliser ce dernier en coordination de ses attaques. Parallèlement à ses recherches, ses voyages s’étendaient parfois jusqu’aux contrées les plus glacées de Kaminari. Un climat rude qui lui permettait de mettre à l’épreuve ses capacités. C’est ainsi qu’elle put cerner un peu mieux les limites que lui octroyaient la première porte. En effet, la jeune femme eut la bonne idée de s’élancer de son poing dans l’arbre mais celui-ci ne fit que craqueler légèrement son tronc.

« J’imagine que ce n’est pas encore assez puissant. Ce n’est pas étonnant que l’on appelle cela la Porte Originelle. Elle décuple nos forces mais pas assez pour fendre un arbre aussi massif. »

La jeune femme apposa ensuite son toucher guérisseur sur l’arbre afin de réparer les petits dommages causés. Il n’y avait pas de raison d’abimer la nature pour ses propres intérêts et le minimum était de nettoyer derrière soi lorsqu’on avait fini. En tout cas, même si Yuri s’était heurtée à un « mur », elle constata qu’elle ne s’était pas blessée pour autant. Autant de puissance dans un si petit corps, cela en était presque effrayant…

De retour au présent, dans cette salle qu’elle ne connaissait que trop bien, son torse toujours affabulé de toutes sortes d’électrodes, Yuri examinait une page concernant son électrocardiogramme. Celui-ci était parfaitement normal mais elle constata une légère hausse de sa fréquence cardiaque maximale. Loin d’être dangereux, cela signifiait simplement que son cœur avait atteint une capacité qui lui permettait de battre plus vite. Pour cela, il suffisait d’entrainer le myocarde afin de lui octroyer cette possibilité. A force, il était également possible de fournir de gros efforts à une pulsation moindre, ce qui laissait une marge considérable entre une fréquence cardiaque de confort et le maximum théorique.

L’ouverture des portes célestes semblait donc décaler cette limite vers le haut à chaque fois qu’un verrou était ouvert, ce qui permettait cet incroyable déferlement de puissance. Dans un souci de prudence, la jeune femme surveillait ses signaux vitaux de manière régulière à chaque fois qu’elle y avait recours. Pour l’instant, elle n’en était qu’à ses débuts mais Yuri était consciente que plus elle montait en niveau et plus le risque de voir apparaître des complications étaient élevés. C’est pour cela que, parallèlement à l’étude des portes, la jeune kumojin accordait une attention toute particulière au développement de ses capacités médicales.

Autre fait notable : le développement de ses muscles. Mine de rien, ses entrainements lui avaient permis de se renforcer physiquement. Elle gardait bien sûr toute la finesse liée à son travail mais ses entrainements lui avaient permis de raffermir son corps. Ainsi, ses muscles étaient plus prononcés sans être exagérément saillants. Yuri gardait toute la féminité qui la caractérisait comme ses deux globes qui dansaient au gré de ses mouvements. De ce côté-là, aucune perte n’était à signaler, ce qui aurait été bien dommage d’ailleurs. Cela faisait également partie de ses analyses de routine que d’en prendre les mesures mais c’était davantage pour se rassurer elle-même que par intérêt scientifique.

Seule dans cet immense espace, voilà comment la jeune brune passait ses journées en solitaire. Un peu d’autodérision lui permettait de surmonter le stress lié aux travaux conséquents du Kagakusha et d’alterner entre des phases de réflexions intensives et d’autres plus drôles. Dans tous les cas, depuis le début de son étude sur les « Grands Méridiens » comme elle aimait les nommer, la jeune femme n’avait sollicité l’aide de personne. Autant pour sa propre intimité que par désir de garder cela pour elle-même. Yuri préférait encore attendre d’avoir atteint de plus hauts niveaux de pouvoir les utiliser dans des situations plus concrètes mais surtout de trouver un moyen d’étudier et d’apporter des solutions à leurs défauts. Jusque-là, la jeune femme préférait juste continuer d’expandre sa compréhension de son nouveau talent.