Chasser la vermine. Tel était l’ordre du jour au village caché des nuages. Ces nuisibles, Kimiko les connaissait bien. Contrairement à nombre de ses camarades qui n’avaient rejoint Kumo qu’à sa remilitarisation, la Senbaru avait passé des années à lutter contre ces malfrats. Des malfaiteurs qui avaient profité de l’absence des shinobis pour étendre leur influence. Les clans historiques de Kumo avaient continué d’oeuvrer pour la sécurité du village, assistés notamment par l’armée civile. Mais cette organisation avait ses limites, d’autant plus que certains ninjas tiraient profit de ce chaos indicible… Lorsqu’on la missionna ce jour-ci, elle ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour son oncle Tekiya, cet énergumène qui avait extorqué des fonds au village grâce à une bande organisée de criminels. Il avait fait tomber le déshonneur sur les Senbaru, et la panthère des nuages se sentait d’autant plus impliquée par cette tâche en raison de son existence.

Ces bandits s’étaient immiscés dans une brèche béante tels les rats qu’ils étaient. Et il était grand temps de les en faire sortir. La cheffe du village avait confié à Kimiko la lourde responsabilité d’identifier la menace qui rôdait dans les souterrains de Kumo. Une autre manière pour elle de faire ses preuves, de montrer qu’elle n’était pas arrivée là par hasard. Et lorsqu’il s’agissait d’aller botter les fesses à des ennemis de sa patrie, Kimiko était toujours plus que partante. Ce jour-ci, elle était accompagnée par deux autres dératiseurs émérites : Hongaken Azusa et Suibaku Jinmu. À dire vrai, elle ne connaissait d’eux que leurs noms, et ils en disaient plus qu’il n’y semblait. Les Hongaken et les Suibaku constituaient deux autres clans importants du village. Cette donnée rassura Kimiko sur la fiabilité de ses partenaires. Ils étaient de vrais Kumojins, avides de défendre leur nation autant que leurs familles. Rien à voir avec une pièce rapportée comme Seika Itoe. Ils avaient rendez-vous directement dans les galeries souterraines du village. Des informateurs avaient rapporté que la racine de ce mal serait enfouie au plus profond d’un caveau.

« Senbaru Kimiko, enchantée. commença-t-elle promptement en s’adressant à eux lorsqu’ils furent tous trois parvenus sur place. Voilà, c’est chose faite. Assez perdu de temps avec les présentations.

Elle se retourna en direction de l’entrée, ne trouvant pas d’intérêt à accrocher le regard de ses coéquipiers.

- Je dirigerai les opérations à l’intérieur. Vous savez pourquoi nous sommes là : comprendre ce qui se trame réellement ici et éliminer cette menace. Sans plus tarder…

Elle pénétra la première dans la faille qui les dirigerait vers les entrailles du village. La marche, silencieuse — discrétion oblige —, ne fut pas bien longue avant qu’ils ne découvrent ce pour quoi ils étaient venus ici. Une grande salle parsemée de lits qui faisaient vaguement penser à une salle de soins, un décor auquel Kimiko apprenait à se familiariser puisqu’elle avait récemment initié une formation d’Eisennin. Mais un détail clochait… Balayant la pièce de son regard perçant, elle n’y détecta aucun mouvement. Pas âme qui vive. S’approchant un peu plus, elle dut retenir son souffle lorsqu’elle effleura l’effroyable vérité. Pas de stupeur, mais de dégoût : cet endroit empestait la mort.

Kimiko aimait se la jouer forte tête, mais elle n’avait jamais réellement connu la guerre, la vraie. Il lui fallut quelques instants et une remarque affolée du Hongaken pour revenir à la réalité. Une réalité de laquelle elle se serait bien soustraite.

- Le responsable ? C’est justement lui qu’on est venus chercher.

Sa voix était calme, posée. Elle avait mis de côté son humanité pour reprendre le rôle qu’on lui avait donné : cheffe d’équipe. Faisant abstraction du spectacle horrifique qui occupait son champ de vision, et cela peu importe la direction qu’elle choisissait de regarder, Kimiko fit froidement le tour des raisons qui pourraient pousser des hommes à une telle cruauté. À qui profite le crime ?

- L’offensive de nos troupes est globale et la situation urge… Mais nos efforts seront vains si on ne cherche pas à comprendre les intentions de ce groupe. Je nous laisse dix minutes, ni plus ni moins, pour apporter une réponse à cette énigme. Après quoi nous devrons poursuivre plus en avant, peu importe la conclusion à laquelle nous sommes parvenus. La vie de nos confrères en dépend.

Elle se rapprocha d’un des corps sans vie laissés à l’abandon. Ils étaient tous reliés à des appareils respiratoires… Mais pourquoi ?

- Je pense que les hypothèses les plus probables sont le trafic d’organes et l’expérimentation d’un agent chimique. Utilisez vos capacités sensorielles pour baliser la zone pendant que j’établis la cause de leur décès. Vous pouvez aussi fouiller les alentours à la recherche de preuves ou d’autres sorties.

En composant ses mudrās, Kimiko remarqua la porte de l’autre côté de la salle. Mais être responsable, cela signifiait aussi savoir déléguer. Elle posa sa main sur la peau dégarnie de la dépouille la plus proche. Avant de finir dans cet état, cette personne était une femme. Claire de peau, blonde, taille moyenne. Mais que lui est-il donc arrivé ? La panthère concentra son analyse sur une ablation, ou encore sur la présence d’une substance étrangère dans son organisme. À terme, sa technique lui fournirait les renseignements dont elle avait besoin. Car elle avait besoin de comprendre.

Résumé:

L’heure était venue aujourd’hui pour faire une petite dératisation à Kumo. Après tout, la vermine s’était installée depuis bien trop longtemps dans les galeries de la ville et le village caché ne pouvait tolérer plus longtemps une telle présence. Dans le même temps, c’était une bonne façon de débuter le mandat pour la raikage, elle allait pouvoir montrer qu’elle n’allait pas tolérer ce genre de présences.

Jinmu avait été affecté à un groupe dont le but était de comprendre ce qui se passait et d’éliminer la menace qui planait dans le coin. Même si le shinobi se doutait qu’ils n’allaient pas rencontrer d’autres shinobi, il ne doutait pas que les combats allaient s’avérer plus coriace qu’on ne pouvait se l’imaginer. Les criminels avaient toujours cet art de trouver un moyen pour se rendre fort et menaçant. Après tout, ils ne pouvaient espérer s’imposer comme force sans savoir utiliser un minimum le chakra, n’est-ce pas ?

Le groupe s’était donné rendez-vous dans les galeries directement. Le suibaku observait ses deux collègues, les saluant d’un hochement de tête.

Suibaku Jinmu, enchanté. Disait-il purement et simplement en réponse à la cheffe du groupe.

Le groupe disparu alors dans les souterrains, visitant ce petit nid à vermines pour atterrir dans une pièce qui, à première vue, ressemblait à une salle de soin. La différence se fit rapidement voir lorsque le kumojin laissait son regard parcourir la pièce, les gens présents étaient déjà morts. Avaient-ils étaient tués ou n’étaient-ce que l’endroit où les corps étaient entreposés ?

Il prit une profonde inspiration avant de hocher la tête à la remarque de la cheffe. Il n’avait pas de raison de parler plus que nécessaire dans une telle situation. Le temps pressait, mais ils ne pouvaient pas négliger la compréhension de la situation pour autant. Le savoir pouvait être un outil bien plus puissant qu’un jutsu si cela était bien utilisant.

Ainsi donc sans attendre plus longtemps, il se rapprochait d’un des lits, observant le corps allongé devant. Il sorti un kunai pour bouger les tissus qui le couvrait pour vérifier l’état du corps et puisqu’il ne savait pas ce qui avait pu causer la mort, il voulait éviter de le toucher car qui pouvait savoir la merde qu’il avait dessus.

Et lorsque le corps fut observé pour y voir de potentielles blessures visibles – bien qu’il ne soit pas médecin – il regardait s’il ne pouvait pas fouiller de potentiels meubles, mais la théorie que leur cheffe exposa lui semblait pertinente en tout cas. Des cobayes ou des fermes à organes, l’un comme l’autre, la perspective n’était guère très joyeuse mais le monde du crime n’était jamais joyeux.

Spoiler:

Plus de foie, plus de reins. Plus de foi, plus rien. Seulement ce mal qui parcourait encore vicieusement ses veines. Kimiko n’était pas assez compétente en la matière pour en identifier distinctement la nature, mais elle était sûre d’une chose : des pourritures leur avaient fait connaître les pires sévices. Ces enfants des nuages s’en étaient allés, itinérant plus loin, plus haut. Elle espérait qu’ils aient pu trouver la tranquillité, mais surtout qu’elle saurait retrouver la personne à l’origine de cette infamie.

- Il manque plusieurs organes à celle-ci. On leur a volé bien plus que la vie… Mais il y a aussi cette substance, que je capte comme un écho lointain. Mes deux hypothèses s’avèrent peut-être exactes.

Prenant de la distance avec la dépouille de la Kaminarijin comme elle en prenait avec son humanité, Kimiko releva la tête vers ses coéquipiers. La mission ne faisait que commencer. Elle avisa que Suibaku Jinmu était en train d’éplucher des documents écrits et lui fit remarquer :

- Mettez de côté tout ce qui permettrait d’identifier les victimes. Leurs familles méritent de savoir, et d’enterrer leurs proches avec dignité. Et si vous…

Elle fut soudainement interrompue par un cri d’agonie. À quelques mètres, sur un autre lit, un homme essayait de se faire entendre. Cette scène macabre n’était donc pas que le lieu d’un théâtre de mort. Kimiko s’en rapprocha en même temps que les autres et analysa froidement sa condition. En était-elle capable ? Non, il était même inutile d’essayer — une perte de temps, une perte d’énergie. Il n’y avait plus rien à faire pour le sauver.

Le Hongaken prit enfin une initiative en serrant la main de l’homme souffrant. Kimiko fut soulagée de ne pas avoir à le faire elle-même, quand bien même elle aurait fini par s’y coller. Le pauvre type se débattait avec la mort, mais il ne lui restait probablement plus que quelques instants avant de s’en aller pour de bon. Avant d’aller flotter sur un nuage à son tour. Qu’en dire, qu’en faire ? Elle pensa avant toute chose à la mission : pouvait-elle tirer de lui la moindre information pertinente ? Elle parvint vite à la conclusion qu’il aurait bien du mal à se faire comprendre dans cet état. Peut-être même qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qui lui était arrivé. S’il n’avait vu que des exécutants, son témoignage ne serait d’aucune utilité au trio d’élite.

Une chanson douce vint chasser les pensées froides de la panthère. Elle l’emplit d’une étrange sensation, à la frontière entre la mélancolie et le soulagement. Ce nouvel état d’esprit fit remonter des blessures enfouies, qui elles-mêmes précipitèrent à la surface une question des plus humaines.

- Nous sommes là pour vous… Et nous sommes désolés d’arriver trop tard. À qui souhaitez-vous adresser vos dernières paroles ?

Le ton de sa voix n’avait rien à voir avec son ton habituel, le métronome qui battait mécaniquement le tempo à mesure qu’elle donnait des ordres. Pour une fois, Kimiko avait la voix réconfortante d’une mère. Son choix était peut-être discutable. Elle aurait pu demander aux autres de progresser avec elle dans cette galerie sans perdre de temps. Mais elle n’avait pu s’empêcher de penser à Jin, et au fait qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de se dire au revoir.

Résumé:

Le trio pouvait rapidement affirmer que ces individus n’étaient rien de plus que de vulgaires distributeurs d’organes. Peut-être qu’ils avaient d’autres objectifs encore, qui pouvait bien l’affirmer à ce stade et peut-être était-ce mieux de ne même pas le savoir. Jinmu s’éloigna du corps qu’il venait d’examiner rapidement pour s’attarder sur un dossier.

Il passe en revue son contenu pour s’apercevoir qu’il comporte toute sorte d’informations sur les individus et les opérations qu’ils ont subis, ce qui devrait bien confirmer la chose. Il ne s’attarda pas plus que nécessaire sur son contenu car après tout, ils avaient d’autres priorités pour l’heure et l’étude d’un dossier médical n’en faisait pas partie. Il tournait la tête vers sa coéquipière, affichant un léger sourire.

En effet, je vais le garder. Il semble contenir les identités des individus ainsi que les opérations qu’ils ont subies. Nous y trouverons peut-être des détails intéressants.

Sur ces paroles, il plia les feuilles du dossier pour les ranger dans la poche intérieure de son long manteau. Il tournait ensuite la tête vers le bruit qu’un homme poussait dans l’espoir de se faire remarquer. Il fronçait ses sourcils, étonné par voir un individu encore vivant. Encore que, nous pouvions largement discuter pour savoir si l’homme était encore réellement vivant car une chose était certaine, il n’était pas en état de pouvoir voir un autre jour.

Il s’approchait de l’homme, le regardant d’un air plutôt indifférent. La mort était une chose bien étrange et d’une certaine façon, elle était même fascinante. Savait-il seulement qu’il allait mourir ? Disparaître à jamais ? Ne plus penser ? Ne plus être conscient qu’il existe ? Ou bien est-ce que la vie après la mort était-elle possible ? Tant de questions et de possibilités qui pourrait presque donner envie de mourir, ne serait-ce que pour l’expérience…

Enfin, il laissait ses coéquipiers s’occuper du mourant et de le réconforter dans ses derniers instants, oubliant presque la situation pressante dans laquelle ils étaient, les combats et le fait qu’ils devaient trouver le coupable de tout cela. L’un de ses coéquipiers se mit même à chanter, il ne disait rien, même s’il n’approuvait pas réellement une telle chose.

La pitié était une belle chose, mais en territoire ennemi avec ses collègues en situation difficile, s’attarder pour un tel détail n’était pas vraiment ce que le shinobi estimait de plus… intelligent. Il restait pourtant silencieux, se laissant un temps apaiser par cette chanson avant de tourner sa tête, son regard se baladant à travers la pièce comme s’il voulait surveiller.

Nous devrions peut-être continuer la route.

Lâchait-il d’une voix calme pour rappeler gentiment à ces coéquipiers qu’ils avaient encore fort à faire et qu’il serait regrettable de devoir enterrer ses compagnons car leur équipe avait trop trainée.

Spoiler:

Des fils noirs ? Cet homme n’avait sûrement pas eu la force de répondre à sa question. Ou peut-être avait-il préféré leur fournir une information importante ? Finalement, le groupe n’en tirerait rien. Pour la panthère des nuages, le noir n’évoquait que la couleur de son papier, un trait qui lui était propre. Cela ne la renseignait absolument pas sur ce à quoi elle devait s’attendre pour la suite. La suite, oui. Ses coéquipiers avaient tous les deux manifesté leur désir de progresser.

- Vous avez raison, nous avons assez traîné. Il semble qu’on ne peut pas conclure sur ce qui s’est vraiment passé ici. Tentons plutôt de trouver l’enfoiré qui en est responsable…

Elle détourna le regard et se mit en marche vers la seule issue qui se présentait à eux : une porte tout à fait classique. Elle progressa sûrement et passa discrètement la tête dans l’entrebâillement avant de se décider à y mettre un pied. Vide. Se pourrait-il que leur informateur se soit trompé au sujet de cet endroit ? À moins qu’un secret ne soit dissimulé derrière la porte en acier renforcé, de l’autre côté de la pièce ? Kimiko fit la moue en sondant son environnement. L’étau se resserrait, et les options du groupe se raréfiaient.

- Il semblerait que notre route soit toute tracée. Enfin, presque…

Elle pourrait ordonner au Suibaku de le faire. Ce serait peut-être la décision la plus logique depuis le début de cette expédition. Mais ils avaient perdu trop de temps, et à chaque grain de sable qui s’écoulait dans le sablier, l’espoir s’amenuisait. L’espoir d’un village plus sûr, libéré des entreprises douteuses de ceux des bas-fonds.

- Je vais dégager la voie, tenez-vous prêts. Si un ennemi se trouve derrière cette issue, il sera au courant de notre présence. Alors préparez-vous au combat.

Sans crier gare, la Senbaru commença à signer. Lorsqu’elle en eut fini, elle étira ses bras à l’horizontal. Quelques crépitements accompagnèrent l’apparition de deux parchemins de papier noir flottant dans les airs. Ceux-ci furent bien vite recouverts de sceaux après que la panthère eut fait glisser ses pouces le long de cette imposante feuille déroulée.

Kimiko abaissa son bras gauche, après quoi le parchemin qui voltigeait de ce côté s’abaissa pour voler au ras du sol. D’un geste net, elle pointa de sa main droite l’obstacle qui les séparait de la suite du tunnel. L’autre parchemin prit rapidement son envol et vint se plaquer contre celui-ci.

- Boom.

La détonation libéra une lumière si vive que même Kimiko en fut brièvement aveuglée. L’instant suivant, tout n’était que poussière et fumée. De quoi même impressionner un spécialiste des explosions. Gardant sous le coude une offensive du même goût, la féline se tenait prête à bondir. Et elle comptait sur ses camarades pour en faire autant.

Résumé:

L’homme qui mourrait laissait échapper une dernière information dont le groupe ne savait pas quoi en faire. Des fils noirs, ça pouvait signifier tout et n’importe quoi, peut-être une capacité de shinobi ? Le nom d’une organisation ? Autre chose ? Qui pouvait le savoir à ce stade, mais le plus logique restait davantage le nom d’une capacité particulière. Sans pour autant parler d’un quelconque pouvoir héréditaire, il pouvait tout simplement s’agir d’un style de combat particulier qui pouvait impliquer l’usage de fils noirs.

Peut-être que les fils noirs font référence au style de combat de notre cible…


Jinmu tournait la tête vers la cheffe après sa petite réflexion personnelle pour savoir ce qu’elle comptait faire et la suite était logique de toute évidence : Le groupe allait reprendre sa route.

Avant que celui-ci puisse continuer, il devait passer cette porte verrouillée et plutôt que de laisser l’expert en démolition se charger de détruire la porte, c’est la cheffe elle-même qui s’y attela. Dans l’absolu, ça ne dérangeait pas Jinmu et bien au contraire, cela allait lui permettre de préserver son chakra encore un peu plus. On ne pouvait pas dire que le chakra n’était pas une ressource des plus importantes.

Il se recula un peu pour éviter de se faire prendre dans l’explosion et observait avec un certain intérêt cette étrange technique. Il profita de cette occasion pour retirer les gants qui couvraient ses mains, dévoilant ses bouches qui s’y cachaient. Même s’il doutait qu’un ennemi allait directement se trouver derrière, il savait qu’un combat n’allait pas tarder pour autant.

Si avec ça ils ne savent pas qu’on arrive, je ne sais pas ce dont ils ont besoin…

Disait-il d’un ton légèrement amusé, curieux de savoir si les parchemins avaient suffit ou non pour démolir la porte pour qu’ils puissent passer. Il aurait préféré que les explosions visent la serrure ou les gonds de la porte, mais peut-être que cette manière peu classe allait faire l’affaire.

Spoiler:

Des fils noirs. Voilà qui était plus clair, à présent. Kimiko avait foncé tête baissée, et elle en payait les conséquences : quelques instants après que la porte eut été ouverte par sa technique, elle avait été immobilisée par de longs fils qui la reliaient à un homme posté de l’autre côté de la brèche. Si elle avait ordonné à ses partenaires de sonder les environs, elle n’en serait peut-être pas là. Tel était le fardeau d’un chef de mission : avancer dans le vide tel un funambule, parfois les yeux bandés, oscillant entre les impératifs de la mission d’une part et ses valeurs personnelles d’autre part. Il y avait également là la question du travail vite fait et du travail bien fait. Quoi qu’il en soit, elle devait désormais composer avec cette nouvelle situation.

Serrant la mâchoire en guise d’opposition, Kimiko découvrit le visage de leur opposant. Le parfait cliché du malfrat : tout de noir vêtu et couvert de tatouages, il tirait sur son cigare et s’exprimait avec condescendance, alternant entre mépris et autres "Yare, yare". Des comme ça, la panthère des nuages en avait mis un certain nombre derrière les barreaux. Le plus clair du temps, ils se faisaient avoir à cause de leur excès de confiance. Un constat ironique de la part d’une femme saucissonnée à cause de sa négligence.

Si la jônin avait plus d’un tour dans son sac, elle s’attendait aussi à une réaction de la part de ses camarades. Déstabiliser leur adversaire semblait être l’option la plus évidente pour la libérer de cette entrave. Hongaken Azusa se mit en action en commençant à composer quelques signes. Il préparait quelque chose, mais quoi ? Rien en l’état ne permettait à Kimiko de le savoir. Et même si elle ne doutait pas de ses capacités, la guerrière ne pouvait rester plantée là en attendant que son jutsu fasse effet. Cet échec de communication rappela à Kimiko pourquoi elle préférait mille fois travailler seule. Mais ses partenaires étaient bien là, et le danger imminent. Elle ne pouvait plus reculer.

- Oh, crois-moi, tu aurais eu plus de chances contre la Raikage. lança-t-elle simplement pour défier le freluquet.

D’un simple mouvement de son index, elle contrôla le parchemin explosif qui flottait toujours à ses côtés. Celui-ci fonça en direction de l’ennemi, et plus précisément de son bras gauche. L’enjeu était bel et bien de le forcer à rompre sa technique d’immobilisation. Lorsque le parchemin fut assez proche, elle déclencha l’explosion. Profitant du vacarme qui en résulta, elle s’adressa à ses coéquipiers :

- Bourrez-le avec tout ce que vous avez en réserve ! Neutralisez-moi ce cafard !

Résumé:

Les choses s’étaient passées plus vite que prévu et à peine la porte était-elle tombée que l’ennemi ne tarda pas son attaque. Heureusement, il se contenta de ligoter la cheffe avec des fils noirs comme dans une session SM chelou, mais c’était certainement mieux que de la voir crever directement, n’est-ce pas ? Leur adversaire n’allait pas tarder à pointer son nez et à montrer à quoi il ressemblait, on pouvait dire qu’il n’était pas l’homme le plus fréquentable. Finalement, peu importe sa tronche, il pouvait même se présenter comme le gigolo du coin, il allait aujourd’hui mourir (Ou du moins idéalement car bon, il restait la possibilité qu’ils allaient perdre).

Mais dans l’absolu, le pouvoir de leur adversaire ne l’arrangeait pas puisque cela impliquait une chose importante : Il allait pouvoir attaquer à distance et probablement privilégier cette route. Si ses collègues étaient spécialisés au corps-à-corps, ils allaient pouvoir le mettre à mal.
Et en parlant de coéquipier, il avait eu l’art de le perturber en lui parlant par télépathie, Jinmu fronçait le sourcils, peu habitués à ce genre de communications.

Il secouait légèrement la tête et soufflait, concentrant son chakra dans ses bouches pour commencer à y produire quelques créations. Puisqu’ils voulaient y aller de façon bourrine, alors c’est bien ce qu’il allait faire. Son regard parcourait son adversaire et l’endroit avant qu’une petite idée ne lui vienne à l’esprit.

Laissant sa cheffe s’amuser avec une explosion de ses parchemins qui lui restait, il profitait de cette occasion pour envoyer un premier petit oiseau en direction du visage de l’homme. Il était conscient que l’oiseau n’était pas d’une puissance exceptionnelle, mais était-ce important dans une telle situation ? Bien sûr que non, il savait que cela pouvait infliger des dégâts plutôt désagréables au niveau du visage.

Son autre oiseau avait lui un autre objectif et c’était de viser le plafond au dessus de l’homme, même s’il ne s’attendait pas à ce que cela suffise pour que tout le couloir s’écroule sur sa tronche ; il espérait que cela allait avoir un effet quelque peu utile.

Spoiler:

La provoc’, toujours la provoc’. Mais cette fois-ci, le criminel avait de quoi l’ouvrir : Kimiko n’avait jamais vu de telles techniques. La trêve de l’ère shinobi et la démilitarisation de Kumo avaient certes contribué à une raréfaction des capacités uniques, habituant ses habitants à n’être confrontés qu’aux arts des clans majeurs, mais le concept-même de ce style de combat dépassait toutes les attentes de la guerrière. Un golem composé de fils noirs, lui-même capable d’utiliser des techniques élémentaires telles que le Doton ? À n’en pas douter, les secrets de cet homme pourraient être un atout de taille pour le village. Si on ajoutait à cela la nécessité de comprendre ce qui était arrivé à tous ces pauvres gens, il devenait de plus en plus évident qu’ils devaient trouver un moyen de le neutraliser sans lui ôter la vie. Encore fallait-il pour cela prendre l’ascendant, ce qui était loin d’être le cas.

Kimiko se reconcentra sur le moment présent à l’instant où les boulets de pierre entrèrent en collision avec le plafond. « Oh-oh. » se dit-elle. Ni une ni deux, elle baissa les yeux vers ses coéquipiers. Visiblement, Azusa n’avait pas peur de ce qui pouvait lui arriver puisqu’il avait commencé à malaxer son chakra dans l’optique de passer à l’attaque. Ou alors faisait-il confiance à son équipe ? Kimiko songea qu’elle était bien incapable de faire preuve d’une telle abnégation, elle qui ne saurait avancer sans couvrir elle-même ses arrières. Quoi qu’il en soit, elle n’avait pas le temps de se soucier de Jinmu. Alors que des gravas commençaient à se détacher de la structure de la bâtisse, elle se jeta vers le Hongaken en signant de ses mains.

- Jinmu, approche ! cria-t-elle sans le regarder.

Elle était bien trop occupée à tisser autour d’eux un cocon de papier noir dont les aspérités s’enlaçaient comme des fils de soie qui se rejoignent. Une fois formée, cette égide se massa au-dessus d’eux. Les différentes couches qui la composaient la rendaient suffisamment résistante pour encaisser la chute de débris.

À présent que son esprit se déchargeait de l’urgence, Kimiko repensa à ce qu’elle s’était dit : le neutraliser sans le tuer. Il fallait donc s’y prendre autrement… De toute manière, la technique d’armure qu’il avait utilisée semblait bien trop efficace pour que des attaques directes l’atteignent assez grièvement pour le mettre hors d’état de nuire.

- Je vais vous créer une opportunité. Ça va mettre un peu de temps à se mettre en place… Mais lorsque vous verrez la fenêtre de tir, saisissez votre chance.

La panthère des nuages rompit sa technique de défense et exploita le papier qui en retomba au sol. Après une courte série de mudrās, le monceau de feuilles solides se dissocia en deux formes bien distinctes. Les parties d’un golem ? Deux bêtes féroces ? Difficile de comprendre grand chose à ces volutes de papier noir qui évoquaient assurément la technique ennemie. La couleur de la nuit finit pourtant par se clarifier, donnant naissance à deux répliques parfaites de la jônin. Entre gravas, feuilles volantes et sons désagréables, les trois silhouettes profitèrent de la confusion ambiante pour se confondre, telles les boules d’un jeu de bonneteau, et s’échanger de l’équipement.

Ce n’est que quelques instants plus tard que deux d’entre elles s’élancèrent en courant de part et d’autre de la troupe Kumojin. Gardant leurs distances avec le malfaiteur, les deux Kimiko en mouvement semblaient avoir l’ambition de l’encercler. Lorsqu’elles furent en place, ces copies lancèrent, en même temps que l’originale, un shuriken tout ce qu’il y a de plus classique. Cette attaque triangulaire ne devrait causer aucun tort au revêtement du malfrat, ni même à son golem. Qu’est-ce qu’une offensive aussi vaine pouvait-elle bien cacher ?

Résumé:

Leur adversaire avait su bien se défendre avec l’aide d’une sorte d’armure de fil noir, une défense parfaite au premier abord, mais Jinmu ne doutait pas que cela n’était pas le cas. Ils devaient trouver un bon moyen de la percer et ça, c’est ce qui allait être le plus difficile dans cette histoire. Il n’avait pas encore remarqué quoi que se soit qui puisse faire penser à une faiblesse, mais peut-être que les attaques frontales n’étaient pas la bonne approche.

Il prit une profonde inspiration, essayant de réfléchir aussi vite qu’il ne le pouvait, mais il n’en n’avait pas le temps. L’ennemi avait décidé de créer un golem de fil noir et celui-ci n’allait pas tarder à faire appel au Doton. Les moqueries ne semblaient pas avoir un quelconque effet sur Jinmu, celui-ci se concentrait davantage sur le combat et sur une idée qui allait pouvoir aider le groupe. Il tournait la tête vers la cheffe qui se ruait en direction de l’autre coéquipier, la suivant aussi vite qu’il le pouvait pour se retrouver protégé contre les débris qui leur tombait dessus.

Je salue son originalité…

Laissait-il simplement échapper. Il aurait bien souhaité lui entraver les mouvements ou les bras, mais cela semblait peu utile au vue de son pouvoir qui ne demandait guère de mudras. Il regarda leur cheffe, guère convaincu de sa proposition, mais pourquoi pas, ça valait bien la peine de tenter la chose dans tout les cas. D’ici là, ils allaient devoir continuer de l’occuper d’une façon ou d’une autre.

Il laissait de nouveau ses deux bouches produire l’argile nécessaire pour quelques nouvelles créations, il gardait dans un premier ses mains dans son dos, observant ce que sa cheffe voulait faire. Il plissait légèrement les yeux à la création des clones, mais il ne se posait pas plus de question et lorsque celle-ci envoi les shuriken, Jinmu décide à son tour d’envoyer ses deux petits oiseaux passer entre les jambes du golem pour viser directement leur ennemi. Il espérait que cela allait marcher, mais qui pouvait bien savoir ce que le golem allait bien pouvoir faire.

Spoiler:

L’équipe d’investigation joignit ses forces pour mener une offensive pour le moins efficace. L’assaut sonore du Hongaken fit plier genou au golem noir, mais leur ennemi hautain parvint à s’en protéger in extremis grâce à une autre création faite de fils écarlates. Jusqu’à cet instant, Kimiko s’était demandée ce qui la différenciait vraiment de cet énergumène : elle suivait des ordres pour servir l’intérêt de quelqu’un. Quand bien même elle se battait pour quelque chose de plus grand que sa petite personne, la simple similitude qui la rapprochait du bandit — la couleur de son papier —, avait suffi à occulter dans son champ de conscience la clarté de ses valeurs. Mais elle était le noir de la nuit, et il était le rouge du sang. Celui d’une violence crue, inexplicable. À la manière des leçons que donnait Jin, elle espérait pouvoir justifier son agressivité aux générations futures.

- Bien… J’imagine que les choses doivent commencer sérieusement, dorénavant.

Il ne croyait pas si bien dire. Forcé à se terrer derrière ses jouets, il avait laissé le champ libre au trio pour une nouvelle attaque conjointe. Le Kumojin qui avait ouvert cette brèche ne manqua pas de le faire savoir à ses partenaires, et Kimiko fut surprise de l’ingéniosité avec laquelle Azusa utilisait les ondes sonores pour communiquer discrètement. Elle avait coopéré avec un certain nombre d’Hongaken par le passé, mais jamais aucun d’entre eux n’avait utilisé ce genre de technique utilitaire. Elle tâcha de répondre à mi-voix pour éviter de saboter son entreprise.

- J’ai besoin d’avoir le champ libre pour clore cet affrontement.

Effectivement, le criminel était si bien entouré qu’il était difficile pour la kunoichi de rendre ses clones utiles. Avisant qu’elle n’avait guère d’autre option, Kimiko fit de nouveau apparaître deux parchemins qu’elle truffa de sceaux. D’un geste net, elle les propulsa en direction des golems. Elle en contrôla précisément la trajectoire pour qu’ils passent sous les jambes de la bête noire.

- Petit pont !

Ils vinrent ainsi se plaquer dans son dos avant de partir en fumée. Une explosion moitié moins puissante avait suffi à déloger une porte en acier renforcée : Kimiko espérait que celle-ci puisse détruire pour de bon le premier golem et même atteindre le second qui se trouvait aussi de ce côté.

Résumé:

@Suibaku Jinmu n'ayant pas posté dans le délai imparti, son tour est sauté.
Le narrateur postera à la suite pour poursuivre l'event !