Même parmi les criminels, il était rare qu'un homme ou une femme en arrive à une telle extrémité pour se sortir d'une situation dangereuse même si cela existait. Mais à cet instant, en observant et écoutant leur cible; la Tegami eut beaucoup de mal à se figurer qu'il était ce qu'ils pensaient. Ou alors il était un formidable acteur. Mais rien dans son attitude ne pouvait le laisser croire ou tout au moins l'assurer. Au final, quoi qu'il fut; ils obtinrent de lui à peu prés ce qu'ils voulaient.

Pas d'informations précises, qu'il semblait ne pas détenir de toute façon; mais une proposition. Le suivre jusqu'à ceux qu'ils cherchaient... Des criminels. Hazure se demanda alors comment pouvait-il être au courant d'une telle information.

-Comment sais-tu où les trouver ? S'interrogea autant que leur prise, la Kazekage.
-Ils forment un petit groupe... ils rackettent les commerces, dépouillent les touristes qui s'aventurent seuls dans les mauvais endroits de Tokaido... c'est tout ce que je sais... J'allais justement leur apporter la somme qu'on leur doit... Dit-il en sortant d'une poche une liasse de billets.
-Si ce que tu dis est vrai, je te présente nos excuses, nous sommes ici pour faire cesser ces... activités.

Finalement... Il les avait ces informations. Même s'il ne semblait pas dangereux à en juger sa chétivité, il paraissait quand même intelligent et avait compris que ses trois "agresseurs" n'étaient pas là pour "lui".

Hazure, dans un élan de bonté, fit apparaître un vêtement depuis, sûrement, un sceau. Elle le tendit au comptable.

-Change toi. Tu nous montreras ensuite où les trouver.

Elle se retourna et fit signes aux genins d'approcher.

-Vous avez remarqué cette personne ? Il nous regardait avec un air étrange... Leur dit-elle pensive. Tu devrais rappeler ta chose, Akihiko.

L'instant suivant, le comptable les prévint qu'il était prêt à y aller. Avant de partir, la Tegami lui demanda tout de même son nom, sans doute pour l'apaiser un peu.

-Aguro, je m'apelle Aguro.
-Très bien Aguro, on va te suivre à bonne distance. Agit comme tu le fais d'habitude, nous interviendrons si tu es en danger. Tout se passera bien. Affirmait-elle tandis que le comptable fit ses premiers pas pour rejoindre la rue principale.
-Vous... Vous venez de Suna, non ? Demanda-t-il tout en marchant devant eux.

Hazure sous son apparence punky esquissa un sourire, se disant qu'il n'était décidemment pas stupide. Elle ne répondit pas, laissant à ses "élèves" le loisir de lui répondre, ou pas. Mais en effet, rares étaient ceux à se rendre dans une ville et agissant de la sorte, bien qu'ils auraient pu être n'importe qui... La méthode si elle fut plutôt brutale, avait porté ses fruits. Aguro avait dû se rendre compte qu'en dehors d'une frayeur... Il n'avait pas été "maltraité". Enfin, quel criminel présentait ses excuses et offrait un vêtement à une "victime" s'étant fait "pipi" dessus sans porter le moindre jugement ?

-Gardez votre calme. Adressa-t-elle aux deux Sunajin en observant les trois gorilles emmener avec eux le dénommé Aguro. On continue de les suivre. Dit-elle en se glissant dans la ruelle à son tour pour ne pas perdre les quatre hommes de vue. On intervient seulement lorsqu'on sera arrivé, ou si Aguro est en danger. Précisa-t-elle alors qu'ils les poursuivaient discrètement, leurs sens en alerte.

Ils ne devaient pas perdre leur trace, et s'assurer que rien n'arrive au comptable. Sa protection leur incombait, étant donné que son retard était entièrement dû à leur intervention. Après quelques secondes ils arrivèrent presque au bout de la ruelle qui semblait finir en cul-de-sac. Devant eux, se dressait ce qui ressemblait à une palissade dont la porte en son centre était visiblement le seul moyen de poursuivre leur filature.

Hazure dissimulée derrière un tas de bric et de broc observa les alentours, les bâtiments... Ils semblaient se rejoindre derrière la palissade...

-Cette ruelle n'a pas de sortie... Ce doit donc être leur repère. Dit-elle suspicieuse. Le dilemme était grand. Devaient-ils se faire passer pour de potentiels partenaires de crime et s'infiltrer dans cet endroit, ou alors le prendre d'assaut ? Quelle que soit la décision, il y avait un risque majeur; celui qu'il y ait une victime collatérale... Aguro. On attend un peu, pour voir s'il ressort de là; sinon on devra... y aller.

Hazure ne connaissait pas ce groupe mais elle savait une chose, leur paranoïa était au moins aussi grande que leur propension à la violence. S'ils avaient le moindre doute sur la raison du retard du coursier, alors il y avait un fort risque pour qu'ils se débarrassent de lui, ne serait-ce que pour l'exemple. C'était à peu de chose prés ce qu'elle aurait fait, quelques années auparavant, et l'avait sûrement déjà fait...

Dans le doute, la Kazekage fit, à la suite de quelques mûdras, apparaître un clone à son effigie, enfin celle "d'Hazure", pas de cette punk dont elle avait usurpé l'apparence.

Enfin, la porte bougea et s'ouvrant laissa réapparaître le comptable...

Spoiler:

Hazure observa, et surtout écouta. Cet homme, ce criminel, semblait être très confiant quant aux actes de son groupe et davantage encore quant aux ordres qu'il intimait aux Sunajins. Elle ne releva évidemment pas lorsqu'il la désigna de "bonasse". Si elle était apparue sous son véritable visage, aurait-il tenu les mêmes propos ?.. Sûrement.

Puis, de ce court échange entre la blonde et le truand, elle remarqua que la Mekata avait un fort penchant pour la défense de "la veuve et l'orphelin", ce n'était pas si mal pour une Kunoichi mais pouvait amener, éventuellement, d'autres problèmes d'ordre éthique ou idéologique. Que cet homme à la veste noire les attaque n'en était évidemment pas un.

Lorsqu'elle vit le parchemin libérer une multitude d'aiguilles électriques, elle réalisa quelques signes, et du vide naquirent plusieurs rayons lumineux qui dévièrent chacun des projectiles de leur trajectoire.

-C'est... C'est tout ? lançait-elle au criminel, narquoise. On va s'amuser un peu alors. S'était-elle esclaffée. Hazure pouvait en finir rapidement, mais cet homme et ceux qui se cachaient à l'intérieur de ce repère représentaient une formidable opportunité. La Tegami était adepte de ces moments, combats inopportuns qui permettaient de... s'exercer. Prenait-elle ça à la rigolade ? Un peu, peut-être...  

Elle joignit les mains, de nouveau, et cette fois-ci prirent formes trois silhouettes dont il était difficile de discerner les traits. Les trois formes s'étaient élancées vers celui qui bloquait la route. Hazure avait hâte de voir ce qu'il allait faire, s'il tomberait dans le piège ou pas. Ce mirage était inoffensif, mais pouvait servir à bien d'autres choses; comme créer une ouverture, cacher un mouvement ou un jutsu... Les deux genin n'avaient plus qu'une chose à faire; profiter de cette occasion, ou diversion.

Résumé:

La technique des silhouettes avait toujours été à double tranchant. Soit l'ennemi y percevait une menace, soit il perçait à jour la supercherie. Mais, cette fois-ci, cela avait fonctionné. Sûrement était-ce dû au manque d'expérience "shinobi" de ce criminel, ou de son excès de confiance. Et, sans qu'elle ne donne aucun ordre ni ne partage aucune tactique, les deux genin réagirent comme elle l'avait attendu, plus ou moins. D'abord le Sugawara à l'aide de ses cadavres puis la Mekata via son taijutsu. Si elle avait imaginé que l'un et l'autre disposait de tels talents !

Ainsi, le premier agresseur mis hors d'état de nuire, il ne restait plus qu'à démanteler le reste de la troupe. Et d'après ce qu'avait pu leur dire le comptable, il y avait bien plus d'un criminel derrière cette palissade et sa porte maintenant défoncée. Hazure se tâtait. Devait-elle faire preuve de... doigté, ou alors simple pulvériser cet endroit et tout ceux qui s'y cachaient ? Depuis le début, l'équipe avait tout fait pour ne pas se faire trop remarquer; qu'un civil ait pu ls apercevoir au détour d'une rue, sortant la scène de son contexte -sûrement- lui suffisait déjà amplement.

Elle avait compris depuis peu que certaines situations réclamaient davantage de tempérance que d'autres. Puis, elle ne pouvait plus agir, plus autant; comme la femme brutale qu'elle avait été et qu'elle était sûrement encore un peu.

-Oui, on peut y aller... On les remettra... S'arrêtait-elle en voyant la porte tomber en morceau sous ce qui avait dû être un coup du colosse qui venait de la "franchir". Elle esquissa un sourire, entrer dans le qg d'un gang n'était pas une idée qui l'avait séduite alors voir les rats sortir de leur trou ne pouvait que la réjouir. Bien joué Kansai ! Lui avait-elle lancé en brandissant un pouce levé, même si elle n'y était pour rien dans le fond.

Le clone de la Tegami s'était placé derrière l'équipe Sunajin, en appui tandis qu'Hazure sous ses traits marginaux s'était avancée. Ces hommes, criminels de bas étage selon elle, savaient déjà qu'ils avaient affaire à des Sunajins. Mais cela ne leur faisait pas peur, bizarrement. Puis, le clone s'était avancé un peu plus, toujours davantage. Lorsqu'il fut à la hauteur des genins, et d'Hazure, il posa ses mains  autour de sa taille et observa le groupe face à eux.

Il y eut un un moment silencieux, qui parut durer une éternité, jusqu'à que l'un des criminels balbutia quelques mots.

-C'est...  Il plissa les yeux en fixant le clone. C'est... La Shodaime Kazekage... ? Avait-il dit avec hésitation. Qu'est-ce qu'elle fait là... Une certaine crainte put se faire entendre dans sa voix...
-Fermes la ! On s'en fout de qui c'est ! On va tous les butter de tout façon. Rigola de sa voix grasse le colosse.

Hazure sous ses traits de punk colorée laissa un sourire s'étirer sur ses lèvres.

-Mais... T'es con ou quoi ? Tu connais pas Junapura ? Tu connais pas l'organisation de Sayora ? Et tu sais pas qui il envoyait... faire son sale boulot ? Non sérieux... déjà des Sunajins... Mais elle en plus ? Ah non, non non non... Je me tire moi ! Je veux pas crever dans cette ruelle ! D'un pas très agile, il s'élança vers le mur et pris appui sur celui-ci pour sauter de mur en mur et disparaître.
-Kansai, Akihiko; vous voyez; un de moins, sans combattre. Rigolait-elle. Un léger courant d'air s'était engouffré dans la ruelle et fit danser la chevelure aux reflets de pierres précieuses du henge. Mais, on ne peut pas tous vous laisser partir. Ce serait une perte de temps. Avait-elle dit un peu déçue... Mais, elle ne voulait pas avoir à revenir ici pour refaire le même boulot, ni même les recroiser sur son chemin. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'on ne pas vous tuer. On n'agit pas comme ça à Suna. Vous irez en prison. Haussait-elle les épaules. Akihiko, Kansai, protégez vos yeux un instant. Les prévint-elle tandis que son clon courait vers le groupe de brigands alors qu'elle enchaînait de rapides signes avant d'elle même fermer les yeux.

Elle ne pouvait pas laisser l'iniciative du combat à ces brigands. Ils étaient nombreux, elle ne savait pas ce dont ils étaient capables; et ne voulait pas risquer qu'un quartier complet de cette ville se transforme en champ de bataille.

Le clone semblait vouloir les affronter mais arrivé face à eux se laissa simple frapper et lorsqu'il fut détruit une lumière d'une extrême intensité -contre laquelle même des paupières ne représentaient qu'une défense faiblarde- inonda la rue. Une lumière qui aurait pu être perçue par quiconque observait la ville à cet instant, même en plein jour...

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle voyait flou...

-Bon... J'espère que vous y voyez suffisamment ! Avait-elle dit aux genin en s'esclaffant.

Elle devait encore travailler sur certains aspects de ce jutsu; notamment celui qui pouvait la rendre aveugle...

Résumé:

Entendant ses équipiers, la Tegami se dit à nouveau qu'elle devrait réfléchir à améliorer sa façon de "combattre", ou de l'adapter. Comme l'avait souligné la Mekata, plus que lui être difficile de faire équipe; cela lui avait été longtemps impossible et encore aujourd'hui elle évitait d'être accompagnée de quiconque. Pas seulement parce que les jutsu de son clan ne pouvaient faire de distinction entre amis et ennemis, mais aussi parce qu'elle n'aimait pas avoir des quidams dans ses pattes. Des personnes qu'elle devait défendre dans un affrontement, donner des instructions en espérant que celles-ci soient bien respectées; ce n'avait jamais été sa grande passion.

"Si tu veux que les choses soient bien faites, fais les toi même." Voilà ce que lui avait toujours répété Sayora, en plus de ses éternels "ne fais confiance à personne, même pas à moi" ou encore "ne t'occupes pas des autres mais de toi même..."; bref, un éducation particulière exacerbant l'égoïsme et l'individualisme. Des traits dont était particulièrement bien dotée la Kazekage mais qu'elle tâchait tant bien que mal de gommer au fil des années depuis son séjour dans les geôles, puis dans les couloirs du palais de Minami. Une nature devenue profonde qui ressurgissait de temps à autre; malheureusement.

Néanmoins, maintenant, elle essayait de limiter les pots cassés là où quelques années auparavant elle n'en aurait simplement rien eu à faire. Et la Mekata et le Sugawara auraient été deux victimes collatérales, rien de plus. Mais heureusement, cela avait changé, depuis cette époque.

-Si vous y voyez, tant mieux. Avait-elle répondu aux deux genin tandis que Kansai procédait à l'arrestation de la petite bande ayant motivé la venue des Sunajins, en plus de quelques Ryos.

L'instant suivant, d'autres personnes arrivèrent. Hazure n'eut guère de mal à reconnaître la façon de parler des "forces de l'ordre". Un ton autoritaire, presque menaçant; pour tenter un effet dissuasif qui parfois fonctionnait et permettait de stopper de petites frappes. La blonde leur avait d'ailleurs parfaitement répondu.

Elle observa, les paupières plissées, et s'approcha d'eux.

-C'est une demande d'un commanditaire de Tokaido. Nous devions arrêter ces hommes. Dit-elle sur un ton assez calme autant que froid. Surprise de voir que la demande ne venait pas des autorités de la ville, j'ai préféré ne pas les informer. Dans le doute. Avait-elle ajouté en s'approchant encore davantage. Maintenant que le problème est réglé, on va vous laisser gérer la suite. Emprisonnez ces hommes et faites les juger. Continuait-elle en fixant celui qui dirigeait le petit groupe de gardes. Et tâchez d'éviter, à l'avenir... que d'autres criminels s'installent à Tokaido. Elle lui tapota l'épaule sympathiquement. Vous savez ce qu'il se passe dans les villes rongées par la criminalité. La Daimyô ne plaisante pas avec ça. Avait-elle repris, plus amicalement avant de se tourner vers Akihiko et sa comparse. Nous pouvons rentrer à Suna, nous ferons savoir à notre "client" que tout est rentré dans l'ordre.