Un réveil brutal.

Au réveil du sauveur, c’est un Mayuri tout sourire qui apparut devant le brun.
Bien évidemment, il ne fut pas dans cet état à son arrivé, il faut avouer qu’il était même le plus mal en point des deux. Mais, leurs actions combinées, en plus de sauver leur équipe et de leur faire gagner un temps précieux avait attiré l’attention de quelques moines dans leurs rondes du soir. Le bon docteur leur avait alors expliqué la situation et tous trouvèrent l’entrée du monastère géant en sécurité, même Hubert eut droit à un traitement présidentiel.

Quand il revint à lui, le roux eut la même réaction que son partenaire, mais un seau d’eau glacé accompagna les rires de deux moines qu’il connaissait bien. Deux frères d’armes de son fidèle garnement préféré, il revoyait la petite tête blanche d’Hiro alors qu’il ne fessait pas plus de trois pommes de haut... Ne pouvant pas trop leur en vouloir, surtout du fait qu’ils venaient de le sauver, le balafré décida d’ignorer leur plaisanterie en leur fessant la grimace, se changea et parti à la recherche de Chikkou qui en héros, dormais comme un ours quelques lits plus loin. Ronflait-il ou l’Hizori avait encore du sable dans les oreilles ?

« Où sont mes camarades ? »  Avait-il lancé. Comme s’il prenait sa première bouffée d’air frais depuis une décennie. Puis, alors que son binôme allait lui faire une blague, le moine en charge, comme s’il avait lu dans ses pensées, lui frappa le derrière de la tête d’une claque bien mérité avant de poser une main chaleureuse qui émit une faible lumière pour calmer son patient. Il lui lança un regard sévère, connaissant son tempérament depuis des années, il n’avait pas pris de chance avant de les gronder, mais le taquin caché chez le roux savait qu’il n’avait aucune mauvaise intention. Peut-être que c’était simplement cette image d’un Mayuri trop jeune qui l’avait marqué et forcé d’adopter une attitude paternelle. Qui sait.

-Deux téméraire à ce que je vois... Vous étiez tous deux à un doigt de retrouver Amaterasu je vous conseille donc de prendre vos aises, car je ne vous laisse pas sortir avant l’aurore demain. La nuit porte conseil comme on dit.

D’un air sévère, il reprit sa marche en direction de la porte, puis demanda d’une manière inaudible pour les ninjas à un acolyte de bien vouloir leur apporter à manger.

-Demain, demain seulement vous pourrez reprendre la route, compris ?

D’un signe de tête, le roux confirma avoir bien entendu, sachant que cet avertissement était probablement pour lui plus que pour son ami. Après tout, il avait la vilaine réputation de traiter l’endroit comme un hôpital à chacune de ses visites.

  -T’en fais pas, on peut lui faire confiance et nos autres compagnons seront plus en sécurité ici qu’ailleurs, même le village de Suna aurait à apprendre de ses moines si méticuleux en terme de défense, mais bon. Pas la peine d’en rajouter, ils ne nous laisseront pas sortir. Mangeons !  

Dit-il en pointant le repas en approche.

Le moine supérieur disparut et le duo se retrouva rapidement seul. La bouche pleine, le roux décida qu’il était temps de remercier son collègue.

  -Bravo pour cette… Chose ? J’ai qu’un vague souvenir, mais j’ai sous-estimé le poids de la bête à poil, tu nous as bien sauvé mon vieux ! On fait une sacrée équipe !  

Gloussant de plaisir entre deux bouchées, c’est un Mayuri qui reprenait des forces qu’avait le Chikkou en face de lui.

Renard des sables à l’horizon.

Le matin avait été comme dans ses souvenirs, les moines et leurs chants. Mélodieux, mais également le souvenir d’un Hiro qui courait partout pour le retrouver. À l’époque, il avait l’habitude de se cacher, de dormir dans les pires endroits pour tester le petit, mais ce n’était plus le cas. Si bien, que ce réveil de solitaire, dans ce lieu bien précis, c’était assez pour l’attrister.

Le roux s’était donc levé, douché et avait pris le temps de faire un détour vers le cimetière commémoratif de l’endroit. La petite plaque sur laquelle était gravé le nom de Tora le fit frissonner, comme à chaque fois.

D’une main, il la toucha, les yeux fermés, et pria comme les moines le lui avaient autrefois enseigné. Fervent ? Non, Amaterasu ne lui était jamais venu en aide, quel que soi ses prières, mais selon la légende, c’est normal. Elle est déesse alliée du désert et lui en est son protecteur, il n’aura donc probablement jamais la chance de la rencontrer. Cette idée le fie sourire sous son masque Shinobi. Pourtant il connaissait quelqu’un de très proche d’elle. Pensa-t-il en levant les yeux au ciel pour dire au revoir à Tora.

Tournant sur ses talons, une stèle attira son attention, couverte de champignon… Probablement un hasard, mais ceux-ci ressemblait étrangement à cette matière, comment Chikkou l’avait-elle appelé ? Aspidium ? Il n’en avait pas la moindre idée…

N’ayant pas de temps à perdre, il rejoignit le convoi et tout le monde de bonne humeur, ils pouvaient se remettre en route. Chikkou se remettait à lui, proposant de chercher les fennecs, il possédait donc lui aussi des capacités de sensorialité ?

  -Nous pouvons partir dans cette direction. Dit-il en pointant vers la Valée où les bêtes se rassemblaient le plus. J’ai demandé à un expert hier soir, je crois qu’ils ne seront pas durs à trouver ! Vingt minutes et nous devrions passer un petit champ de cactus. On m’a recommandé d’y laisser Hubert, sinon il pourrait effrayer les petits monstres des sables…  

Comme à l’habitude, des moines les saluaient quand ils franchirent la porte et l’équipe pue reprendre la chasse.

S’adressant à ses compagnons, le roux proposa également quelques moyens d’aider.

  -Je peux également aider, mais mon champ d’expertise se résume au visible, par contre s’ils sont sous terre, leur chakra sera visible ! Sinon, je peux m’occuper de les capturer, chasser dans le désert, c’est un jeu d’enfant pour un Hizori !  Professeur, une idée sur comment les appâter ? Ou peut-être quelques connaissances à nous fournir à leurs sujets ?  

Chat ou Fennec. C’est la même chose non ?

Décidément, le temps est long dans le désert quand il ne faut qu’attendre. Bien que lui aussi camouflé, en cactus cependant. Le roux observe tout en gardant un œil sur ses compagnons lointains. Le poil d’Hubert… Drôle de hasard et de créature en tout cas. Le soleil plombe et le trio camouflé communique de temps en temps par le biais de radio courte portée. Il semblerait que ses petites bêtes soient assez farouches.

Ce n’est qu’au bout d’une vingtaine de minutes que les premières oreilles velues font leur apparition et comme le bon professeur le leur avait enseigné, c’était bel et bien un fennec. Blanc ? Non, il était plus proche de la couleur qu’avait le sable, mais c’était un début. Tout en le regardant s’avancer en direction du rocher champignon, le roux décide d’attendre. Ils devraient y en avoir plus d’un, ou peut-être que c’était en fait une femelle et qu’une fois les poils en sa procession, elle tenterait un retour rapide au terrier. Vivait-il seulement sous la terre ? Sous des rochers ? Il n’était pas professionnel des animaux, mais la chance leur souriait.

Puis, à cet instant, l’homme du désert concentré sur l’animal qui s’approchait de son ami, hurla de douleur. En fait, c’était plus de surprise, car l’une de ses sales bêtes venait de lui mordre le pied, lui rendant par le fait même son apparence dans un nuage de fumée blanche.

-Kshhhhh !

La boule de poils amorçait une tentative de fuite, mais le ninja préparé malaxa son chakra de manière à remuer le sable sous les pieds sacrément silencieux du petit démon, ses marches de sables donnaient alors l’impression à l’animal d’avoir affaire à un tapis roulant. Alors qu’à l’autre extrémité, l’homme s’imaginant déjà le cuire à la broche pour la morsure, le Shinobi fit rouler les grains de sable de manière à ramener le petit jusqu’à pouvoir lui agripper la queue dans un mouvement de victoire et de satisfaction. Sauf qu’en réalité, ce n’était pas vraiment un fennec, ça ressemblait plus à un chaton ce truc…

Celui-ci, enragé, tentait de le griffer tout en feignant de petits cris qui ne fessait qu’accentuer son inoffensivité… Mais au moins il avait attrapé quelque chose…

Une main se porta à l’interrupteur sur son cou.

  -Chikkou, Doc, j’ai attraper un chat, de votre côté ça ressemble à quoi, j’ai vue un fennec se diriger vers le rocher il y a un instant, mais bon. J’ai été attaqué à la cheville…  

Tout en refermant ça poigne sur la bête, il lui glissa un fil de fer autour du cou pour confectionner une laisse, puis il lui tendit un champignon qui fit tout le bonheur du chaton, il n’était pas si méchant, qu’affamé en fait.

Résumé :

Sauvagerie humaine & naturelle en vue

Le bon docteur se penche sur la bête et ses yeux n’ont d’égal que les bafouillis qu’il fait pour communiquer avec la boule de poils. Décidément, c’est un amoureux de la nature à un tout autre niveau, mais il est expert et reconnaît directement au pelage de l’animal sa race précise et continue de l’observer, un seul doit ganter lui suffit à tester une canine et approximativement donner un âge au jeune fennec. Le reste du trio lui se questionne bien évidemment, mais le scientifique propose une approche confirmant sa gourmandise. De son côté, le roux possède désormais un chaton bien plus tranquille qu’au début, mais celui-ci continue de le griffer de temps en temps, l’obligeant à donner de petit coup de coude à son ami pour obtenir de nouveaux champignons.

—Nous devrions la suivre. La laisser retourner à son terrier et obtenir encore plus d’informations sur ses majestueuses créatures ! Quant à ce chat, tu peux l’abandonner il ne m’est pas utile.

Usant d’un rouleau tout droit sorti de l’une de ses poches, le docteur appose sa main sur la surface recouverte de la langue ancienne des ninjas, du Fuinjutsu et en sort une petite puce qu’il accroche à la manière d’une boucle d’oreille sur la petite créature. Encore choqué, le balafré se surprend à caresser sa boule de poils de manière machinale et frénétique, il est hors de question qu’il l’abandonne ainsi ! Il est si doux. Le Doc explique ensuite s’être procuré se petit bijou auprès d’un collègue Itsuru de confiance et que cet objet leur permettra de suivre le trajet de l’animal sur le parchemin lié. Sans avoir un mot à dire, le duo ninja regarde le premier fennec reprendre sa liberté et commence à rassembler leurs bagages pour un déplacement imminent. Inquiet de voir une prise si rare s’évader ainsi, le manieur de sable appela l’un de ses yeux et lui ordonna de suivre leur proie en guise d’assurance.

Ce n’est qu’une demi-heure plus tard que le docteur s’affola de nouveau. Il courrait en direction des deux shinobis, une carte à la main, alors que ses bras et ses cris semblaient énerver le vieux Hubert.

—On a un problème ! Un problème je vous dit ! Regarder, Rita bouge trop vite !

-Rita ?

—Oui, le Fennec Mayuri, il fallait bien lui donner un nom ! Elle bouge trop vite ! Quelque chose doit lui être arrivé, ça pourrait nuire à notre mission !

Le balafré échangea un regard nerveux avec son ami, effectivement, cette petite boule de poils semblait avoir doublé en vitesse s’il se fiait au parchemin. Ne perdant pas une seconde, une mudra unique vient offrir au roux une vision nouvelle, bien plus loin dans le désert, il retrouve leur amie.

-Effectivement, Rita viens de trouver ce qui me semble être des braconniers, je la voie dans une cage à dos de chameau et la caravane semble s’en aller en direction d’une oasis plus au sud… par contre, ils semblent se spécialiser dans le fennec, Rita a retrouvé sa famille. Marquant une pause, l’Hizori regarde son binôme, lui aussi a un mot à dire. Avec Hubert, on les rattrape en une heure, mais nous devons commencer à prendre en considération notre amie mère Nature…

Le trio aura donc un choix à faire, sauver Rita ? Se qui semblait être une priorité aux yeux du scientifique, ou de tenter leur chance avec une autre prise ? N’oublions pas qu’à l’horizon, une masse sombre se dessine dans le ciel, annonciateur de la tempête présentée quelques jours plus tôt par les vigies du désert.

bourrasque subite et pluie infernale.

Tout se passe très vite, très très vite… la tempête à l’horizon l’oblige, tire le meilleur du duo qui désormais dans leur élément, se sépare de leur bon vieux professeur. Hubert lui ne fait qu’écouter ses instincts et c’est d’ailleurs se qui confirme qu’il se rendra à bon port. Le professeur tiendra-t-il bon ? Assurément, car lui aussi semble comprendre la gravité de la situation.

Dans un bond puissant qui les sépare de leur fidèle monture, l’Hizori s’assure que le chat qu’il a gardé dans son kimono est toujours en sécurité. Idiot, ce disait-il en sentant les petites griffes de la bête s’étirer dans sa chair pour assurer sa propre sécurité, mais l’abandonner serait tout aussi cruel et inutile, il avait droit d’arriver sain et sauf lui aussi. Puis, de l’autre côté, Chikkou envoie ses oiseaux, c’est le signal ! Pas le temps de s’émerveiller en analysant cette technique tout aussi spectaculaire que les précédentes, il faut frapper vite et fort, puis repartir comme ils sont venus.

Une série de mudras et hop, une vague de sable s’élève au moment même ou le roux pose sa main sur le sol, ayant affaire à de simples brigands, il n’est pas encore nécessaire d’utiliser son propre sable. Le problème ? Il s’éloigne de son binôme, mais une confiance aveugle en lui lui confirme qu’il se débrouillera sans problème. La vague de sable elle, a pour but de stopper la caravane et ainsi il pourra se précipiter sur les cages. Un premier homme évidemment déboussolé s’approche de lui, une lance dans les mains, mais un coup de pied bien placé la casse en deux, atteignant par le fait même le pauvre brigand sur la clavicule. D’un second bruit sourd, il sait que son compte est bon et d’une main rapide, le roux prépare un mudra unique. Frappant le sol en envoyant une quantité de chakra qui fait remonter à la hauteur de ses yeux, une masse pas plus grosse qu’une pomme, le manieur de sable la sculpte en shuriken. Son mudra terminé, cette même main agrippe et lance l’arme de jet, puis percute un autre homme qui arrivait dans le dos du brun. Ils sont entrainés, ont confiance et travaillent fichtrement bien ensemble pour une première mission.

Sans attendre, Mayuri continue vers les cages, jetant un œil de plus en plus craintif en direction du sable qui s’approche dangereusement à l’horizon.

-CINQ MINUTES CHAMPI !

Celui-ci comprendrait, car quelques grains propulsés commençaient déjà à pleuvoir sur la zone, s’ils ne repartaient pas rapidement, tout le monde se retrouverait enseveli, mais abandonner ses bêtes en cages était tout simplement impossible, inhumain.

Comme Yoshitaka avant lui…  

La voix du champignon s’effrite pour ne pas dire disparait sans laisser de trace à l’horizon. Telle une vague à la mer, le mur de sable fracasse tout, rappelant à tous qu’il est seul et unique maître des lieux.

De son point de vue qui diminue de plus en plus, le roux ne voit que le convoi s’envoler pour retomber bien plus loin, pousser par la force de la nature et libérant les quelques animaux restant en démolissant leurs cages contre une dune ou un rocher. Une seule pensée traverse alors son esprit, il doit trouver refuge. Chikkou s’en sortira, le champignon a mainte fois réussi à prouver sa débrouillardise et l’utilité de ses techniques.

Dans une tempête, l’instinct de survie reprend ses droits, l’homme redevint primal, animal.

Mayuri compose alors quelques mudras, à une vitesse qui l’impressionne, c’est fou de voir à quel point un homme peut évoluer quand sa vie est en danger… Une fois terminé, il prend une position droite et ses mains se joigne en son centre, proche de son plexus solaire. Pour finalement mimer le signe du Ying et du Yang, créant autour de lui dans un moulin de bras, comme les moines le lui ont enseigné par le passé, une sorte de sphère. Cette fois cependant, il n’y a aucune manifestation divine, simplement un Hizori qui donne tout ce qu’il a pour dompter cette tempête, maniant le sable autour de lui jusqu’à faire un semblant de bulle. Ça lui prend toute sa concentration, mais il y arrive, puis dans son effort surhumain, un morceau de bois propulsé par la force du sable qui se déchaine vient lui percuter le derrière de la tête.

Sa maitrise s’éteint avec lui.  À ce moment, seule la voix réconfortante de son mentor le maintient en vie, il l’entend, comme s’il était là…

Il était un temps… ou le désert… n’était qu’une bête sauvage... Elle n’accueillait en son territoire que les hommes les plus courageux du monde … On les appelait les premiers nomades… Sous la forme d‘une puissance naturelle au tempérament fourbe et changeant… on disait que ce fameux désert prenait l’apparence d’un chien viverrin pour terroriser ceux qui osaient le défier…

Une forme se découpe dans le sable, une silhouette qui prend cette forme taquine et démoniaque, est-ce le désert lui-même ? Combien de temps avait-il resté là, sur le sable chaut et énervé, ses jambes et ses bras était enseveli, seule une partie de sa tête restait encore à couvrir, mais une petite boule de poils remuait proche de son estomac, lui rappelant qu’il était toujours là, toujours en vie. Un miaulement inaudible, puis ses yeux se referment encore.

Pendant ce temps, cette même ombre se confirme, deux oreilles et une queue, quatre pattes et deux yeux. Seth venait de le trouver, de retrouver son fils perdu. Quant à l’homme, le chat scarifié le regarde, l’évalue. Si ce n’était de lui, sa progéniture serait probablement morte, il le sait, mais ne veut pas le croire.

Le lendemain, il ouvre les yeux, mais ne reconnais pas son ami, ni la caravane, le sable ne lui lacère plus la peau, mais une étrange sensation l’envahi, dans la pénombre se trouve deux yeux luminescent, jaune et vif, qui vienne se coupler au souffle de la mort.

-Il est… Rrréveillé. Dommage, nous devrrront rrretourrrnerrr chasserrr.

Cette voix, aggravée par les parois de la caverne, s’emplit d’un dédain à son égard, d’une énergie sombre et mortelle.

-Quel est ton nom, homme du sable ?

Chaque mot semble siffler entre ses canines de plus en plus impressionnante, proche et menaçante. Sur le sol devant lui, son bandeau, sa gourde. Il est démuni, désarmer et désormais sans appartenance. Une main frivole s’étire pour reprendre ses biens et un rugissement fait bondir le chat, il reprend de sa stature et rugie, avec pour seul but de terroriser sa proie. Si ce n’était du chaton qui s’immisça entre son sauveur et son père, il n’aurait probablement fait de lui qu’une bouchée… Le ninja le sait, mais tend toujours la main et attrape finalement son bandeau.

Le chat, intrigué, s’accroupit en s’assurant bien d’être à portée de dent. Il le regarde un instant en mettant son énorme patte sur cette main, cette insignifiante et fourbe main qui osa bouger devant le grand Seth.

-Pourrrquoi se bout de métal ? Il n’est même pas coupant…

Il le dit sans comprendre, Mayuri est le premier humain qu’il voit depuis des lustres, le seul qui ne semble pas représenter une menace pour lui, ou pour les siens.

Le Shinobi, destitué de sa force, le toise d’un œil malin, fier et tenace.

     -Tu ne pourrais pas comprendre. Tu n’es pas un Shinobi.

Bien sûr, il tousse, il crache même un léger filet de sang, sa tête le fait souffrir, mais il se concentre et pèse chacun de ses mots.

     -Je suis un ninja de Suna, ma mission. Je dois finir ma mission, rentrer.

Puis il s’évanouit pour se réveiller le lendemain.

Le deuxième jour, l’homme reprend ses sens, son bandeau dans une main, sa gourde dans l’autre, son inconscient est fort, comme sa volonté et devant lui, son nouvel ami se tient encore, patient. Ils parlent et cette fois la conversation est soutenue plus longue et précise. L’homme raconte son histoire, comment il trouva son fils à lui, comment il devait retrouver les siens et un marché se conclut. De sa dette, de son honneur, le chat lui promet une chose, en échange d’une autre et ainsi, ils reprennent la route vers le village de l’homme. Le chat prend une chance, mais celui-ci touche sa curiosité, ses valeurs et il lui doit la vie de son fils.

Le troisième jour, alors que la nuit est arrivée, car le chat n’aurait jamais accepté de venir sous la lumière d’Amaterasu c’est ses deux yeux jaunes qui percent l’obscurité en premier. Sur le dos de l’animal, un homme, roux et balafré, fatigué et affamé. Il se laisse déposer au sol et d’une griffe qu’il dépose sur son torse, le chat trace un X, façon de lui rappeler son serment et sa promesse. Il lui sourit de toute ses dents avant de regarder son autre cadeaux, puis de ses dents, siffle une dernière fois.

-Quel gâchis…, moi qui aime tant leurrr chairrr… N’oublie pas notre promesse homme du désert, je t’attendrais…

En guise de réponse, le roux le toise une dernière fois, utilise toute la force de son corps et se relève, chambranlant, il est reconnaissant, mais n’a pas la force de parler. Aurait-il la chance, d’arrivée aux portes ? Jamais en apportant avec lui le dernier cadeau de son hôte… Un albinos, car oui, c’était bien plus facile pour lui d’en trouver un. Assurer la réussite de sa mission, mais son rapatriement. Le roux éclate d’un rire qui fait échos.

Seth, il le retrouverait, mais maintenant, est-ce que quelqu’un le retrouverait lui ?