Depuis quelques jours, on entendait parler ici et là d'un trio de délinquants qui détroussaient les touristes et faisait du brouhaha dans les alentours de Nagishi. Les marchands transitant par cette ville redoutent d'être détroussés à leur tour. La kunoïchi prenait donc l'initiative d'investiguer de façon non officielle cette rumeurs sans nécessairement intervenir. Fidèle à ses habitudes, Saxa quittait ses quartiers qu'une fois son image impeccable. Autant ses vêtements que sa coiffure. Elle ne portait aucun signe flagrant la ramenant directement à son clan ou au Daimyo, mais sa posture pouvait la trahir si elle tenait à se fondre dans la masse. La route entre Nagishi et Itsuminai était sèche et rocailleuse, mais le paysage s'adoucissait en se rapprochant de la mer. Il y avait plus de verdure autour d'elle et quelques arbres jusqu'à croiser quelques boisés.
Le soleil brillait bien haut dans le ciel, il devait maintenant être près de midi et la kunoïchi était enfin arrivée au village de Nagishi. Il n'y avait qu'une poignée d'homme qui se chargeait de la sécurité des marchands, un bien faible nombre pour l'importance des lieux, mais depuis l'attaque sur Arashi, ils manquaient cruellement d'hommes et de femmes à la solde du seigneur du pays. La ville manquait d'animation et de joie. Les habitants semblaient sur le pilote automatique et les marchands gardaient un œil ouvert sur tous les passants. Visiblement, cette rumeur se propageait un peu plus qu'elle ne le croyait. Saxa circulait tranquillement prenant soin d'analyser les gens sur place et un cri attirait son attention.
_MON SAC ! IL A PRIS MON SAC !
Une femme en panique au bout de la rue pointait dans la direction du voleur. La jeune femme prenait cela comme une piste et bondit sans avertir pour partir sur ses traces, elle ne le rattrapait pas, mais elle pouvait apercevoir cet homme courire et bousculer les gens sur son chemin en fonçant vers la porte arrière du village. La genin le prenait en chasse par les toits et retombait au sol avant de passer la grande porte qui donnait sur une dense forêt. L'homme s'y enfonçait avant elle ce qui lui faisait perdre sa piste. Saxa courait entre les arbres à la recherche d'un indice pour la guider, mais aucune trace de pas. Elle montait dans un arbre et se déplaçait de branches en branches à la recherche d'une piste. « Où es-tu espèce de voyou ? » Se demandait-elle en scrutant l'horizon.
C'est alors qu'un bruit l'amenait à s'enfoncer un peu plus en restant le plus discrète possible en hauteur. Elle remarquait une silhouette au loin qui bougeait. « Je l'aie retrouvé. » Se disait la kunoïchi en s'approchant. Comme elle n'avait pas très bien vue le fuyard, quelques ressemblances avaient suffis à l'identifier. Une tenue sombre sur les épaules et une chevelure claire. La femme s'efforçait de bien répartir le chakra sous ses pieds pour ne pas faire craquer l'écorce sous ses talons avant de se déplacer plus près de sa cible. Elle ne voulait pas intervenir, mais comme une femme s'était fait dérober juste sous son nez, c'était plus fort qu'elle, Saxa se devait de faire quelque chose et si ce n'était pas de ramener le sac et bien ce serait d'identifier les membres du trio ou leur repère.
L'homme agissait étrangement pour un voleur, il ne fuyait plus et n'avait plus le sac en sa possession, la jeune femme fronçait les sourcils. « Est-ce qu'il a pris le temps de le cacher quelque part ? » Rien ne la surprenait venant d'un voyou, il connaissait peut-être ces bois comme sa poche et si ça se trouve, elle était peut-être entrée dans un piège. La kunoïchi ravalait sa salive en restant fixée sur lui, il était dos à elle, donc impossible de voir son visage ou le moindre détail capable de l'identifier, seulement ce Kimono noir et cette chevelure blonde, presqu'aussi pure que la sienne. « Peut-être que je devrais revenir sur mes pas, je n'aime pas ça. » Il était trop calme trop... Disparu ? Elle le perdait de vue et pourtant, elle avait détourné son regard que quelques secondes.
La jeune femme laissait un petit gémissement passer entre ses lèvres et elle relevait la tête en essayant de le trouver. Celle-ci décidait de s'enfoncer davantage plutôt que de rebrousser chemin. Si ça se trouve, il devait y avoir un passage secret quelque part pour leur repère ou il s'était simplement envolé entre les branches... Saxa sautait pour se poser au sol là où sa cible était avant elle. La kunoïchi jetait un bref coup d'œil devant elle à la recherche de quelque chose, mais tout semblait lui échapper. La jeune femme fronçait les sourcils une nouvelle fois ne comprenant pas trop où il pouvait bien être passé. « Je dois vraiment sortir d'ici.... Si non... »
Fiche par Narja pour Never-Utopia
Dernière édition par Hougyoku Saxa le Mar 19 Jan - 4:03, édité 3 fois
Aujourd’hui était un jour comme un autre, du moins c’était bien partit pour qu’il en soit ainsi se disait le jeune homme. Toujours aussi chargé en Raiton, le jeune homme parcourait les rues de la ville à la recherche d’une activité ou bien d’une proie à saisir. La ville était calme du moins pour ainsi dire si l’on évitait de la comparer à Konoha ou n’importe quelle autre ville. Il fallait dire que la milice ou plutôt les mercenaires pour plus de précision semblaient faire le strict minimum. Ce qui permettait de maintenir au moins un certain niveau de sécurité. Mais les larcins étaient nombreux dans la ville.
Bien sûr Ikta n’y était pour rien, du moins pour une partie. Il n’était pas du genre violent et n’usait de la force que si nécessaire. En général il se contentait d’arnaque ou bien de vol à la tire. C’était bien moins fatiguant et bien plus lucratif que le reste, de plus il n’avait pas à se salir pour pouvoir empocher la récompense de son labeur. A présent à plus de dix minutes de son auberge, il se tenait sur la place du marché. Qui pour mieux situer la chose se trouvait aussi de la porte d’entrée Est de la ville que les gardes en charge de la porte Est. La place du marché était un lieu emblématique de la ville. Sur place on pouvait trouver de tout et n’importe quoi. Il y avait aussi bien des mercenaires que des recruteurs qui cherchaient des gros bras soit pour protéger une caravane soit pour en attaquer une, du moins en général. Les voleurs étaient aussi nombreux que les marchands et les clients. Bien que parmi ces derniers il y avait plusieurs niveaux. Il y avait le mendiant qui une fois sur deux se faisait attraper et rouer de coups. Il y avait aussi le voleur débutant, il avait à peu près les mêmes chances que le mendiant à la différence qu’avec un peu de talent soit pour parler soit pour courir il pouvait échapper au rouage de coups.
Et pour finir il y avait les voleurs comme Ikta. Des gens aussi ambitieux que talentueux capables d’oser le pire comme le meilleur. Ces derniers n’étaient guère nombreux et c’était tant mieux, car sinon il n’y aurait rapidement plus rien à voler. Après un bref coup d’œil sur l’ensemble des gens présents, Ikta avait enfin trouvé une cible. Une femme, elle n’était pas seule et au contraire elle disposait même d’une escorte. Deux trois gardes, certainement des mercenaires et pas des meilleurs s’ils ont choisi de protéger une telle personne. Marchant à côté du trio de gardes et de sa cible, Ikta poussait un passant contre l’un des mercenaires pour faire distraction. Puis d’un geste subtil il activait son fameux tour de passe-passe. Une technique qui lui permettait aisément de voler de petits objets tel qu’un sac à main. Passant la main d’abord sur le sac pour être sûr de l’avoir il continuait de s’appliquer mais cette fois-ci au niveau des mains de la dame. Ce qui ne manquait d’attirer l’attention de cette dernière.
Remarquant les yeux de la femme posait sur lui, Ikta bien que portant un masque cachant son menton jusqu’au bout de nez ne manquait pas de lui sourire. Puis d’un élan céleste il débutait une course pour fuir les lieux de son crime. Les mercenaires n’étaient pas rancuniers mais si le moment ils venaient à attraper Ikta ce dernier viendrait à passer un sale cardeur. Puis il serait livré aux autres mercenaires en charge de la sécurité de la ville. Les seules mercenaires que même Ikta le roublard n’osait pas attaquer. Aisément il était parvenu à quitter la ville, mais il avait l’impression d’avoir été suivi. S’arrêtant un instant pour contempler son butin. Il sortait ne serait que l’espace d’une dizaine de secondes le sac de la dame de son sceau de la paume. La surprise fut grande dans son esprit quand il put constater la présence d’une certaine quantité de substances illégale même à Iwa. Cette femme n’était donc pas si innocente que ça. Mais la vue des doses suffisait à faire augmenter d’un cran la vigilance du ninja. Et sans attendre ses derniers venaient à l’avertir. Ce n’était pas d’une précision redoutable et ce n’était même qu’une intuition. Mais il avait le pressentiment quelque chose l’observait. Rentrant le sac dans une sacoche sous son kimono, sans qu’il le sache il s’en était fallut de peu avant que la ninja ne puisse voire le sac. De même que sans le savoir il profitait d’une inattention de la femme pour disparaitre grâce à sa vitesse reconnue dans tout Iwa. Ses pas bien que rapide restait assez discret pour ne pas révéler sa position. Finalement il venait à se poser sur une branche et de là il remarquait une chose dérangeante. A quelques dizaines de mètres de lui se trouvait un groupe de brigands qui semblaient s’être installé dans les environs. Ce n’était clairement pas leur base, mais plus un avant-poste.
Là sur sa branche il restait discret et silencieux observait ces derniers et attendant un moment propice pour fuir.
Dernière édition par Hiragi Ikta le Jeu 24 Déc - 8:58, édité 1 fois
D'un petit coup de tête, la jeune femme dégageait de son visage une mèche de cheveux qui était tombée pendant sa course poursuite. Sa cible avait tout simplement disparue, plus rien ne la retenait ici. La kunoïchi sautait dans un arbre pour commencer à partir, d'où elle était venue. Son but étant de sortir au plus vite de la forêt en espérant ne pas être suivi, Saxa ne s'attendait pas à s'arrêter au-dessus d'un petit groupe. Celle-ci retenait son élan en s'appuyant au dernier instant sur le tronc de l'arbre à sa gauche. Ses pieds faisaient craquer la branche lors de cet arrêt brusque, l'Iwajin changeait vite de branche pour ne pas être repérée. « Merde ! » Le petit groupe l'avait entendu, ils regardaient dans les airs et autour d'eux avant de se séparer.
Saxa devait avoir pris un mauvais chemin puisque ce petit campement ne semblait pas si fraîchement installé, comment avait-elle peut passer à côté ? Ils n'étaient pas bruyants, mais pas très cachés. Son cœur battait fort dans sa poitrine, il lui en avait fallut de peu pour leur tomber sur le nez. La demoiselle s'adossait contre l'arbre en soupirant doucement pour ensuite tourner la tête afin de regarder à nouveau dans leur direction. Ils la cherchaient encore. « Est-ce que ce sont ses coéquipiers ? » Saxa ne pouvait en être sure puisque l'homme qu'elle pourchassait avait tout simplement disparu. La kunoïchi était loin de se sentir à l'aise entourée de bandits et surtout en chassant qu'elle avait peut-être même été repéré par celui qu'elle traquait.
La demoiselle se relevait lentement en expirant et gardait les mains contre le tronc en concentrant pour le mieux son chakra afin d'être silencieuse. Toujours la tête observant les hommes à sa droite, celle-ci tentait une évasion par la gauche et son pied heurtait quelque chose. « Une plaque ? » En baissant les yeux, ceux-ci s'écarquillaient à la vue d'un nœud coulant qui remontait à sa cheville. « Un piège ! » Saxa tentait de retirer son pied à temps en laissant s'échapper un bref gémissement, mais ne pouvant être plus rapide que cette fichu corde, elle se faisait rapidement tirer en l'air. Elle retenait sa voix pour ne pas crier, mais le glissement du cordage contre les branches et les feuilles devaient s'être fait entendre.
Pendue dans les airs par la cheville, adieu l'élégance et le raffinement, ça ne lui était encore jamais arrivé. Même si c'était quasi impossible, elle espérait tellement ne pas être découverte ainsi. Elle pouvait entendre des pas accourir dans sa direction et des voix inquiétantes. La jeune femme se doutait que si elle coupait la corde, elle n'aurait peut-être pas le temps pour les fuir sur la route, valait mieux prévoir le coup. Saxa composait une série de mudras et chuchotait.
_Kesshô No Yoroï...
Sa peau se mit à briller sous les rayons du soleil lorsque qu'une fine couche se mit à la recouvrir avant de se camoufler. Elle se dépêchait à attraper l'un des éventails qui pendait à sa ceinture pour se replier sur elle-même afin de couper cette fichue corde. « Trop tard ! »
_C'est de très belles jambes ça ma jolie !
S'écriait l'homme qui était arrivé en dessous d'elle. La femme serrait les poings en regardant la corde et se dépliait en lui lançant son éventail ouvert en y concentrant son chakra pour le ramener tel un boomrang, il évitait de justesse son arme dont elle utilisait l'élan pour se libérer et retombait sur ses pattes avec souplesse.
_Et elle croit faire quoi la minette ?
D'autres hommes s'approchaient d'eux, le kunoïchi attrapait son second éventail, son cœur se débattait dans sa poitrine, ils étaient nombreux, mais heureusement, il devait s'agir de civil... Était-ce plus judicieux de fuir et espérer qu'ils ne puissent pas la suivre... Le risque de tomber dans un autre piège était à prendre en compte, Saxa n'était pas encore capable de les détecter s'ils étaient bien dissimulés ou si elle devait garder son attention ailleurs... Le manque d'expérience, elle n'aurait pas dû s'aventurer si loin toute seule et sans connaître les lieux et ce qui s'y cachait, grosse erreur. L'un des hommes posait sa main sur le pommeau de son arme en souriant.
_Lâche tes petits éventails et viens avec nous, on va s'amuser.
La demoiselle le quittait des yeux pour regarder de quatre autres hommes, ils portaient tous une arme, ils n'étaient pas très loin... Aurait-elle-même le temps de faire une série de mudras ? Saxa regardait celui qui lui avait parlé.
_Je n'en aie pas très envie.
_Alors tu l'auras voulu.
Il faisait un signe de tête à ses hommes qui dégainaient à leur tour. La kunoïchi se plaçait pour se défendre et concentrait son chakra dans la plante de ses pieds pour l'aider à bouger plus rapidement lors qu'ils attaqueraient... « J'suis mal... » Le menton dressé, elle étirait un bras devant elle et relevait son éventait en plaçant l'autre derrière sa tête en attendant d'être attaqué.
Fiche par Narja pour Never-Utopia
Dernière édition par Hougyoku Saxa le Dim 20 Déc - 21:05, édité 1 fois
Du haut de sa branche le ninja renégat se sentait en sécurité. Bien que le terme ninja renégat ne soit clairement pas adapté au profil d’Ikta, puisse qu’après tout il n’appartenait à aucune faction ni organisation. Simplement Iwa ne disposait pas de groupe officiel pour ses ninjas. Mais rapidement il fut surpris de voir que ses instincts avaient eu raison de l’avertir du danger. Car juste à côté de lui se tenait une femme. Une ninja à priori, car nul ne se déplaçait sur les branches d’un arbre en dehors des ninjas. Ou peut-être les acrobates se disait Ikta, bien que ces derniers étaient particulièrement rares dans la région au vu de l’ambiance générale.
La femme en question observait à son tour elle aussi le groupe de bandit un peu plus bas. Mais son manque d’attention venait à lui faire provoquer un bruit qui n’échappait pas aux sens des malfrats locaux. Rapidement elle changeait de position et échappait au regard du ninja. Qui ne voulu pas la suivre par peur de se faire repérer, autant par elle que par les bandits.
Soucieux de leur sécurité les bandits venaient à se disperser pour couvrir une plus large zone à la recherche de la source du bruit. Il y avait là une chance pour qu’Ikta se fasse repérer. Aussi il devait donc agir avec la plus grande précaution possible. Dans la région il y avait tout sorte d’individus, des bons comme des mauvais bandits. Et alors qu’Ikta réfléchissait à un moyen de s’en sortir, il pouvait entendre comme un claquement sur les branches.
Depuis sa position, il pouvait voire qu’un bandit se ruer sans attendre vers le buisson d’où venait le bruit de branchages. Soucieux Ikta le suivait à distance et finalement il tombait de nouveau sur la femme. Même si cette fois-ci la femme se trouvait être en mauvaise posture. La tête en bas et les pieds en l’air, il semblerait que la femme soit tombée dans un piège. Ikta savait qu’il devrait alors se montrer plus prudent que jamais.
Les deux individus en dessous de lui semblaient échanger quelques mots avant que la femme ne tente une attaque, ou bien était-ce après. Ikta n’avait pas bien fait attention à la chose, car immédiatement après être arrivé, il remarqué que les autres bandits se rapprochaient eux aussi de la position. Il était grand temps de s’en aller, mais une part au fond de lui, lui intimé de venir en aide à la femme. Difficile de résister à soit et à ses propres sentiments et envies, mais Ikta était connu pour faire souvent des voltefaces et après le vol du sac il fallait bien une bonne action, même si au final le vol du sac s’avérait être une bonne action.
Se plaçant de manière tactique sur une des branches en hauteur, Ikta voyait qu’il n’avait plus beaucoup de temps avant que la femme ne se fasse attaquer. Les quatre hommes autour d’elle semblait avoir sorti leur arme de leur fourreau.
Rapidement Ikta faisait un clone de lui-même et le faisait charger après avoir généré une lance céleste et l’avoir lancé. La lance venant fendre l'air et foudroyait par la suite l’un des bandits qui sombrait dans le coma. Le trait manquait de peu la femme en l'éraflant. L’un de ses clones venait alors à charger un bandit qui ne manquait pas de se ruer sur ce dernier avant de le voir exploser à son contact, le plongeant lui aussi dans les vapes.
Alors que les ennemis se rapprochaient, la femme restait en garde attendant le bon moment, soudainement, un crépitement se faisait entendre, elle n'eut pas le temps de réagir que quelque chose passait comme un coup de vent très près de la jeune femme et ce ne fut que par la suite qu'elle ressentait un picotement sur le bras, Saxa se crispait en gémissant. « Il m'a touché ? » Se disait-elle en voyant la couche de cristal disparaître en petite poussière. L'Iwajin levait les yeux et remarquait que la véritable cible était l'homme qui était devant elle, maintenant bien assommer. La kunoïchi tournait la tête et voyait un homme s'élancer très rapidement sur un autre de ses assaillants avant d'exploser. « Un ninja ? » Se demandait-elle en remarquant qu'il s'agissait d'un clone.
Déstabilisée par la tournure que prenait les choses, Saxa mit quelques secondes avant de revenir au combat et attaquer à son tour. La chance qu'elle eût de tomber sur un ninja dans ces lieux était mince, mais surtout, un potentiel allié... On pouvait dire qu'il s'agissait d'une journée chanceuse pour la kunoïchi. La femme fonçait sur un homme à son tour. Une roue latérale pour envoyer dans l'élan l'un de ses éventail déjà plus rapide grâce à son chakra sur l'adversaire qui l'esquivait pour ensuite frappe la dame de son katana. Saxa bloquait la lame et l'éventail qui revenait comme un boomrang venait assommer le bandit qui s'effondrait. « Et de trois. » Il ne restait maintenant plus qu'un homme qui arrivait derrière elle pour la prendre au niveau du cou. Elle se débattait et essayait de lui frapper les côtes avec ses coudes pour qu'il la lâche, mais ce dernier ne faisait que serrer davantage.
Saxa gardait son souffle pour ne pas s'étouffer et rentrait le menton pour tenter de le mordre alors qu'il la levait de terre. Ses pieds essayaient de toucher le sol pour au moins se donner un appuie pour bondir ou quelque chose. Lorsqu'il se mit à lui rire dans les oreilles, la kunoïchi envoyait un coup de tête vers l'arrière ce qui lui éclatait le nez. L'adversaire la relâchait aussitôt pour amener ses mains à son visage. La demoiselle tombait à quatre pattes par terre et toussait en reprenant son souffle. Du coin de l'œil Saxa pouvait le voir revenir à la charge. Elle attrapait son éventail qu'elle lui lançait en plein front alors qu'il était encore fermé, l'impact de l'acier avait suffi à le faire tomber, l'Iwajin prenait son second éventail qui était tombé et se relevait pour l'assommer une bonne fois avec un grand coup.
La femme évitait d'utiliser son kekkei genkai le plus possible afin de ne pas impliquer son clan dans trop de conflits, alors se limiter qu'au tessenjutsu lui rendait la tâche plus difficile n'étant pas encore bien douée dans la matière. La demoiselle reprenait encore son souffle en le regardant ainsi inconscient. Ses yeux balayaient la zone de combat, les corps ennemis gisaient au sol, aucune trace de l'individu qui l'avait aidé, cependant, il devait être quelque part à l'observer. Pour montrer qu'elle ne représentait pas une menace, la kunoïchi ramenait ses éventails à sa ceinture pour les fixer. Saxa éloignait les mains de ses armes pour les lever un peu en bougeant les doigts.
_Je crois que je vous dois des remerciements...
Disait-elle sans vraiment être sûr qu'il s'agissait belle et bien d'un allié. Après tout, l'homme qu'elle traquait ne se trouvait pas parmi ses assaillants, si ça se trouve, il devait toujours être en cavale. Puis pour son clone, il était si rapide qu'elle n'avait pas en tirer grand-chose sauf qu'il était sombre... Saxa donnait un léger coup de tête sur le coté pour dégager les mèches de cheveux qui avaient tombés sur son visage, sa robe était froissée et poussiéreuse, mais rien n'était vraiment abîmé. « Ou peut-être quelques boutons... » Remarquait-elle en voyant deux plus loin devant elle. La kunoïchi baissait doucement les bras et espérait bien que l'étranger sorte de sa cachette pour pouvoir le remercier directement... Et ainsi savoir de qui il s'agissait... Les gens qui utilisaient ce genre de ninjutsu ne devaient pas courir les rues.
Finalement l’assaut qu’Ikta avait pu mener avait été plus qu’efficace. Les deux bandits qu’il avait neutralisés, l’étaient pour un bon bout de temps. Et alors qu’il comptait bien s’occuper des deux autres bandits, la femme venait à agir à son tour. Disposant d’éventail comme d’armes, elle ne manquait pas de faire voler ces derniers pour venir assommer l’un des assaillants. La stratégie n’était pas si mal, un coup devant pour frapper derrière. Du moins c’était là ce que percevait le jeune homme. La suite du combat quant à elle s’annonçait plus problématique pour la dame, l’un des bandits était venu l’attraper au niveau du cou. Sa force si grande était telle, qu’il venait ôter de la terre les pieds de la demoiselle à présent en détresse. Ikta comptait bien agir, mais ses techniques de foudre risquaient fortement de blesser la jeune femme tout en touchant le bandit.
Le dilemme était grand dans l’esprit du ninja, s’il agissait il allait la sauver à coup sûr, de l’autre côté s’il n’agissait pas il y avait de forte chance pour qu’elle soit la victime de ces bandits. Ses compagnons toujours en vie mais inconscient une fois la femme en moins il pourrait aller les réveiller. Ainsi tout indiquait qu’il faille agir avant qu’il ne neutraliser la femme. Mais c’était son compter sur cette dernière qui avait réussi à se sortir de cette situation critique sans Ikta.
Le roublard lui-même ne savait pas si dans la situation de la demoiselle il aurait aussi pu s’en sortir. Mais une chose était sûre, c’est qu’elle avait des capacités offensives non négligeable et pour l’heure Ikta n’avait que l’effet de surprise à son avantage. Et bien qu’il pût sauver la jeune femme, il ne savait pas encore s’il s’agissait d’une ennemie ou bien d’une amie. Après c’était elle qui le suivait depuis son départ de la ville après le vol et sans doute travaillait-elle pour la femme et dans un gang qui faisait un trafic de drogue.
Mais la femme venait à ranger ces éventails et elle le remerciait pour son aide. Etrange comportement que voici pour une ennemie, bien évidemment cela pouvait tout aussi être une ruse prévue pour faire baisser la garder du ninja. C’était là un bon moyen de piéger une cible qu’elle ne parvenait pas à rattraper. Mais Ikta ne pouvait s’empêcher de vérifier qu’elle se portait au mieux avant de devoir la quitter aussi si vite que cela devrait s’imposer par la suite.
Sortant de son abri, le ninja posait un pied à terre à plus de deux mètres de la femme ninja. Il se présentait face à elle pour ne pas affichait de mauvaises intentions de sa part dans l’esprit de la dame. Le visage de la femme bien plus proche qu’auparavant semblait lui rappelait vaguement quelque chose. Une chose qu’il ne parvenait pas à identifier encore. Et pourtant il cherchait avec une grande force presque au point de se donner des maux de tête.
-Je dois … je dois que vous ne m’êtes pas inconnu. Mais passons allez-vous bien ?
Mais alors qu’il disait ça son visage semblait s’assombrir et d’une main il saisissait son sabre pour achever les bandits. Un à un il les tuait sans faire preuve de pitié à leur égard. Toutefois sa folie meurtrière n’était pas sans merci et il faisait cela proprement avec un coup net au niveau du cœur. Il en était à deux bandits qu’il finissait ses mots auprès de la dame.
-Mais dîtes moi, que faites-vous par ici ? La forêt n’est pas un lieu propice pour qui ce soit en cette région. Vu le peu de forêt qu’on trouve dans notre pays, il est aisé de deviner que chacune d’entre elle abrite au moins un repaire de bandit. D’autant plus lorsque la forêt se trouve proche de la capitale.
L’homme finissait d’achever le criminel tout en parlant. Son visage redevenait peu à peu normal, c’était là une des formes de manifestation de sa seconde personnalité qui ne serait-ce qu’un instant avait pris le dessus sur sa personnalité, ou plutôt sur son corps. Le sabre dans le fourreau, l’homme observait tout autour de lui.
-Je propose que l’on ne s’attarde pas ici. En partant faisons chacun attention aux pièges.
Des craquements se faisaient entendre avant de le voir apparaître devant elle. Ses traits s'éclaircissaient alors qui sortait de l'ombre. La femme fronçait les sourcils en le regardant. Il s'agissait vraiment de l'homme qu'elle avait observé avant qu'il ne disparaisse, sa chevelure blonde un peu en bataille, son par-dessus noir. Il avait à sa taille un katana, mais n'y touchait pas alors qu'il s'arrêtait à une distance raisonnable de la kunoïchi. Le masque qu'il portait l'empêchait de bien voir son visage. « Ces yeux... » Pensait-elle en restant fixée sur celui-ci, elle en avait des frissons. « Cette voix... » Se disait-elle lorsqu'il prenait la parole. Ce dernier affirmait quelque chose qui la dérangeait, ils s'étaient déjà rencontrés. Mais il ne s'y attardait pas et lui demandait comment elle allait...
Saxa baissait la tête pour regarder son bras qu'il avait effleuré avec sa technique, elle relevait la manche, rien, son armure avait fait ce qu'elle avait à faire. L'Iwajin se retournait pour lui répondre, mais s'arrêtait lorsqu'elle entendait la lame de son katana planter dans un premier cadavre. « Était-il ici pour ça ? » S'il s'agissait bel et bien de sa mission, la jeune femme lui avait surement nuit en se mêlant de ce qui ne la regardait pas. Le regard de son interlocuteur était curieux et vide, il fixait tout le long qu'il achevait l'une après l'autre ses victimes en reprenant la parole comme de rien. Il la questionnait sur sa venue ici et lui reprochait presque son imprudence, puisqu'il était pourtant évident que de tels lieux abritaient des bandits.
« Notre pays... » Il était donc originaire d'ici, bien. La jeune femme était un peu figée face à ce que faisait cette âme perdue... Il était là, il lui parlait, mais il était à la fois si absent... Et le voir ainsi tuer ces hommes sans même détourner le regard... Ça lui glaçait le sang. Saxa n'avait jamais pris une vie, elle avait vu des gens mourir, même des proches... Mais jamais de cette façon. « Suis-je vraiment en sécurité ? » Se questionnait la kunoïchi en détournant le regard pour ne plus regarder cette toile belliqueuse. Elle fermait les yeux et essayait de faire abstraction du son.
_J'étais sur une piste... Mais je crois qu'il s'est échappé...
Comme Saxa n'était sûre de rien, valait mieux ne pas insinuer qu'il était peut-être bien le voleur qu'elle cherchait, après tout, il avait toujours cette arme en main et celle-ci n'avait aucunement envie de mêler son sang à celui qui coule de sa lame. Lorsqu'elle ouvrait de nouveau les yeux, l'étranger avait relevé son sabre pour le ranger encore souillé. Son regard, il avait encore changé, comme au moment où il était sorti de sa cachette. « Qu'est-ce que tu es ? Qui es-tu ? » La femme ne pouvait s'empêcher de le fixer et d'essayer de comprendre... Peut-être qu'il n'y avait rien à comprendre... Après tout il y avait dans la nature plus d'un évadé d'Arashi et qui sait ce qui s'est vraiment passé là-dedans.
L'étranger proposait de partir tout de suite. C'était la seule sensée à faire après tout, même si Saxa n'était pas très rassurée d'être accompagnée par cet homme, mais après tout, il l'avait aidé dans cette situation, alors pouvait-elle lui faire confiance pour sortir de cette forêt ? Ce qui était sûr, c'était qu'il ne faisait pas parti de ce groupe de bandits. Saxa hochait la tête et entamait la marche. Ceux-ci devaient se hâter, mais sans pour autant courir, ils avaient des pièges à éviter, alors la vitesse était à éviter, qui sait sur quoi est-ce qu'ils pouvaient tomber dans cette forêt. La kunoïchi ne pouvait s'empêcher de détourner le regard pour l'observer. « Pourquoi j'ai cette sensation de te connaître ? » C'était comme si son corps savait qui il était, mais sa tête n'arrivait pas à trouver... Cette question lui brûlait les lèvres. « Qui es-tu ! Montre-moi ton visage » Mais...
_Et vous... Que faisiez-vous ici ?
Était ce qu'elle prononçait à la place. Son cœur s'était serré au moment où Saxa ouvrait la bouche, de la gêne ou de la peur ? Gênée d'aller trop loin ? La peur de découvrir qui il était ? La chaire de poule qu'elle avait alors qu'il se dressait tout prêt, les frissons lorsqu'il ouvrait la bouche, ce regard intimidant... Était-ce tout simplement ça... Le désir ? Aussitôt elle se mit à rougir embarrassée d'y avoir même pensé... Mais ce qu'il dégageait, avait un tel effet sur cette dernière qui lui était impossible de l'ignorer. La demoiselle continuait d'avancer, ses yeux avaient quittés le shinobi pour continuer d'observer, elle poussait un peu de feuillage et portait une attention particulière où elle mettait les pieds. Pas question de marcher sur une autre de ces foutus plaques et être à nouveau humiliée !
Marchant lentement mais prudemment dans les bois, les corps des bandits étaient presque devenus un lointain souvenir. Pour l’heure si Ikta parlait à la dame il se concentrait d’autant plus sur les pièges au sol. Et ce fut une fort bonne chose pour lui, car il esquivait de justesse un piège en évitant de poser sans pied dedans après l’avoir repéré. Le piège en soit resté plutôt simple, mais efficace pour les simples voyageurs qui n’avaient pas les compétences d’un ninja. Ce qui rappelait à Ikta le fait que la femme qui l’accompagnait pouvait dès à présent très bien se débrouiller toute seule. Aussi il commençait déjà à cherche run moyen de s’en aller. Cependant, une question venait le hanter qui était-elle et que faisait-elle ici ? Car l’étrange familiarité de son visage n’était sans laisser un certain énervement chez le garçon du fait de son oubli.
Mais outre tout ceci la femme ne venait pas à vraiment répondre au garçon, elle lui avait parlé d’une piste et d’une chose qui s’était échappé sans rien avancer de plus. La femme de son côté méfiante certainement venait à avancer quelques propos en questionnant Ikta. Elle lui demandait ce qu’il venait faire en pareil endroit. Une question tout à fait légitime à laquelle Ikta n’avait pas vraiment prévu de réponse.
-Et bien je dois que … .
Ikta marquait une pause très courte, on pouvait aussi penser qu’il venait de se concentrer par crainte de n’avoir vu piège tout comme on pouvait penser qu’il cherchait un mensonge à formuler en guise de réponse.
-Je dois dire que si je me retrouve dans cette forêt cela tient autant du hasard que de la chance. Alors vous allez vous demander certainement pourquoi de la chance et je dirais qu’il ne tient qu’à vous d’y répondre au vu de votre situation tout à l’heure. Mais plus formellement je me suis retrouvé dans cette forêt, car j’étais à la recherche de bandits de grand chemin.
Ikta venait à fournir un mensonge à partir d’une conversation qu’il avait entendu à la taverne. Conversation dans laquelle on évoquait la présence de malfrats s’évinçant sur la route Est. Aussi peut-être même qu’il s’agissait d’une partie des bandits qui avaient été indiqué dans ladite conversation.
-Toutefois je ne saurais dire, si ceux que nous avons pu neutraliser faisaient parti ou non du groupe en question. C’est pourquoi je pense vous escorter jusqu’à l’orée de la forêt avant de vous laisser pour m’en charger. Il ne faudrait pas qu’il puisse continuer de nuire aux gens de Tsuchi.
Etrangement son vœu était sincère pour son dernier parti, il ne souhaitait plus voire c’est malfrat. A cela on pouvait y voir de nombreuses raisons, comme le fait qu’ils réduisaient la présence de marchandises de bonnes qualités en ville, ou même le nombre de denrées alimentaires que l’on peut trouver sur les étales du marché. Ou bien encore on pouvait vouloir en tant que criminel se débarrasser soit d’eux soit pour prendre leur place, soit pour ne fournir un prétexte à la milice afin qu’elle gonfle ses rangs et le nombre de patrouilles. Mais en réalité Ikta souhaitait cela du fond de son cœur, car son âme de paladin n’aimait guère la violence gratuite et ce qui fut effroyable c’est que sa bonne partie venait à commettre des atrocités pour que certains ne puissent plus nuire aux bonnes personnes. Son face la moins alléchante, celle du roublard quant à elle se satisfaisait de la situation de par le pillage des corps des bandits sur lesquels on pouvait trouver de nombreuses choses fort intéressantes.
Le duo avait presque atteint l’orée de la forêt sans qu’Ikta n’ait prononcé un mot de plus que ceux qu’il avait prononcé depuis la zone des pièges.
-Nous y sommes presque, je vais vous laisser. Juste rappeler -moi votre nom ?
Ses yeux se posaient une nouvelle fois sur l'étranger alors qu'elle attendait une réponse de sa part, Saxa était curieuse de savoir ce qu'il allait lui dire. Mais bon s'il était un bandit, il ne lui avouerait certainement pas. De son côté, l'homme restait concentrer sur ses pas alors qu'il commençait sa phrase. La kunoïchi relevait un sourcil avant de baisser les yeux à nouveau et de prendre soin de même éviter les gros cailloux simplement par méfiance. « On ne sait jamais. » Ce dernier reprenait la parole. Son récit tenait la route et attendrissait presque la kunoïchi, il n'était donc pas un criminel, mais l'un de ceux qui se chargeaient de leurs cas... Tout comme Saxa. Elle hochait donc la tête en affichant presque un petit sourire alors qu'elle se sentait rassurée de ne pas partager son chemin avec une vermine.
Le shinobi reprenait la parole tel un ''gentleman''. À la fois humble d'assumer qu'il ignorait s'ils étaient les brigands en question et aussi chevaleresque de l'escorter ainsi pour la quitter en sécurité avant d'y retourner pour le bien de Tsuchi. La jeune femme affichait plus franchement un petit sourire et même une rougeur sur ses joues. Saxa venait même à passer l'éponge sur le fait qu'il les avait assassinés, si c'était pour le bien du pays, alors il faut faire ce qui doit être fait. « Serais-je capable de prendre une vie comme ça ? » Se demandait-elle en changeant un peu d'air pour quelque chose de plus neutre et presque triste alors que ses yeux scrutaient le sol qui défilait sous ses pieds à la recherche d'un piège.
_C'est rassurant de savoir qu'il y en a d'autres qui œuvrent pour le bien de Tsuchi. Disait Saxa en relevant les yeux vers le ciel un bref instant.
_Vraiment. Elle terminait ainsi sa phrase pour continuer de surveiller sa route. Le chemin ressemblait beaucoup à celui qu'elle avait pris pour entrer, ils se rapprochaient donc de la sortie, ils devraient se quitter bientôt. « Quel dommage... » Pensait-elle en jetant un petit coup d'œil au shinobi qui l'escortait. « Il est si grand ! » Non pas qu'elle ne l'avait pas remarqué, mais côte à côte, il donnait l'impression de pouvoir toucher les nuages. Saxa avait toujours eu un faible pour les hommes imposants par leur grandeur, d'ailleurs elle les laissait même lui briser le cœur. Cette petite pensée lui dégageait son sourire et détournait son regard.
L'étranger reprenait la parole ce qui la sortait de ses songes. Sa voix était autoritaire, mais ses paroles n'en étaient rien. Il était sur le point de la laisser et souhaitait savoir son nom. C'était la moindre des choses non ? Même si Saxa évitait le plus possible de se faire connaître à l'extérieur du village, elle lui devait bien cela et de plus, elle voulait toujours savoir qui il était aussi. Elle s'arrêtait pour mettre fin à la marche avant qu'ils partent chacun de leur côté.
_Saxa. La femme relevait la tête vers l'étranger pour le regarder dans les yeux.
_Je m'appelle Saxa Hougyoku. Précisait la kunoïchi.
_Et vous ? Après tout, je vous dois toujours des remerciements.
Elle haussait les épaules et penchait un peu la tête sur le coté en lui souriant sincèrement en fermant les yeux. La kunoïchi n'aurait normalement pas dévoilé son nom de famille puisque son clan est connu de tout le Yuukan, mais surtout à Tsuchi. Les gens ont tendance à les éviter, bien qu'ils tentent d'œuvrer pour le pays, les gens en ont peur et les vagabonds les détestent d'autant plus. Ce n'est pas pour rien que même certains membres du clan ont pris la fuite... Enfin, il l'avait aidé alors qu'il aurait peu la laisser à leur merci, il affirmait être de son côté dans la chasse aux mécréants. Alors, il méritait bien de connaître la vérité et ainsi, s'ils se connaissaient vraiment, la mémoire lui reviendrait sans doute.
La route en compagnie de la femme allait bientôt s’achever et à la question d’Ikta la femme y répondait pleinement. Sa dévotion laissait entrevoir comme une certaine timidité, du moins était-ce que pensais le jeune homme. Elle se nommait donc Saxa, son nom n’était pas inconnu à l’homme et même au contraire il avait comme l’impression de se souvenir de quelque chose. Pour autant le souvenir ne semblait pas clair, simplement estimait-il qu’il avait déjà eu affaire à ce clan. Un instant il s’arrêta fixe et muet, ses yeux observaient l’avant. Pourtant rien n’était suspect et aucune chose ne justifiait un arrêt tel que celui-ci.
Puis un flash mémoriel lui revenait à l’esprit. C’était presque comme s’il revivait le passé, fermant les yeux pour mieux visualiser ce souvenir. L’image n’était pas claire mais les paroles elles l’étaient. Trois hommes se tenaient face à lui, ces hommes étaient bien plus grands que lui et cela malgré sa taille. Ikta se doutait ou imaginait qu’il s’agissait d’un souvenir datant de l’époque où il n’était encore qu’un petit gamin des rues. Les hommes en question étaient bien habillés on aurait presque dit des nobles, même si le détail des vêtements restait comme brumeux dans ses souvenirs. Mais seul l’un d’eux venait à parler. Mes les paroles semblaient quelques fois se couper. -Tu n’as en aucun droit le pouvoir d’oser même espérer ça … tu n’es qu’un misérable de la rue et tu ne l’auras jamais. Jetez-moi ça dehors.
Le souvenir se terminé par le fait que les deux autres hommes emmenaient Ikta par les bras en le trainant de Force du lieu en question. Et bien que le décor restât flou sur les portes qui se trouvaient derrière l’homme qui parlait, on y voyait les Kanji du clan Hougyoku.
Les yeux du ninja venaient à se fermer et il posait même sa main contre le tronc. Dans on esprit tordu un sentiment de naissance venait de naitre à l’égard de la femme. Mais un sentiment de curiosité venait lui aussi à apparaitre.
-Je me nomme Hiragi Ikta, chère Saxa.
Aussi étrange que pouvait être cette phrase, le ninja cherchait à comprendre ce que son esprit avait omis durant toutes ces années. Et aussi dérangeant ou douloureux que cela pouvait être, le ninja continuait de chercher. Mais un autre souvenir lui venait à l’esprit et un sentiment chaleureux venait à naitre avec ce dernier.
Il se voyait dans la même période de sa vie mais quelques mois plutôt, du moins l’estimait-il de par les arbres qui ornaient son souvenir. Lors du précédent souvenir il y avait de la neige or là il s’agissait de l’été ou du printemps. Il y a vu Saxa mais plus jeune elle aussi. Ensemble il se promenait et avec comme une relation amicale si ce n’était plus. Mais rpaidement ce odux souvenir venait à en remplacer un autre plus sombre et froid un souvenir dans lequel il venait à ne pas la rejoindre alors qu’il l’observait de loin. Bien trop flou pour qu’il puisse comprendre la chose, Ikta revenait à l’instant présent.
-Bon et bien je pense que c’est ici que nos routes se séparent, bien que je pense qu’’auparavant nous nous connaissions. Mais je ne sais pas pourquoi j’ai cette impression.
Ikta... Ikta Hiragi... Un pincement au cœur la prenait par surprise lorsqu'elle entendait son prénom. Son sourire s'estompait alors qu'elle le fixait toujours, pourtant elle ne le voyait plus. Un voile de fumée la transportait dans ses souvenirs. Cette douleur, cette terrible douleur... Saxa se souvenait de cet homme qui l'avait sauvé ce jour-là qui s'était fait blesser à sa place. Elle se souvenait de l'avoir aidé... De ce premier baisé sous les branches de cet arbre... Ce même arbre où ils s'étaient donné rendez-vous pour fuir ensemble... Cet arbre sous lequel elle s'était endormie cette nuit-là en l'attendant et où elle s'était réveillée seule ! La jeune femme fermait le poing pour empêcher ses mains de trembler. L'homme parlait, mais elle ne l'entendait pas. C'était comme un coup de poignard en plein cœur.
Sa peur pouvait sans doute se lire dans ses yeux. « Ce ne peut pas... » Saxa le regardait et essayait de se convaincre qu'il ne s'agissait pas de cet homme, qu'il y avait une erreur... Elle ne voulait pas, pas lui. Pourtant, ses yeux rouges qui étaient posés sur elle, Saxa aurait dû le reconnaître. Sans demander la permission, sans même dire un mot ou le remercier comme elle le devait, la kunoïchi s'approchait pour lui arracher son masque sans la moindre délicatesse et si elle l'avait griffé de ses ongles, elle ne s'en voudrait même pas. « Encore ce pincement, cette douleur. » Ses yeux commençaient à lui chauffer une colère grandissait dans son ventre. La jeune femme serrait le bout de tissus dans ses doigts en le regardant.
C'était plus fort qu'elle, des larmes commençaient à monter. Des larmes de joies ? Aucune chance, de tristesse, de colère ? Cette détresse, cette frustration, elle ne pouvait la cacher. Elle s'élançait pour le pousser en plaquant ses mains contre son torse en détournant le regard. Puis une deuxième fois et une troisième fois avant de ne plus être capable de retenir la première larme qui se mit à rouler sur sa joue.
_Comment oses-tu... COMMENT OSES-TU !?
Criait-elle avant de le lâcher et de se reculer. Une seconde larme venait perler sur son visage puis une troisième. Elle ne savait pas ce qui lui faisait le plus mal, qu'il faisait comme s'il ne la reconnaissait pas ou qu'il l'avait vraiment oublié. L'avait-il juste aidé pour se racheter ou si c'était simplement le hasard ? Pourquoi le hasard lui jouerait ce genre de tour ! Sa mère, Elana... N'avait-elle pas déjà assez souffert ? Malgré le fait qu'elle se laissait emporter par cette faiblesse, Saxa gardait le menton levé et les épaules bien droites en le regardant avec mépris. Envahie par ce sentiment de colère et de trahison, Saxa s’élançait pour le claquer au visage du revers de sa main.
_Pourquoi tu m'as laissée là ! Pourquoi tu es parti ?
Ces questions elle rêvait de les lui poser depuis le jour où il l'avait abandonné, mais voulait-elle vraiment savoir la vérité ? Qu'il lui dise qu'il ne faisait que s'amuser avec qu'elle ? S'il n'avait rien de mieux à lui dire, alors il était mieux pour lui de se taire à ce sujet. Enfin c'est ce qu'elle préfèrerait. Même si son envie d'avoir des réponses, la kunoïchi préférait de loin continuer de vivre dans le déni et continuer de croire qu'il était mort !
La situation devenait étrange aussi bien du côté de l’’homme que celui de la femme. En effet, cette dernière à laisser son sourire disparaitre au profit du visage tout autre, un visage plus triste. Une tristesse dans laquelle venait se plonger haine et colère. Le geste de la femme venait à la surprise lorsque celle-ci venait à se rapprocher de lui pour lui ôter le masque. De ses ongles elle avait failli lui laisser une marque, mais sa peau n’eut rien d’autre qu’une marque temporaire laissé par les doigts de la femme qui avaient saisis non sans une certaine force le masque qu’Ikta affichait lors de ses larcins.
Une phrase de sa part venait à sortir. Elle demandait à l’homme comment il osait. La confusion se faisait d’autant plus grande alors, car le garçon ne savait guère ce que la femme venait à lui rapprocher à cet instant-là. Mais le geste suivant de la femme après celui du retrait du masque et cette mystérieuse phrase venait encore plus laisser place à la confusion. D’un geste empli de tristesse elle venait à tenter de porter un coup à l’homme du revers de sa main. S’il s’était laissé prendre au dépourvu pour ce qui était de son masque, ses réflexes naturels venaient eux-mêmes lui faire esquiver le coup. D’un pas en arrière son corps se mettait en action. On pouvait bien reconnaitre la dextérité d’un voleur dans ses mouvements ce qui pouvait ne manquer de le trahir auprès de la dame. Tout s’accélérer dans son esprit, devait-il en finir avec la femme ? La laisser partir ? Du moins si c’était ce que compter faire cette dernière ? Ou bien alors devait-il creuser les souvenirs qui lui revenaient peu à peu.
Mais sans avoir le temps de réfléchir la femme venait lui poser d’autres questions à la suite. Bien que l’une de ces questions semblaient plus être comme une injonction. Elle évoquait donc ce qu’il avait fait auparavant. Sans nul doute un lien avec le fragment de souvenir qu’il avait eu quelques instants plus tôt.
-Je … je ne comprends pas.
Sa voix tremblait comme toute l’entièreté de son corps. Si bien qu’il finissait par trébucher en laissant ses jambes se gêner mutuellement. A terre, ce visage triste, ses larmes, tout venait lui rappeler d’autres souvenirs. Il se ne se rappeler pas de tout, mais quelques détails supplémentaires venaient à refaire surface dans son esprit. Il avait compris qui était ce fameux homme qui l’avait fait chasser par ses deux sbires. Il s’agissait de Kanato, un membre du même clan que Saxa, la femme qui avait manqué de peu de le baffer. Et non pas à tort car, il se souvenait aussi de moments intimes et complices avec cette dernière. A une époque où il était en âge d’avoir ce genre de folie, bien que son insouciance eût fini par lui attirer malheurs et tristesse. Ce fut Kanato qui avait séparé ce duo, ce même Kanato qui avait insulté Ikta. Mais comment le ninja avait-il pu oublier l’existence même de ce Kanato, quelque chose n’allait pas et pourtant une douleur lui venait en tête. C’était aussi compréhensible pour Ikta que la situation devait être intenable pour la femme. Pourtant bien qu’il dispose à présent de quelques souvenirs avec la femme, il ne ressent pas ce qu’il ressentait à l’époque. Était-il passé à autre chose ou bien l’y avait-on forcé, c’est ce que se demandait Ikta intérieurement.
-Je ne sais pas Saxa, je me souviens de toi maintenant, mais pas vraiment. Je me souviens juste d’une chose ou plutôt d’un morceau de moment. Mais un moment qui devait être important dans ma vie enfin je crois, je ne suis pas sûr.
Se relevant lentement, mais voici que son autre lui venait reprendre le flambeau de part la faiblesse de la première personnalité. Moins fragile et plus débrouillard, cette personnalité était capable de gentillesse bien que monstrueuse. Mais en aucun cas il ne lâcherait de larme comme avait pu le prévoir l’autre facette de lui. C’était peut-être même la naissance d’une nouvelle facette en Ikta. Après tout son esprit était totalement morcelé, presque autant ses souvenirs, bien qu’à priori le morcellement de son âme soit plus d’un ordre naturel que celui de sa mémoire.
-Je me souviens juste de toi sous un arbre, tu semblais comme attendre quelque chose. Et de moi à cet instant hésitant, mais le souvenir s’arrête là, je n’en sais pas plus.
Sa voix n’était plus fiable, mais à l’inverse une certaine assurance l’emplissait alors même qu’il affirmait ne plus se souvenir du moment. C’était un étrange moment, car c’était presque comme avouer une faiblesse et en être fier aussi étrange puisse cela être.
-Peut-être que si tu me racontais tout je me souviendrais d’autre chose.
Sa réponse venait la saisir. Il ne comprenait pas ? Comment ne pouvait-il pas comprendre, il avait perdu la mémoire ? Ikta qui s'était reculé pour éviter la gifle que lui avait envoyé Saxa semblait faiblir sous ses larmes, jusqu'à tomber par terre. « Est-ce qu'il dit la vérité ? » Il avait oublié ? La kunoïchi ne retenait plus les quelques larmes qui devaient tomber, assez surprise par sa réaction, il semblait perdu. Puis son regard changeait, comme s'il cherchait quelque chose. ''Saxa'' Lorsqu'il prononçait son prénom, la jeune femme pouvait sentir quelque chose serrer son cœur, cependant, alors qu'il reprenait la parole, l'Iwajin pouvait comprendre qu'il tentait de se souvenir. Mais il n'était sûr de rien. Saxa se reculait un peu lorsqu'Ikta se redressait sans la quitter des yeux.
Pas une once de tristesse dans son regard, du regret ? Pas vraiment, il semblait surtout confus, mais il ne donnait pas l'impression de souffrir, du moins pas comme Saxa qui le fixait toujours avec autant de mépris. Silencieuse, elle restait à l'écoute, il reprenait aussitôt la parole mentionnant un souvenir qui lui revenait. « Il était là tout ce temps ? » Il était là ! Il l'avait observée, il savait qu'elle l'attendait et il n'avait jamais osé sortir de sa cachette... Elle fut même insultée de savoir qu'il se souvenait d'avoir hésité à ce moment. « Hésité de quoi !? D'honorer ta promesse ? » Même si elle avait envie de le frapper pour évacuer sa frustration, elle ne pouvait ignorer qu'il semblait faire un effort.
Toujours rien, il n'affichait aucun regret, c'était comme s'il n'avait aucune compassion... Enfin presque, puisqu'il restait et semblait même vouloir se souvenir. Il lui demandait même de lui raconter ce qui s'était passé, ce qui était plutôt inattendu. Ce n'était pas ce que Saxa avait imaginé pour leurs retrouvailles. Cependant, ses larmes avaient arrêté de couler, sa tristesse se dégageait, mais restait toujours pour lui serrer l'estomac. « Je dois être trop naïve... » Se disait la kunoïchi en soupirant et détournant le regard du sien pour prendre une bonne respiration. Bien qu'elle s'efforçât de ne pas vouloir y croire, le laisser en plan et juste se convaincre qu'il ne s'était rien passé, Saxa voulait des réponses, elle voulait savoir où cela les mènerait, si ça pouvait l'aider à oublier et passer à autre chose.
_C'était il y a deux ans... Près d'Iwa. Son visage restait de marbre lorsqu'elle relevait les yeux qui avaient un peu rougis à cause de ses larmes. Elle essuyait le dessous de son menton de ses doigts pour essuyer ces dernières.
_Des hommes m'ont attaqué et quand je croyais qu'il était trop tard tu es arrivé.
_Tu m'as défendu et ils ont pris la fuite... Mais l'un d'eux t'a touché. Ici. Ajoutait la kunoïchi en dirigeant sa main vers ses côtes, mais sans le toucher, elle n'eut même pas la force de frôler son kimono qu'elle refermait la main en fixant son poing qui tremblait doucement. Elle se souvenait de la plaie, de ses gémissements lorsqu'elle la nettoyait. Ce sang sur ses mains. Elle ramenait sa main et relevait les yeux vers Ikta.
_Le moins que je pouvais faire c'était de t'aider à mon tour. Je t'aie emmené avec moi pour panser ta blessure puis... Elle détournait le regard un peu gênée.
_J'imagine que je suis tombée sous ton charme puisque je me suis mise à désobéir à mon clan pour toi. Pour te revoir.
Un autre moment de faiblesse la forçait à levers les yeux vers le ciel pour retenir ses émotions. Elle soupirait et tournait la tête pour fermer les yeux.
_Puis sous cet arbre dont tu te souviens... C'est là que tu m'as embrassé. Elle regardait de nouveau l'homme dans les yeux.
_C'est là que j'aurais due te détester... Parce que tu m'as demandé de faire un choix... Un choix si difficile que je n'ai pas pu sur le moment. Elle baissait les yeux avec un rictus qui étirait ses lèvres dans un semblant de sourire qui était en vérité de la honte, elle se moquait de sa naïveté et elle secouait la tête.
_Et cette nuit dont tu te souviens... J'attendais bel et bien quelque chose... Je t'attendais toi. La femme baissait les yeux pour les fermer, une larme coulait le long de sa joue, puis une autre.
_J'était prête à partir avec toi, à tout laisser derrière moi, mes amis, ma famille, mon clan... Puis je me suis réveillée toute seule... La kunoïchi relevait les yeux et pinçait sa lèvre entre ses dents pour l'empêcher de trembler.
_Et je n'aie plus jamais entendu parler de toi. Je n'aie jamais eux d'explications, d'excuses, rien... Et maintenant, je te déteste autant que j'ai pu t'aimer.
Les propos de la dame ne semblaient pas faux, mais une chose venait troubler le jeune homme alors qu’il en apprenait plus sur l’histoire de cette dernière. Si elle disait vrai, et cela était certainement le cas au vu de ses réactions. Comment pouvait-il avoir oublié ce tragique passage de sa vie ? Un chapitre qui n’aurait pourtant pas manqué de lui faire avoir en ce genre d’occasion encore quelques souvenirs à l’égard de la dame. Comment cela se pouvait-il ? En premier lieu lui venait à l’esprit l’idée qu’il s’agissait peut-être de son autre personnalité qui était à l’origine de cet état. Mais pour autant rien ne le garantissait et même tout au contraire se contredisait. Car de fait qu’il ne soit pas sûr et certain de la présence d’une autre part en son esprit, il est assuré d’avoir des trous de mémoire épisodiques. Ces trous pouvaient s’expliquer de bien des manières, mais il n’avait pas même ne serait-ce qu’un seul souvenir qu’ils puissent dater d’aussi loin dans sa courte existence. Le mystère s’épaississait et pour autant rien ne semblait plus claire, pas la moindre zone ou part de cette histoire. C’était à ne rien y comprendre, si la femme n’y voyait que son propre côté, Ikta lui observait à la fois celui de la femme que le sien. Non indifférent à l’égard des réactions et sentiments de la dame, il tâchait de montrer plus compréhensif sans pour autant montrer ne serait-ce qu’une once de fragilité dans son comportement. Car désormais sa version la plus atroce de lui était aux commandes et il avait bien par réaliser grâce à la dame que son esprit était fragmenté. Des fragments qu’il lui fallait sans plus attendre recouvrer s’il voulait avancer dans cette vie déjà bien assez difficile comme ça surtout en ces temps sombres. Il avançait donc d’un seul et simple vers la dame pour répondre à cette. Sa réponse allait peut-être paraitre vide de sentiments pour autant son cœur et son âme en émettaient à foison en cette circonstance. S’humidifiant les lèvres à l’intérieur de sa bouche pour ne pas avoir un langage pâteux et par signe d’une certaine anxiété dans les dialogues, car ce point-là n’était nullement le fort de ce ninja qui portant servait de messager pour son auberge.
-Je dois avouer que votre histoire me trouble au plus haut point. Si pour l’heure je ne saurais émettre la moindre à l’égard de votre personnalité que cela soit en remords, tristesse ou même en termes d’amour. Je dois dire que cela m’est fort étrange. Il n’y a nulle histoire en mon sens qui ne saurait ignorer le cœur d’autrui d’un quelconque sentiment en particulier lorsqu’il puisse s’agir d’amour. Or je suis convaincu qu’une part de moi désir toujours vous aimer. Mais pourtant mon cœur se tait et reste silencieux dans sa tombe de chair. Ce qui ne peut me laisser me résoudre qu’à quelques options, toutes plus fâcheuses les unes que les autres. La première des options serait que mon corps ou mon âme soit malade, de quels maux je ne saurais le dire, mais en tant cas souffrance il y a je peux vous l’assurer. Car au moment même où je vous parle de ma santé, je ne cesse de retourner toute cette histoire fraichement arrivée par mes oreilles et que mon esprit ne cesse de chercher comment l’interpréter. La deuxième option serait alors qu’une chose totalement inconnue à ma connaissance du moins je le pense ait pu me faire subir un châtiment, m’infligeant alors la peine que subit mon âme. Une peine pourtant si vide de sentiments, que je ne peux comprendre comment cette dernière puisse exister. Et la troisième et dernière option serait sans nul doute la plus apaisante pour vous du moins je le pense, mais la pire pour moi. Celle où je ne suis qu’un être fait de malfaisance dont le sort d’autrui ne serait qu’une information comme une autre avec lesquelles je m’amuse pour mon bon plaisir. Mais cette option je m’y refuse à y croire, bien qu’elle subsiste dans mon cœur.
Ikta avait parlé comme s’il se trouvait en présence d’une noble et peut-être fusse-t-il le cas, car après tout il ignorait tout de la position du clan de la dame sauf que ce dernier occupait une certaine importance d’après ces dires. De tout ce qu’il avait pu dire, rien ne semblait concluant et pourtant c’était-là les seules options en son pouvoir. Au vu des propos de la dame sa mémoire était presque totalement revenue, mais face à ces souvenirs rien ne semblait pourtant l’inspirer. Ce fut à cet instant qu’il venait à comprendre quelque chose, bien que son visage semblât rester passif, son esprit bouillonnait à la simple idée de cette éventualité. Il aurait été question d’une chose qui ne soit en rien naturel, mais plus de l’action d’une tierce personnel sur la personne même d’Ikta. Une technique, un sceau certainement permettant d’altérer à la fois mémoire et sentiments. Cela se pouvait-il ? Ikta ignorait encore beaucoup de choses sur les jutsu et pourtant il était persuadé que cela devait bien exister. Cela restait encore à voie et à méditer.
Il était si froid, c'était comme si après tout ce qu'elle lui avait dit, il ne ressentait rien. Était-ce un peu de compassion ou de la pitié qu'il avait dans son regard quand il la regardait. Ses paroles étaient toutes aussi froide que ce que sa posture dégageait. Ce qui lui faisait de la peine n'était pas qu'il tentait de rester poli, mais qu'il la traitait comme une étrangère avec ses vouvoiements et la façon dont il semblait traiter la situation. Saxa l'écoutait, mais ne l'entendait pas... Du moins, pas comme il le voudrait. Visiblement, Ikta semblait à travers une sorte de remise en question sur son état de santé. Il semblait vraiment avoir oublié toute cette partie de sa vie, bien qu'il disait vouloir se souvenir. La kunoïchi séchait ses larmes en essayant de l'analyser. Encore, malgré son grand discours, Saxa hésitait à le croire, elle regrettait sa naïveté et n'avait aucune envie d'y perdre d'autres plumes.
Saxa avait un esprit de pierre qui voulait simplement le laisser en plan et retourner auprès de son clan, tout ça pour éviter de s'investir et risquer de souffrir encore plus. Mais son cœur de verre lui, n'avait aucune envie de partir. Bien qu'elle aurait souhaité que tout ce passe différemment, elle l'avait retrouvé et cela avait son importance pour la kunoïchi. Comme ses sentiments qu'elle avait si bien enfouie depuis ces deux dernières années, tout finit par resurgir un jour et il en serait de même pour ses souvenir. Enfin, elle voulait y croire, mais surtout, Saxa voulait savoir pourquoi, qu'est-ce qui l'avait forcé à oublier. « Et si rien ne revenait ? » Pensait la jeune femme en le regardant.
_Tu as vraiment tout oublié ? En terminant sa phrase, celle-ci tournait la tête vers la forêt d'où venait des bruits de pas, plus précisément on courait dans leur direction. On pouvait même entendre un homme crier qu'ils n'étaient pas loin. Semblerait-il que les hommes qu'il avait achevés n'étaient pas seuls dans ces bois.
Saxa se plaçait à côté d'Ikta face à la forêt d'où venaient les pas. Ils pouvaient fuir, mais attireraient les bandits dans le village, il était donc mieux d'éviter de mêler des innocents à cette course poursuite. L'Hougyoku levait les yeux pour regarder l'Iwajin. « Pourquoi est-ce étrange ? » Se demandait la jeune femme alors que tout son corps frissonnait lorsqu'elle s'approchait de lui. Quelques criminels passaient entre les arbres, les armes bien en main. Ils étaient en colère et avec raison, les corps de leurs partenaires avaient été laissés sans vie près de leur camp. Saxa détournait le regard pour les voir avancer. Cette fois ils étaient cinq. La kunoïchi joignait les mains ensemble pour composer quelques mudras.
_Shôton, bunshin no jutsu. Une légère poussière rose se dégageait de sa peau pour former un clone de cristal à côté d'elle qui prenait la même apparence en quelques secondes. Saxa ainsi que son clone prenaient leurs éventails en main. Deux hommes fonçaient vers elle en brandissant les armes, elle laissait donc Ikta de son côté pour contre-attaquer.
Saxa du point de vue d’Ikta semblait en quelque sorte réceptive à la détresse du garçon bien que cette dernière ne s’engageât pas non plus dans une tirade afin de comprendre le pourquoi et le comment. Une seule phrase venait à sortir de ses douces lèvres. C’était une question qui visait à savoir si Ikta avait vraiment dit la vérité et s’il avait ainsi vraiment oublié tout ce qui c’était passé. A cela il n’avait pas le temps de répondre. Des bruits se faisaient entendre dans les environs et il ne s’agissait d’aucun des deux ninjas. Sans nul doute que les compagnons des bandits qu’Ikta avait précédemment exécuté revenait à la charge pour se venger.
Rapidement Ikta se changeait l’esprit pour pouvoir se concentrer sur le combat qui aller arriver. Si du coup côté des bandits le terrain leur était favorable, pour Ikta et la jeune femme ninja c’était là une toute autre histoire. En effet la partie de la forêt de leur côté disposait de peu d’arbres et de quelques rares buissons, on voyait bien la présence de l’homme non loin. Sans nul doute qu’à force d’avoir besoin de bois ou bien de partir en quête de champignons ou autre, les habitants du village avaient fini par entamer une partie de la forêt. Rien de plus de normal, c’était là juste l’activité humaine. La femme venait alors à user d’une technique totalement inconnue aux yeux d’un ninja qu’il était. Si faire un clone lui était également possible, il ne savait pas que l’on pouvait maitriser également d’autres éléments que ceux de bases. Et en l’occurrence il s’agissait là d’un bien étrange élément, du cristal. Une drôle de chose à observer bien qu’il n’avait pas le temps de l’analyser plus en détail. Le cri d’un des bandits se faisait entendre de plus en plus fort. Il ne devait plus se trouvait qu’à une vingtaine de mètre voire un tout petit peu plus. Il était donc venu le temps pour le shinobi de déployer son talent au côté de celle qui aurait pu être son ennemi si les choses n’avaient pas tourné ainsi. Ne manquant certainement pas d’assurance dans sa posture, Ikta n’allait pas invoquer de clone comme la femme, pour résoudre le problème il comptait simplement sur sa force et sa capacité à réagir aux attaques de l’adversaire.
Composant quelques mudra et levant par la suite sa main droite, c’était à Ikta d’ouvrir le bal. D’un geste ample, il venait à balancer sa lance de raiton qui ressemblait à présent bien plus à éclair qu’autre chose en direction de l’homme qui se mettait à beugler.
La lance célèste n’était une technique encore bien acquise pour le jeune homme si bien qu’il manquait sa cible. Peut-être avait-il mis trop de force dans son jet. Quoi qu’il en soit, il était temps de passer à l’action. L’un des bandits venait alors à décocher une flèche en direction d’Ikta. Mais bien qu’il aurait eu du mal à esquiver le trait, ce dernier venait simplement passer au-dessus de la tête du ninja. Dans sa tête le ninja se demandait à quoi bon utiliser ce genre de chose si l’on n’est pas capable de savoir correctement s’en servir.
-Je dois dire que ceux-là s’annoncent plus complexes que les derniers. Je prends les deux de gauche.
En annonçant prendre ceux de gauche, il annonçait laisser au moins l’archer à la femme alors que lui se concentrait sur un homme maniant une hache et l’autre deux kunais. Chose plutôt étrange, car les bandits aimaient en général utiliser des armes plus bourrines si l’expression n’était pas trop grossière. Usant d’une technique de base de combat au corps de Konoha que lui avait apprise son ancienne instructrice. La femme avait su parfaitement inculquer des bases en la personne d’Ikta. Il était aussi brillant d’un genin de Konoha en matière de techniques basiques ou bien de techniques de corps-à-corps.
Et tandis qu’il neutralisait le bandit à la hache. Le deuxième bandit de son côté venait à profiter de la distraction d’Ikta pour se glisser dans son dos. Dès lors ses deux kunais fendaient l’air pour tenter de venir heurter la hanche d’Ikta en y faisant deux trous. Ikta ne savait pas comment s’en sortait la femme ninja, mais il espérait bien que cette dernière puisse avoir un instant de libre pour l’empêcher de finir à l’état de cadavre. Car un ninja avec deux kunais dans les hanches ne pouvait guère se déplacer aisément et cela pouvait signifier son arrêt de mort.
Alors qu'elle arrivait rapidement à la rencontre de ses adversaires, Saxa faisait exploser son clone dont les éclats de cristaux venaient se planter dans l'un des hommes qui se reculait, les mains sur son visage en criant, avec chance il avait peut-être un œil crevé. Enfin, cela offrait à la kunoïchi l'opportunité de plus se concentrer sur le second qui la rouait de coups avec son katana. Elle bloquait avec l'acier de son éventail les faisant claquer à chaque contacte. Il apportait un grand coup vertical que la jeune femme bloquait avec ses deux armes en poussant un gémissement. Avec son pied, elle venait le pousser au niveau du torse pour l'envoyer au sol. Il lâchait son katana dans sa chute, Saxa lançait un éventail sur l'autre qui était blessé au visage avant d'assommer le bandit au sol avec son pied qu'elle lui envoya au visage.
En ramenant sa jambe, l'Iwajin rattrapait son éventail pour lui lancer l'autre avant de s'élançant vers lui. Il trébuchait en esquivant l'arme qui revenait sur Saxa comme un boomrang. Elle refermait l'arme dans sa main pour frapper sur le côté de son cou pour l'assommer lui aussi. Hors de question de faire d'autres victimes, surtout que la jeune femme n'entendait pas tuer des innocents. Ils étaient peut-être des voleurs, mais elle n'est pas leur bourreau. En tournant la tête vers Ikta, Saxa voyant l'un des bandits profiter de la situation pour se glisser et lui planter ses armes dans le bas de son dos. Un grand frisson venait secouer la kunoïchi qui se dépêchait à ranger ses armes pour prendre l'arc qui était tombé après que l'archer fut attaqué par l'explosion de son clone. Elle décochait une flèche pour toucher l'homme avec la hache afin de donner un avantage à Ikta.
La femme baissait les yeux à la recherche d'une autre flèche qui aurait tombée de son carquois, rien. Elle lâchait donc larme pour composer une série de mudras.
_Shôton, tsurara !
Disait-elle elle levant qui regroupait des particules de cristal émanent de son flux de chakra pour former un javelot de cristal. Elle le lançait tout près de l'homme dans le dos d'Ikta pour ensuite courir dans sa direction. Le bandit se reculait rapidement en voyant l'arme se planter dans le sol. La kunoïchi venait se prendre à son javelot pour se propulser vers le voleur qui esquivait son coup de pied de justesse. Saxa retombait sur ses pieds et reprenait son arme. Dos à dos avec son ancienne flamme, la jeune femme baissait un peu la tête pour regarder l'une de ses blessures de laquelle il perdait beaucoup de sang. L'Iwajin eut un moment de faiblesse avant de relever la tête vers son adversaire qui tenait fermement ses kunaïs sans la quitter des yeux.
Saxa fonçait vers l'homme pour lui donner des coups moins précis qu'avec ses éventails puisqu'il ne s'agit pas de son arme principale, mais elle parvenait à bloquer ses coups et à esquiver ceux qui passaient.
Le combat ne s’annonçait pas favorable à Ikta qui aurait dû écouter ses instincts de roublard plutôt que ceux du paladin ténébreux qui n’avait de cesse que de l’envoyer dans des situations catastrophiques. Il n’aurait pas fini dans un combat frontal avec des bandits qu’il savait dangereux. Ca quelques jours auparavant il avait déjà pu constater la présence d’un campement un peu plus loin dans la forêt. Campement qui abritait des esclaves à foison.
Ikta se berçait plus dans l’art de la tromperie et de l’embuscade que du combat frontal, non pas qu’il n’en est pas les compétences, mais simplement qu’il voyait en cela une perte de temps et de ressources. Mais se recentrant sur le combat, le jeune homme cherchait en la présence de la femme qui se tenait dans son dos, une forme de réconfort dans son âme encore bouleversée. La femme venait à quitter son dos pour essayer de porter des coups à l’homme qui tenaient des kunais. Un habile combattant qui venait par la suite les lancer vers Ikta. De part sa vitesse il esquivait la chose et venait malgré lui se placer devant la femme ninja. Femme qui fut certainement un ancien amour de sa vie, bien que son passé restât encore sans sentiments à ses yeux et fourni de quelques trous dans la continuité de l’histoire. Le dernier des bandits venait donc à se retrouver dans un combat à du deux contre un. Et bien qu’étant inférieur numériquement, ce dernier ne semblait pas se démoraliser ou bien tenter la moindre retraite. A l’inverse il amorçait une série de mudra et sans un mot une énorme boule de feu sortait de sa bouche. La boule conséquente, Ikta venait à composer rapidement un mudra afin d’invoquer un clone devant lui. Puis d’un simple mais rapide geste le jeune ninja attrapait le bras de la femme pour la projeter hors du rayon de la boule. L’impact fut violent, si bien que le clone ne pouvait tenir et fini par disparaitre. Mais bien que la technique d’Ikta avait pu encaisser une bonne partie de l’orbe enflammée. Le souffle de l’explosion le projetait en arrière, il finissait par atterrir contre une branche d’un arbre. La branche en question traversait son corps aux hanches mais à l’opposé de son autre blessure. En mauvais état, il ne pouvait clairement plus combattre et devait donc se résoudre à laisser la femme terminer le combat pour lui.
Cependant, un sifflement se faisait entendre dans la forêt, puis un deuxième. Pour finalement entendre pas moins d’une dizaine de sifflement en continu provenant de divers endroits de la forêt. Le bandit venait à fuir, laissant tomber l’idée du combat contre la femme et le fait d’achever Ikta. A présent dans toute la forêt divers bruits de combats se faisaient entendre. Difficile de déterminer de qui il pouvait bien s’agir pour Ikta, mais il était certain que ce n’était pas la garde de la capitale qui préférait bien rester au chaud derrière ses mus plutôt que de s’aventurer dans ces bois regorgeant de divers groupes de bandits.
Le jeune homme aurait temps aimé retrouvait son auberge, pas celle dans laquelle il logeait à la capitale, mais celle dans laquelle il pouvait y retrouver ses amies. Mais seul Saxa pouvait désormais décider de son sort. Bien qui lui restait toujours quelques forces encore. Il levait les yeux pour observer le ciel à peine visible entre les branchages des arbres imposants.
Avant de ne pouvoir engager le combat contre l'individu, Ikta venait se placer devant elle comme pour la protéger. Saxa relevait les yeux pour le regarder, surprise de ce qu'il entendait faire malgré son état. Elle quittait sa tignasse blonde pour regarder le sang qu'il avait dans le dos et le long de ses cuisses, son visage affichait une certaine tristesse, de l'inquiétude, elle n'aimait pas ce qu'elle voyait. Il avait suffi d'un instant de faiblesse de sa part pour que la kunoïchi manque une partie du combat et se fasse saisir violemment par le bras pour être lancée plus loin. Ses pieds décollaient du sol et elle tombait plus loin en roulant sur le sol. Saxa avait pu apercevoir cette grande lueur et entendu le bruit de l'explosion, la chaleur qui s'en dégageait ne mentait pas, leur adversaire était en fait un shinobi qui venait de les attaquer avec une boule de feu.
Au moment qu'elle levait les yeux, le clone d'Ikta explosait avant que ce dernier soit envoyé dans le décor. C'était plus fort qu'elle, la kunoïchi ne peu se retenir de cirer son nom en le voyant. Il atterrissait dans les branches et Saxa se relevait difficilement en gardant un œil sur leur adversaire, mais trop préoccupé par Ikta, si ce dernier venait à l'attaquer, elle ne pourrait l'éviter. Mais autour d'eux, des sifflements, plus en plus de sifflements qui faisaient fuir le bandit et s'en suivait de bruits de combats. C'était une chance pour eux, car ils étaient sans doute seuls. Sans regarder ses arrières, l'Iwajin se lançait dans sa direction pour s'agenouiller près de lui. Une branche l'avait empalé, ses plaies ouvertes saignaient encore, avec cette nouvelle blessure, il perdait beaucoup trop de sang. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues et ses mains tremblaient. « Qu'est-ce que je peux faire ? » Il était très mal en point.
Saxa était loin d'être un ninja médical, on ne l'avait pas formé dans ce but. Sous le choc, le cœur qui se serrait dans sa poitrine, elle avait l'impression de le perdre pour une seconde fois, Saxa était figée par les émotions. Ses mains s'approchaient de la branche et les ramenait vers elle, il ne fallait pas le blesser davantage. La kunoïchi secouait la tête pour reprendre ses esprits, il lui fallait agir si elle voulait une chance de le sauver. La demoiselle relevait la cuisse où sa robe était fendue pour attraper le bas de celle-ci et la déchirer en montant en une longue lanière. Elle la pliait sur elle-même pour rendre le matériel plus solide et commençait à le passer sous Ikta avec délicatesse pour lui soutenir le bassin sous ses blessures. Elle se redressait en gardant les genoux fléchis et levait ses grands yeux dorés pour regarder dans les siens.
_Passes tes mains sur mes épaules, ça risque de faire mal... Elle redressait son dos en baissant les yeux et les plissait.
_Je suis désolée.
Disait la kunoïchi avant de se relever en se servant de la lanière de tissus pour soutenir son poids de façon qu'il soit bien réparti et que la branche sorte d'où elle était entrée. Il était assez lourd, mais elle arrivait tout de même à l'aider à se relever doucement, mais pas sans soupirer. Lorsqu'il était enfin levé elle le soutenait contre elle. Saxa haletait et gémissait en essayant de remonter le morceau de tissus au niveau de la plus grande plaie et l'attachait bien serrée autour de celle-ci pour retenir l'hémorragie. La jeune femme remontait ses mains vers son dos et son torse pour le regarder.
_On va aller au port, il va falloir que tu m'aides...
Disait-elle en engageant le pas aussitôt, l'ennemi était parti, mais ils ne devaient pas s'attarder dans les parages, même au port, ils devraient faire attention, car ils n'étaient sûr de rien avec les étrangers. Ils se déplaçaient lentement, mais cela suffisait. En une vingtaine de minutes, ils atteignaient le port. Saxa s'approchait d'une cabane un peu plus reculée des quais, elle laissait Ikta se tenir sur des tonneaux contre le mur pour qu'elle puisse regarder dans la fenêtre. Personne, la kunoïchi allait vite devant pour tourner la poignée... Verrouillée. La jeune femme retirait la baquette de ses cheveux et une petite épingle qui faisait tomber sa longue chevelure sur ses épaules et le long de son dis. Elle s'accroupit et mit quelques secondes pour crocheter la serrure. Elle rangeait ses accessoires en revenant vers Ikta pour l'aider à se déplacer et entrer dans la cabane.
L'endroit manquait d'éclairage et était très poussiéreux, une odeur d'humidité avait pris possession des lieux, ce qui devait provenir des cordages qui traînaient un peu partout. Elle aidait l'homme à s'installer sur des poches de tissus dans lesquels il devait y avoir d'autres cordages. Ce n'était surement pas très confortable, mais il devait se reposer. Saxa se dépêchait à refermer la porte et amenait une petite lampe à l'huile. Elle sortait une petite pierre d'allumage de son sac et reprenait sa baguette à cheveux pour allumer la mèche imbibée d'huile. Maintenant qu'elle pouvait mieux voir, l'Iwajin levait les yeux vers Ikta.
_Je vais devoir enlever tes vêtements. Annonçait la jeune femme visiblement mal à l'aise.
Elle n'attendait pas de réponse de sa part, mais par respect, elle préférait l'en informer. Saxa défaisait le morceau de sa robe dans de passer ses doigts sous les couches de tissus de l'homme afin de défaire son kimono et le faire descendre le long de ses épaules qu'elle frôlait délicatement. Même si elle ne faisait pas cela pour mater, ses yeux parcouraient son corps la faisant rougir alors qu'elle continuait de descendre jusqu'à sa taille. Pour dévoiler la blessure au niveau des hanches, la jeune femme devait se débarrasser de la seconde partie de sa tenue. Gênée, elle détournait le regarde et passait les ceintures autour de lui pour les défaire et ainsi ouvrir le kimono. Saxa restait toutefois raisonnable en ne dévoilant pas plus que nécessaire.
La jeune femme ravalait sa salive lorsqu'elle voyait la plaie, elle n'était pas grosse, mais comme il était complètement perforé, ce n'était pas très joli à voir. L'Hougyoku regardait de chaque côté, il avait deux ecchymoses, sans doute dus aux deux trous qu'il avait derrière sa hanche. Saxa venait glisser sa main dans ses cheveux pour ramener une de ses mèches derrière son oreille avant de prendre le kimono de l'homme ainsi que son sabre qu'elle dégainait juste assez sur ses cuisses pour y couper une manche qu'elle se mit à plier comme un linge, elle fronçait les sourcils.
_Je ne serai pas longue. Elle posait le tout sur le sol près de lui avant de sortir en ramassant un sceau. Cela ne prenait qu'une petite minute avant qu'elles ne revienne vers lui avec le sceau remplit d'eau. La kunoïchi y plongeait un plus petit morceau de son kimono qu'elle coupait pour s'en servir pour nettoyer le dessus de la plaie. Saxa tentait tant bien que mal de ne pas lui faire mal, mais avec l'état de la plaie, ce n'était pas vraiment possible. Le sang qui avait commencé à coaguler s'en allait, tout comme la terre et les morceaux d'écorces qui étaient restées en surface. Elle posait la manche pliée sur la blessure en faisant une pression sur celle-ci en venant y poser la ceinture de son kimono et la plaçait bien comme il faut. Elle prenait ensuite une des mains d'Ikta pour la poser dessus avant de mettre sa main derrière son épaule.
_Tu peux te tourner ? Demandait la demoiselle en commençant à l'aider en poussant contre son épaule pour le relever et le guider sur le côté. Saxa remarquait tout le sang que la poche de jute avait commencée à absorber, elle devait vite arrêter le saignement. Elle continuait de pousser sur l'homme pour qu'il se couche lentement sur le ventre, sans le bousculer. Avec un nouveau tissu elle nettoyait toutes les plaies qu'il avait dans le bas de son dos avant de placer une nouvelle compresse sur la plus grosse blessure. Elle venait temporairement l'attacher avec la ceinture de son kimono pour tout tenir en place. Maintenant au tour des deux trous de kunaïs.
_Il va falloir te relever. Elle se sentait mal de le faire bouger encore, mais il le fallait. Saxa l'aidait à se redresser pour avoir plus de facilitée. Elle attrapait le reste de son kimono et en faisait deux longs bandages. Elle posait les deux linges de pressions sur ses plaies en posant les mains d'Ikta sur celles-ci avant de commencer à passer le bandage de tissus au niveau de son ventre jusqu'à sa taille pour s'assurer que tout tien en place et avec une fermeté qui devait résorber l'hémorragie, enfin, théoriquement. L'Iwajin s'emparait de la première couche de son kimono encore intacte pour la passer sur ses épaules. Son regard se posait en premier lieux sur ses épaules, lui le long de son cou, son torse, ses yeux s'arrêtaient sur ses côtes gauches pour y remarquer les petites cicatrices presqu'inexistantes datant de leur première rencontre. Elle détournait le regard gêné en relâchant son vêtement.
Le combat ne fut ce que le ninja pouvait appeler une réussite et même à l’inverse, le roublard risquait gros ce coup. De sa vie il n’avait pas connu d’épisode aussi dramatique et dangereux. Sauf peut-être un autre moment de sa vie lorsqu’il entrainait avec la ninja de Konoha.
L’onde de choc de l’explosion avait eu raison de sa volonté et l’avait plongé ne serait-ce que quelques secondes dans un léger coma. A son réveil il là, grièvement blessé et Saxa qui courait vers lui. Après avoir observait le ciel un instant il revenait à la réalité et descendait ses yeux au niveau de ses blessures. Il n’avait pas mal et il trouvait cela fort étrange. Comment ne pouvait-on pas avoir mal en pareil situation, il se demandait aussi pourquoi il ne paniquait pas. Cela était surhumain de réagir ainsi, mais là dans sa tête ne parlait que le roublard et le paladin. Car une troisième voix était là, une voix qui ne manquait pas d’assurance et de volonté. Une voix n’ayant qu’un but en tête, celui de maintenir le corps d’Ikta afin de lui laisser la vie sauve. La panique était superflue, la douleur n’était utile que lorsqu’on pouvait se mouvoir. Là immobilisé, il n’y avait aucun intérêt à cela.
De cet instant étrange ce fut presque comme-ci sa volonté faisait obéir chacune de ses cellules. Tel un chef d’orchestre, la volonté qui l’animait grâce à cette troisième voix faisait s’harmoniser tout son corps comme les musiciens de l’orchestre. Il n’y avait plus rien si ce n’était un effort commun de chacune de ses fonctions d’aller vers la guérison. La peu de mémoire qu’il avait perdu avant l’explosion lui revenait, il se souvenait de son geste. Du fait qu’il avait protégé la jeune mademoiselle alors qu’au final il ne la connaissait que si peu hormis le fait qu’elle était peut-être une shinobi ennemie.
Mais lors de l’explosion son cours n’en avait fait qu’à sa tête et il fut même naturel pour ce dernier de se déplacer. C’était encore là une chose supplémentaire qu’il prouvait bien une certaine connexion avec la demoiselle. Un curieux souvenir, mais rapidement il revenait à ses blessures. La jeune femme comptait bien l’aider à se déplacer et à sortir de cette périlleuse situation. Proche de lui elle semblait hésitante et lui ne voyait les choses tout autour se déplacer que de manière lente. Tout son être se concentrait sur sa survie et son intention était vers ses muscules qui se contracté pour éviter que trop de sang ne vienne sortir. Bien que cela était plus dû à la douleur et qu’en l’occurrence ce n’était ni volontaire ni utile et que même à l’inverse plus de sang encore venait à en sortir.
Pour l’aider dans sa tâche, la femme ninja venait à s’arracher un morceau au bas de sa robe, Ikta avait apercevoir les jambes de la dame sous sa robe qu’il n’avait pourtant aucune envie particulière. Toute son attention se trouvait après tout vers sa survie. Elle passait la bande de tissu autour d’Ikta avant de s’en servir pour l’aider à se lever. L’effort n’était pas sans peine, et Ikta grimaçait grandement de douleur. Sa voix nouvelle en lui ne manquait pas de venir le supporter moralement dans cette douloureuse épreuve.
A présent debout le jeune ninja quittait peu à peu la forêt en compagnie de la femme qui l’aidait en le soutenant par les épaules. Les bruits des combats se faisaient entendre partout, il y avait bien sûr des passes d’armes, mais on entendait aussi des explosions. Les combats étaient particulièrement violents, nul doute que quelqu’un avait cherché à déclencher un conflit entre bandits.
A présent voici que la femme avait mener le jeune homme sur une sorte de digue ou de quai, elle l’installait là alors qu’il observait la mer. Au loin diverses petites embarcations naviguaient sur un flot calme. Ikta bien que souffrant jetait un œil à ce que faisait la jeune demoiselle. Cette dernière semblait s’agiter de manière comme à ouvrir la porte. Puis elle revenait vers Ikta pour le porter et l’amenait jusqu’à l’intérieur. Là elle commençait à s’occuper de lui en lui ôtant ses vêtements pour analyser les blessures.
Elle avait beau lui dire certaine chose, il ne comprenait, il était comme dans un état second. Seule une voix lointaine lui parlait et à un moment il comprenait que la femme voulait le mettre debout. S’appuyant de toutes ses forces sur ses jambes, il se soulevait avec l’aide de la dame puis il s’appuyait contre le mur pendant qu’elle l’aidait.
Le regard de la femme ne manquait pas d’observer son corps, était-ce par curiosité ou pour vérifier s’il n’avait rien, Ikta ne prenait même pas la peine de chercher à comprendre. Mais elle venait à regarder ses côtes pour la fameuse blessure qui lui avait valu de connaitre de la dame.
Une bien étrange chose qu’il ne puisse avoir le moindre sentiment sur ça. Là il s’écroulait sur le sol. Ne tenant plus sur ses jambes, ses muscles comme sa volonté avait lâché. Et il sombrait dans l’inconscience. Un coma qui lui valait de se retrouver en arrière. Il revivait chacun des grands moments de son histoire. D’abord il y avait la perte de ses parents, puis le fait qu’il se retrouve à vivre dans un bordel pour finalement y travailler. La fois où il avait dû tuer son patron et devenir lui-même le propriétaire de ce qui était aujourd’hui son auberge. Aussi il revoyait les moments avec la femme et il comprenait d’autant plus de choses notamment lorsqu’un autre souvenir lui revenait. Celui où le chef du clan de la femme lui apposait un sceau alors que deux autres membres du clan le tenaient pour ne pas qu’il se débatte et s’échappe.
Pourquoi avoir mis un sceau plutôt que de l’avoir tué, ça Ikta n’en avait aucune idée. Simplement peut-être voulait-il ne pas se mettre à dos la femme en lui montrant que j’étais encore en vie et que je n’étais pas allé vers elle.
Certainement des heures venaient à passer mais Ikta se réveillait et il pouvait voir la femme. Essayant d’attraper sa main, il parlait faiblement et lentement si bine qu’il ne pu prononcer que le nom du chef de clan de Saxa.
À peine venait-elle de lâcher sa tenue que ses genoux fléchissaient. Saxa se retournait rapidement vers lui pour essayer de le rattraper comme elle le pouvait pour éviter qu'il ne se fasse plus mal en tombant par terre, elle manquait de peu à le rejoindre, mais se tenait à une caisse. Il devait être à bout de force, ce qui était comprenable. La kunoïchi prenait donc le temps de replacer un peu son corps pour qu'il soit plus confortable et le regardait silencieusement en fermant son kimono. La demoiselle croisait ses bras et serrait ses manches entre ses doigts. Il ne donnait pas l'impression qu'il se réveillerait de ci-tôt. Saxa attrapait alors le sceau pour sortir de la cabane. Elle vidait l'eau souillée pour rincer le récipient et le remplir d'une eau plus propre avant de revenir à la cabane. La jeune femme venait y tremper une retaille du kimono pour passer le linge frais sur son front et son cou afin de prévenir la fièvre qui pourrait s'installer.
Alors qu'il dormait, la jeune femme le regardait, poser ses yeux sur son visage endormi lui rappelait la première fois qu'ils s'étaient rencontrés ce qui lui faisait toujours aussi mal. « Qu'est-ce que je fais ici... » Bien qu'elle aimerait tant être capable de l'abandonner et juste oublier, le faire était tout simplement impossible. Même après toute cette douleur, Saxa ne pouvait se résoudre à le perdre encore une fois. Un sentiment bien naïf qui pouvait lui couter bien d'autres douleurs. La femme soupirait et rafraîchissait le linge pour le poser sur son front laissant l'eau couler le long de ses tempes et dans ses cheveux avant de se relever et sortir de la cabane. La jeune femme posait des babioles devant la fenêtre pour cacher la présence d'Ikta avant de partir en fermant la porte derrière elle.
Sa robe était déchirée et couverte de sang ce qui ne manquait pas d'attirer les regards, tout comme ses bras. Elle disparaissait entre les petites cabanes du port et attrapait une veste à capuche de pêcheur qui traînait par là pour se couvrir et entrer dans le village. Lorsqu'Ikta se réveillerait, il aurait surement faim et même Saxa commençait à penser à manger. Sur son chemin, elle achetait un panier de fruit et quelques onigiris à un kiosque. L'Iwajin s'arrêtait aussi pour acheter de vrais compresses et pansements pour changer les bandages d'Ikta plus tard. Sur le chemin du retour, la kunoïchi s'arrêtait devant une petite boutique avec de jolis vêtements raffinés. Elle se regardait et regardait les tenues, elle avait besoin de nouveaux vêtements pour sa route et Ikta... La jeune femme avait détruit sa tenue, alors la moindre des choses était de lui en trouver une autre.
Les kimonos qui se trouvaient dans cette boutique étaient tous recouverts de soie et joliment brodés avec du fil d'or, ce qui bien sûr attirait l'attention de la femme. Elle prenait les tenues complètes avec les accessoires qui étaient affichées derrière la vitrine avec tous les accessoires. Elle allait à l'œil pour la taille d'Ikta, comme il faisait près de deux mètres de haut, mais qu'il était svelte, il fallait une taille en conséquence ainsi que l'aide de la vendeuse puisque Saxa n'avait jamais encore acheté des vêtements pour un homme, le petit commentaire que faisait la femme concernant l'état de leur relation faisait rougir la kunoïchi avant de payer les tenues et partir. Sur son chemin, l'Iwajin essayait de questionner les gens sur ce qui ce passait dans les bois, certains s'inquiétaient des bruits de combat qui s'y passait, mais tous avaient une opinion différente.
Les mains pleines de courses, la jeune femme revenait au port pour revenir auprès d'Ikta qui dormait encore. Le soleil allait bientôt commencer à se couche, Saxa déposait ses sacs et plaçait la nourriture sur une caisse pas trop loin de lui s'il se réveillait et elle retirait le linge pour lui caresser le front du revers de la main. Il ne faisait pas de fièvre ce qui était bon signe. La demoiselle rafraîchissait une fois de plus le linge pour la passer dans son cou pour faire couler l'eau sur sa nuque avant de le poser sur son front. Elle profitait de son sommeil pour sortir les vêtements et bien les plier en se débarrassant des prix. Ses doigts glissaient doucement sur la soie et contournait la charmante broderie fleurie. Un petit sourire se dessinait sur ses lèvres.
Les petits gémissement d'Ikta attirait son attention qui l'amenait à se rapprocher de lui, Saxa se débarrassait de tenue de pêcheur pour se pencher au-dessus de l'homme qui attrapait son poignet. La kunoïchi ne crispait lorsqu'il la saisissait. Il était encore dans un état comateux, mais il essayait de parler, la femme se penchait se rapprochait un peu plus en plaçant sa main contre le linge sur son front pour le glisser sur sa peau. Les yeux de la dame s'écarquillaient « Kanato ? » Comment connaissait-il ce nom ? Un grand frisson lui traversait le corps et elle restait immobile en le regardant. Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête à ce moment.
_Qu'est-ce que tu as dit ? Demandait Saxa même si elle était sûre de l'avoir bien entendu. Comment pouvait-il connaître le chef de son clan ? Dans ses souvenirs, elle ne lui en avait jamais parlé et avait même omit de lui dire à quel clan elle appartenait.
_Comment tu connais Kanato ? Peut-être que son impatience paraissait dans sa façon d'insister. Il semblait encore un peu endormi. « Est-ce qu'il rêvait ? » Pourtant, il l'avait attrapé au poignet. Saxa fronçait les sourcils en l'observant et posait sa main sur son torse pour tenter de le réveiller doucement.
Le jeune homme avait quelque peu eu du mal à s’exprimer à la douce dame qui l’avait sauvé quelques heures auparavant et qui continuait encore même maintenant à être au petit soin avec ce dernier. La bonté de la dame n’avait d’égal que son courage face à la blessure qu’Ikta avait pu recevoir lors de cet affrontement qui ne méritait qu’à peine d’être cité dans une histoire.
Mais alors que la demoiselle lui demandait de bien vouloir se répéter. Lui ne dormais point, simplement n’avait-il pu que peu se reposer, mais au moins il devait à la femme la vérité sur le peu de souvenirs qui l’habitaient. Tentant de se redresser ne serait-ce qu’un peu des yeux il cherchait un peu mais n’en trouvais pas, qu’importe se disait-il. Il n’en avait pas besoin pour le peu qu’il devait dire. A l’extérieur on entendait les vagues taper contre le quai. Quelques bruits également, sans doute des pêcheurs ou de marchands qui avaient des affaires dans le port. Le ninja pendant se temps posait un peu les yeux sur son corps et ne manquait pas de voir le travail fastidieux que cela avait dû être que de le faire survivre.
-Kanato, ce nom doit te parler je suppose ?
Ikta parlait d’une voix mais parfaitement audible pour la femme devait être attentionné qu’il ne pu vérifier la chose.
-Il y a de cela, quoi quelques années à présent. Du temps où l’on s’aimait enfin je le crois. Juste avant que de te rejoindre sous l’arbre et après avoir posé ce fameux ultimatum. Je me souviens, peut-être grâce au choc que mes blessures ont pu m’infliger, d’une fameuse soirée au cours de laquelle j’ai pu rencontrer cet homme.
Ikta toussait un peu, mais n’hésitait par la suite à reprendre rapidement. Alors qu’il commençait à parler quelqu’un passait juste devant la porte, laissant alors les lèvres d’Ikta closes le temps du passage de ce dernier. Une fois passé l’individu, il reprenait.
-Je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Peut-être, par comment je me suis retrouvé devant lui. Tu te souviens peut-être que lorsque je vins te poser cet ultimatum il faisait nuit à cet instant-là. Une nuit de pleine Lune où l’on pouvait observer les motifs de l’astre aussi clairement qu’une feuille de papier sous une bougie. Et bien en te quittant et cela peut de temps après, plusieurs hommes me sont tombés dessus. Je pensais d’abord aux bandits comme lors de notre rencontre ou alors à des inconnus qui ne voulaient que ma richesse vue qu’après tout, on avait peut-être pu m’apercevoir avec toi. Mais il n’en était rien, il s’agissait de ton chef de clan, au départ j’ignorer qu’il était. Avec plusieurs de ses hommes il avait ordonné que l’on m’attrape pour me conduire à lui. Derrière lui je pouvais clairement voir les armoiries de ton clan, puis lorsque l’un des hommes qui tenait l’appelait Kanato, peut-être son lieutenant pour une telle familiarité. J’avais alors au moins un nom. L’homme avait fait une bavure pour autant Kanato ne le grondait pas. Ce qui dans ma tête m’avait laissé penser que mon sort en était jeté. Après tout peu importe si je connaissais son nom, il allait certainement me tuer. La raison de ma mort je ne le connaitrais certainement, me disais-je en cet instant.
Un groupe d’individu passant d’abord devant la porte puis devant la fenêtre venait interrompre Ikta qui se muait dans un profond silence à chaque que quelqu’un passait. Le ninja redoutait autant la présence d’un quelconque espion au service du clan qui n’avait de cesse que de surveiller la dame ou bien alors la présence de bandits qui auraient décidé de déborder de la forêt. Mais ce n’était rien de plus que des gens qui travaillait sur place et ne faisait que s’en aller à leurs embarcations.
-Où en étais-je ? Ah oui je me tenais donc là face à Kanato, après un court monologue au cours du quel il m’expliquait que notre relation ne pouvait aboutir à rien et que toi membre d’un clan aussi prestigieux tu ne pouvais te lier à un individu comme moi. Il finit par se taire et demander à ce que l’on me tienne, puis posant sa main sur ma tête après quelques mudras je venais à sombrer dans le coma. De ce que je me souviens d’après, tout n’avait plus rien à voir j’étais proche de l’arbre, mais bien que je puisse voir mon corps me disais de ne pas venir vers toi. Et finalement je ne peux résister à cette force invisible qui m’éloignait de toi. Et a cela je dois ajouter pour terminer mon histoire qu’aujourd’hui encore bien qu’ayant tous ces souvenirs je ne parviens à avoir un quelconque sentiment à l’égard de ceux-ci, bien qu’au départ cela me semblait normal, car je me disais que c’était dû au fait que cela remonte à longtemps à présent je réalise que c’est plus que suspect.
L'homme arrivait à se redresser doucement. Elle se décollait un peu pour lui laisser de l'espace ne voulant pas l'envahir. La demoiselle toujours sur ses genoux, s'asseyait sur ses mollets et posait ses mains sur ses cuisses prêtes à écouter sa réponse. Ikta commençait donc à raconter sa version de l'histoire, du moins de qui lui était revenu lors de son état comateux. Il marquait une pause quand il entendait les gens près de la cabane, comme s'il redoutait être entendu par quelqu'un d'autre. « De quoi a t'il si peur ? » Pensait la kunoïchi qui gardait les yeux rivés sur Ikta. Alors qu'il poursuivait ses explications, le visage tendre de Saxa s'assombrissait. Gardant sa posture bien droite, elle reculait la tête et fronçait les sourcils le regardant presque avec mépris.
Les souvenirs qu'il évoquait portaient de graves accusations contre Kanato et Saxa ne voulait pas y croire. Quand bien même il évoquait des choses dont elle était sûr qu'il ignorait, comme par exemple, qu'elle faisait partie d'un clan et surtout le nom de son chef. Il le décrivait d'une façon si cruelle et si froid... Alors qu'il était tout le contraire... Du moins avec elle. Il s'agissait de son chef oui, mais aussi du meilleur ami de son père, comment aurait-il peut avoir aussi peu de considération envers elle s'il avait appris. C'est alors que Saxa baissait les yeux en pensant à sa mère. Elle qui l'avait abandonné de la même façon... « Pouvait-il l'avoir fait en fin de compte ? » La femme secouait la tête. « Impossible, il n'aurait jamais fait ça sans m'en parler ! » Tentait-elle de se convaincre.
la kunoïchi n'arrivait pas à imaginer son chef ainsi. Il avait toujours été à l'écoute et aux petits soins avec elle, il l'aimait comme sa propre fille. De plus, elle était convaincue que leur histoire était secrète et que personne ne les avait surpris en train de se fréquenter... Surtout, elle en aurait entendu parler, même par accident. Saxa détournait le regard d'un air triste et tournait la tête.
_Tu mens. Disait-elle d'une voix basse en fermant les yeux. Elle serrait les poings sur ses cuisses. Avant de le regarder à nouveau.
_Kanato est mon chef oui... Mais il n'aurait jamais fait quelque chose comme ça ! Saxa détournait le regarde une seconde fois en relâchant les poings et soupirait tristement.
_Il ne m'aurait pas fait ça... Il m'en aurait parlé c'est obligé. Continuait-elle d'essayer de se convaincre avec ses paroles. L'Iwajin baissait la tête en fermant les yeux. Pour s'éloigner de lui, la kunoïchi se relevait et allait glisser sa main dans l'un de ses sacs pour prendre une bouteille d'eau qui venait avec leur repas. Elle revenait vers Ikta pour la lui tendre puisqu'il semblait avoir la bouche sèche lorsqu'il lui parlait. Saxa le regardait d'un air déçu et perdu. Ce qu'il lui avait dit avait du sens, mais elle ne connaissait pas Kanato ainsi alors l'imaginer capable d'une telle chose... C'était comme ne pas du tout le connaître en réalité et ça, elle refusait d'y croire.
Saxa n'aimait pas la situation dans laquelle il la mettait et lui faisait réaliser à quel point elle préférait la simplicité à la raison. Obéir sans poser de questions, garder les yeux fermés plutôt que de prendre conscience de ce qui l'entoure. « Étais-je aveugle depuis tout ce temps ? » Se demandait Saxa qui soupirait ne sachant plus quoi penser. Comment lui faire confiance... Il ne se souvenait même plus de ses sentiments envers elle, pouvait-il avoir inventé toute cette histoire ? Mains dans quel but ? Et pourquoi avoir entendu ? Elle avait beau chercher à lui trouver des raisons et chercher des excuses pour Kanato, ceci ne faisait que l'embrouiller davantage... Comment connaître la vérité ?
Alors qu’Ikta expliquait ce dont il parvenait à ce souvenir la femme changeait d’expression à la mesure des propos qu’il tenait. Accusant d’abord Ikta de mentir, elle venait par la suite reconnaitre le nom de Kanato et de son rang tout en maintenant une forme de dénie. Elle ajoutait enfin a cela avant de garder le silence que Kanato n’aurait pu faire cela.
Pourtant aux yeux d’Ikta tout semblait aussi réel dans ses souvenirs que ce qu’il venait de dire. C’était à ne rien y comprendre. Il venait presque à douter de sa mémoire qui ces derniers temps ne semblaient plus être ce qu’elle était. Mais ces doutes n’étaient face à l’arrogance et l’assurance dont il pouvait faire preuve, rien du tout. Profitant de l’eau que la femme avait pu lui apporter, il n’en buvait pas moins de cinq gorgées sans précipitation. Il ne fallait pas boire de travers ou bien tousser risquait bien de le faire souffrir d’autant plus au niveau de ses plaies.
Cette fois-ci Ikta se sentait la force de se maintenir sur ses fesses uniquement et non sur son dos. Utilisant le peu de force qu’il lui restait dans les abdos, ces derniers ne manquaient de le tirer et de faire de même avec les blessures. A la limite du raisonnable, Ikta grimaçait quelque peu devant la douleur qu’il subissait en cet instant. Mais il parvenait sans rouvrir les blessures à se maintenir assis.
-Je peux comprendre que tu ne veuilles pas me croire, mais dit toi qu’en pareil situation je n’ai pas cœur à te mentir, toi qui viens de me sauver. Toi qui viens d’apparaitre dans mes souvenirs.
C’était presque poétique ce que disait Ikta si la douleur ne lui offrait pas un masque de grimaces étranges. Et avoir prononcé ce ci ainsi n’était aussi sans lui paraitre étrange, lui qui dans son cœur devait connu les sentiments d’amour envers cette femme s’imaginer bien les vivres à présent en la voyant à ses côtes une fois encore. Mais bien que le passé ne lui laissât qu’un gout amer et sans aucune émotion à relever. Le présent lui commençait à voir émerger comme un soupçon d’attachement à la dame. Mais peut-être aussi traduisait-il mal ce qu’il venait à ressentir. Car il n’avait pas ressenti ce genre de chose depuis un moment déjà pour ne pas dire jamais de sa mémoire.
-Je pense que nous devrions y aller. Si tu m’aides encore un peu je te dirais tout ce dont je peux me souvenir encore et je répondrais à chacune de tes questions. M’aideras-tu ?
Ikta venait comme à essayer de la garder auprès de lui. C’était d’une part pour qu’il puisse se rendre en un lieu plus propice à son rétablissement mais d’un autre côté pour encore avoir la chance d’apercevoir ce doux visage qui avait vécu nombre d’émotions dernièrement pour sa personne. Alors que nul avant elle et cela même chez ses plus proches connaissances n’avait eu la décence d’en faire de même. Il avait beau se sacrifier pour autrui on voyait clairement que chaque il était utilisé. Mais elle, elle lui offrait sourire et attention sans rien attendre en retour. Il ne pouvait qu’accepter de bon cœur et profiter de tout ceci.
Saxa l'observait se redresser douloureusement pour prendre l'eau qu'elle lui tendait. La kunoïchi ne le quittait pas des yeux toujours à se poser ces mêmes questions. Comment et pourquoi... En réalité, ce qu'il lui disait l'avait blessée. La kunoïchi se sentait perdu oui, mais naïve, elle n'avait jamais posé de question, elle ne s'était jamais interrogée si ce qu'elle faisait était bien ou non et pourquoi elle le faisait. Oui de son point de vue, cette dernière avait l'impression d'aider le pays, de faire le bien, mais si c'était le contraire, si en fait, elle nuisait à son évolution en obéissant aveuglément aux ordres d'un homme capable de tels choses. Si c'était le cas alors qu'est-ce que ça ferait d'elle... Saxa ne voulait même pas y penser. Les quelques gémissements d'Ikta la sortait de ses songes pour lui être attentive lorsqu'il lui répondait.
Ses paroles réussissaient encore à la faire douter, tout comme son regard sans malice. Saxa détournait le regard en gardant la tête baissée. D'une certaine façon, elle avait honte... Honte de ne pas être capable de le croire entièrement. C'est ce foutu sentiment de peur, cette insécurité qui la tient comme une laisse aux mains de Kanato... Se retrouvée seule, sans personne... Il lui offrait un refuge, une famille, ce sentiment d'être à l'abri de la douleur... Voilà que Saxa avait l'impression de s'être fait jouer d'elle tout ce temps. La femme inspirait profondément et gardait les yeux fermés en retenant ses larmes. Des larmes de tristesse, de honte et de colère... La jeune femme ne savait même plus ce qu'elle ressentait vraiment en ce moment tellement elle se sentait tiraillée par les paroles de l'homme qu'elle eût tant aimé.
C'est alors qu'Ikta changeait de sujet ramenant doucement sur terre la kunoïchi. L'homme voulait partir de cet endroit, ce qui n'était pas une mauvaise idée, après tout, l'endroit n'était ni sûr, si confortable et surtout pas très propre, ce qui n'était pas le meilleur moyens de garder les plaies à l'abri des bactéries. Celle-ci s'était doucement calmée, la demoiselle regardait de nouveau Ikta en lui adressant un petit sourire de compassion. Elle tendait les mains pour attraper le panier de fruit et un onigiri sur le baril au-dessus de lui pour s'asseoir à ses côtés. Elle posait le panier près d'eux et lui tendait le petit repas de riz et de poisson encore un peu chaud.
_C'est d'accord, mais d'abord manges. Tu en as besoin. Disait-elle avant d'attraper une pomme qu'elle se mit à croquer doucement. Elle posait son index devant ses lèvres alors qu'elle mangeait le fruit pour s'assurer qu'il n'y ai pas de jus sur celle-ci. Alors qu'elle mangeait, la demoiselle baissait les yeux pour observer le bandage artisanal qu'elle lui avait fait. Il était respectable pour rester au repos, mais pour se déplacer, il lui faudrait autre chose, de plus le sang avait même souillé les linges tellement qu'on pouvait le voir. Elle terminait son fruit sans arrêter de l'observer. Apparemment, cette conversation avait laissé un petit froid s'immiscer entre eux. En terminant son fruit la femme mettait le cœur de pomme dans le sac vide.
_Pour partir je nous aie acheté des vêtements propres... Surtout que... Tu portes les tiens comme bandage... Disait-elle un peu gênée d'avoir détruit sa tenue. Mais c'était tout ce qu'elle avait sous la main à cet instant.
_J'ai pris de quoi refaire tes pansements pour qu'ils soient plus adaptés... Saxa détournait le regard après avoir posée ses yeux sur son corps alors qu'elle s'exprimait. La jeune femme commençait à regarder ses vêtements couverts de sangs séchés. Puis ses mains, elles les avaient rincées, mais il en restait encore un peu autour de ses ongles. La kunoïchi soupirait avant de relever la tête vers Ikta en lui offrant un sourire timide prête à se lever s'il avait besoin d'aide.
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