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L'esprit de la forêt face au démon des mers [Kaito]
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Akaï
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L'esprit de la forêt face au démon des mers [Kaito] 3kb111

Le Vent du Nord venait frapper l’archipel. Pour les habitants du pays, ce froid mordant n’était en rien un frein pour leur développement. Bien au contraire, ils avaient appris à vivre en le prenant en compte. Avec le temps, ce froid était même devenu une forme de défense naturelle contre toute menace provenant de l’extérieur. De ce fait, les habitants des petits villages côtiers du pays n’avaient pas à craindre une quelconque menace.

Toutefois, ce matin-là bon nombre d’équipages de pécheurs étaient rentré sur la terre ferme assez rapidement. Certains semblaient inquiets sur les docks. Apparemment un imposant navire avait été aperçu au large et ce dernier arborait un pavillon noir. Il était en effet assez rare de voir des pirates aussi près des côtes.

D’habitude ces derniers se contentaient de donner la chasse aux baleiniers pour s’emparer de leur prise. Toujours est-il que chacun donna son avis sur la situation. Certains voulaient trouver refuge dans les terres, d’autres simplement laisser courir, il n’y avait rien à voler ici de toute façon. Pour le reste, on passait aussi à appeler l’esprit protecteur de la forêt.

Parallèlement sur un navire, le mécontentement commençait à se faire sentir. Les hommes, peu habitués à des températures aussi basse ne comprenaient pas ce qu’ils venaient faire aussi loin des grandes routes commerciales. Cependant aucun d’eux, mise à part le quartier maître, n’eut le courage de faire entendre le mécontentement au capitaine.
Prenant son courage à deux mains, l’homme frappa à la cabine du maître du navire avant de rentrer à l’intérieur. La pièce était éclairée par quelques bougies et bon nombre de cartes trônait sur un bureau aussi vieux que le monde. Visiblement quelqu’un avait pris soin de rompre l’harmonie de poussière aux niveaux des bibliothèques puisque certains ouvrages faisaient taches, dépoussiéré au milieu de temps de saleté.

Tapis dans cet antre se trouvait un homme, vêtu d’un long manteau rouge en lambeau et d’une fourrure sur les épaules. Il avait le regard rivé sur une carte. En se rapprochant sans un mot, l’homme d’équipage put discerner ce qui semblait être une carte du Pays des Neiges. Cette dernière semblait ancienne et des annotations sur le côté venaient grossir son contenu. Qui plus est, des points étaient marqués sur le papier.

-On vient récupérer un magot capitaine ?

L’homme dans sa chaise releva les yeux vers son officier, haussant un sourcil.

« On vient effectivement récupérer quelque chose mais ce n’est pas un trésor. Du moins vous ne deviendrez pas riche en le revendant… »

Le capitaine fit signe au marin de sortir d’un revers de la main.

« Une fois que nous aurons ce que je désire, les hommes pourront se servir sur les autochtones… Vous pouvez disposer. Prévenez-moi lorsque nous serons prêt à jeter l’encre... »

Le marin semblait sceptique mais il ne déclara rien de plus. Il savait que c’était peine perdue que d’essayer d'apprendre plus sur les objectifs du capitaine. Toutefois jusqu’à maintenant il n’avait pas eu à se plaindre. Aussi il quitta la cabine sans plus de cérémonie pour aller aider ses frères aux manœuvres.

Le navire était alors plus très loin de la côte.
Akaï
(#)Ven 8 Jan - 17:15
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Kaito
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Voilà quelque mois que j’étais retourné dans la demeure de mon père. J’avais bien bourlingué, et ce doux répit me fit comprendre les joies d’une vie simple ; en même temps que le retour de Kaito, pécheur à ses heures perdues, l’homme au de la clairière, l’homme des bois, était revenu l’esprit protecteur des bois. Il leur avait manqué par ces froides nuits de famines, où chacun des prédateurs à quatre pattes étaient venus se servir dans leurs poulaillers…

Mais j’étais là. Et l’esprit était retourné hanter le Sentier de l’Ours. Si j’avais su alors que je l’appellerais si vite à notre secours…

C’était un matin particulièrement froid, en cette fin d’automne. Le givre hérissait de pointes les arbres nues, et la moindre surface était couverte d’un velours blanc. Il était tôt. On frappa à ma porte, des coups secs, faibles. C’était le chef du village, essoufflé, si mince et fragile sous ses nombreuses peaux, grelottant de tout ses membres.

- Toka, entre vite mon ami, j’ai du thé au coin du feu.

Il me remercia et s’affala lourdement dans un des deux fauteuils. Le poids de l’âge se faisait sentir. Il leva un œil rougi par la fatigue vers moi tandis que j’enfilai ma chemise et lui apportai un pot de miel. Chaque ours a ses faiblesses…

- Qu’est-ce qu’il se passe, dis-moi ? Tu as l’air exténué.

- Kaito, une bien triste ombre plane sur nous...

Il tremblait si fort que je lui retirai la tasse des doigts, il s’en était brûlé les mains. Je déposai sur ses jambes frêles une belle peau de loup de la saison dernière, et le laissai se remettre de ses émotions. Je m’assis dans l’autre fauteuil, les coudes sur les genoux, attentif.

- Mon ami, le Silver a été aperçu aux larges de nos côtes.

Le bois craqua sous l’effet du vent, sinistre présage. Ce nom… Mon père m’avait conté son histoire, non, sa légende, après sa venue. J’étais tout gosse encore, mais le regard de ce capitaine et de son manteau rouge, ça, jamais je ne l’oublierai.

Tout comme les traces de sang qu’il a laissé sur la neige.

- Qu’est-ce qu’il veut, cette fois ? N’en a-t-il pas assez de briser notre paix ?

Mes poings se serrèrent rageusement. Nous avions été crédules, crédules et impuissants. Cela ne se reproduirait.

- Je n’en ai aucune idée, Kaito mais…

On allait y venir. Il allait briser un des secrets les plus mal-gardés des dernières décennies. Ou plutôt, il allait l’assumait.

- … Mais nous avons besoin de l’Esprit Protecteur. Peut-être que lui, pourra faire quelque chose… Je ne sais pas… Mais, nous… Il y a tant de malades…

- Concentrez-vous sur les enfants, Toka. Cette mauvaise fièvre et tout ce qui nous manquait. Je vais demander à Notre Mère de nous venir en aide… Je ne peux rien te promettre de plus.

Il acquiesça avant de s’assoupir, terrassé par les ans et la fatigue.

Plus tard ce jour là, je le ramenai au village et le déposai dans son lit. Le vieil homme n’avait échappé à la fièvre que par miracle, et il ne devait pas se surmener. Il ne devait pas penser à ce maudit navire et son capitaine. C’était à moi de m’en charger.

Le soleil n’avait pas encore entamait sa descente que, ma cape de fourrure au vent, je me tenais sur la grève, immobile. Le vent m’amenait une rumeur, et le va et vient des vagues faisait se rapprocher, irrémédiablement, un navire au pavillon noir.
Kaito
(#)Ven 8 Jan - 22:47
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Akaï
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L’imposant bâtiment venait fendre les eaux. On aurait presque cru qu’il n’allait pas s’arrêter et foncer à même la terre ferme. Toutefois ce cauchemar cessa rapidement. En effet, au vu de la taille du navire et du manque de profondeur, il n’était pas envisageable pour lui d’approcher davantage.

La vigie hurla à plein poumon. Visiblement les pirates étaient attendus par un homme. Cette information fit doucement rires les hommes d’équipage qui commençaient d’or et déjà à préparer le futur débarquement.
C’était dans cette agitation extrême que la porte de la cabine du capitaine s’ouvrit dans un léger grincement. Peu d’hommes avaient remarqué leur chef qui se contenta de faire quelques pas sur le pont.

L’homme vêtu de rouge attira finalement tous les regards et obtint le silence qu’il désirait lorsque l’un de ses officiers arrêta ce qu’il était en train de faire pour obtenir le calme.

-Le capitaine est sur le pont !

Le jeune capitaine prit le temps de regarder sa troupe avant de décrocher la longue-vue qui pendait à sa taille. Il l’allongea alors avant de porter son attention sur la montagne de muscle qui se dressait entre lui et les terres. Il expira légèrement avant de ranger son instrument d’observation et de s’en retourner au près des marins.

« Il y a dans ces terres de petit gisements de cristaux. Vous allez débarquer, trouver des volontaires prêt à miner et extraire ces cristaux. Je ne tolérerais aucun voleur dans mes rangs où tout du moins, je ne tolérerais pas que l’un d’entre vous me vole. Vous êtes libres de piller tout ce que bon vous semble. Que les chaloupes soient jetées à la mer. »

Akaï farfouilla dans une de ses nombreuses poches, extirpant un morceau de papier qu’il confia à un de ses officiers. Cette note contenait les coordonnées de certains gisements. Le capitaine s’en retourna alors dans ses quartiers, jugeant la situation sous contrôle.

Une partie de l’équipage s’arma et chargea dans les petites embarcations de quoi dresser un camp de fortune en prévision. Finalement, ce fut plusieurs dizaines d’hommes qui embarquèrent à bord des chaloupes, en direction de la côte. Même si certains semblaient prêt à piller allègrement, une bonne partie d’entre eux manquaient de combativité en raison du froid. Nul doute qu’ils feraient n’importe quoi pour écourter un maximum leur séjour dans cette terre de glace.
Akaï
(#)Sam 9 Jan - 13:54
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Les chaloupes furent lâchaient dans la mer comme autant de griffes prêtes à s’accrocher au littéral. Les marins étaient bruyants, et la plupart me faisaient des signes suggestifs en ma direction. J’entendis des injures, des railleries, mais je restai de marbre. Ce n’était pas eux, le problème, mais plutôt l’homme au manteau rouge que j’avais fugacement aperçu sur le pont.

Akai.

Le capitaine du Silver n’était pas descendu à terre. Il était au dessus de ces considérations.

J’étais perché sur une avancée de roche qui surplombait la mer. Le seul chemin pour y accéder était un dangereux sentier qui partait en contrebas ; s’ils voulaient faire le tour, cela leur prendrait une dizaine de minute le temps de remonter par la côte pour accéder à la grève. J’avais tout le loisir de les observer.

Les hommes, bien que fébriles, étaient d’une efficacité redoutables. Ils tirèrent les chaloupes sur la place, loin des vagues grondantes. On fit trois foyers distincts à chaque bout du camp, on dressa les tentes entre ; des hommes ramassèrent du bois flottés et s’enfoncèrent dans les bois pour trouver des branches sèches. Cette activité grouillante me jetait des regards en coin. De longues minutes passèrent. Finalement, des silhouettes m’avaient contournés et s’approcher par le haut chemin de pierre. Je me tournai vers eux.

- Eh toi, t’veux quoi toi ?

L’homme avait un fort accent de je ne sais où. A ses mots, la neige redoubla ses efforts, et une rafale d’un vent cinglant lui fait perdre l’équilibre ; il était à une dizaine de mètres de moi, et se rattrapa de justesse.

- Vous prévenir, lançai-je d’une voix forte et grondante. Il y a la maladie, dans les bois. Ne vous y aventurez pas trop loin ou la fièvre décimera votre équipage.

- Et t’es qui ?

- Un homme qui veut parler à votre capitaine.

Il eut un ricanement suffisant. Il pensait sûrement que je n’étais qu’un fou, que je ne savais pas qui il servait. Il fit un pas en avant, et glissa sur une pierre gelée, et s’affala par terre. Les deux hommes avec lui se précipitèrent pour le rattraper, et, grommelant, ils se tinrent les uns aux autres tandis que la neige et le vent prenait l’air d’un blizzard. Bande d’inconscient.

- Le capitaine, cracha-t-il, va pas se déplacer pour un bouseux comme toi.

- Je veux voir Akaï.

- Tu crois que…

C’était trop. Je me retournais, et fis appel à mon double. Des crocs remplacèrent mes dents, et de la fourrure poussa sur ma gorge, tandis que mon rugissement traversa les airs jusqu’à la cabine du capitaine, portait par le blizzard et sa tourmente.

- AKAAAAAAAAAAAAAÏ…

On m’avait chargé d’une mission, et j’allais l’accomplir. Que la légende laisse place à l'homme.
Kaito
(#)Dim 10 Jan - 20:56
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Les hommes face à l’ours hésitèrent quant à la conduite à mener. D’un côté ils avaient peur de se frotter à la bête, de l’autre ils savaient qu’un tout autre danger les attendait s’ils ne faisaient rien. Aussi pour le moment, le trio se retira pour rejoindre le reste des hommes sur la plage.
Un vent de panique frappa alors les hommes dans le camp. La maladie… Voilà quelque chose qui était encore plus terrifiant que la corde. Il n’y avait rien de plus terrible pour un équipage que d’emmener en mer une épidémie. Cela pouvait ravager un navire. Bon nombre d’expéditions avait été repoussées ou tout simplement abandonnées en raison des suspicions de maladie que l’on avait pu trouver.

Les hommes sur la plage se tournèrent alors vers leur quartier maître. Ce dernier était leur voix au près d’Akaï et même les damnés se devaient de prendre en compte les avis de leur équipage, tout particulièrement si ce dernier ne pouvait être remplacé. Une chaloupe reprit la direction du navire. Lorsque le marin posa le pied à bord du Silver, ses frères qui étaient restés à bord lui lancèrent un regard compatissant. Ils savaient qu’il y avait un souci et que le malheureux allait devoir expliquer tout cela au capitaine.
Frappant à la porte, l’homme l’entrouvrit doucement, marquant une pause avant de finalement la pousser entièrement. Il ôta son bonnet devant l’homme en rouge, baissant la tête comme un enfant qui aurait brisé une fenêtre.

-Ahem capitaine… Les hommes ne veulent pas continuer… Ils ont croisé un démon qui leur a dit que cette terre était malade… Vous connaissez les hommes… Ils craignent ce genre de choser et ahem… Le démon veut vous voir… Je pense que...

Le capitaine le coupa net dans son élan en levant sa main droite. Un silence s’instaura dans la pièce. D’un léger mouvement, Akaï poussa la chaise dans laquelle il était installé avant de se lever et de récupérer le fourreau posait sur son bureau. Il le sangla à sa taille avant de se diriger vers le quartier maître, se plaçant à son niveau.

« Que les hommes continuent… Plus nous tardons, plus nous prenons le risque de voir les forces du Daimyo arriver, je m’occupe du démon... »

Ouvrant alors la porte, l’homme en rouge posant son regard vers la côte et plus particulièrement sur la grève ou se trouvait l’étranger. Il posa un pied sur le bord du navire, marquant un arrêt avant de grimper dessus comme s’il grimpait un escalier. Son mouvement continua alors malgré l’absence de matière pour le retenir. Marchant à quelques mètres au-dessus de la mer, il se dirigeait en direction de la terre ferme sous le regard des hommes. Voir leur capitaine à l’œuvre était toujours quelque chose.

Akaï descendit son escalier fantôme pour poser pied à terre, devant la montagne de muscle. Le vent venait faire virevolter son manteau et son regard se plongeait dans celui de la bête.

« Me voilà... »
Akaï
(#)Lun 11 Jan - 15:14
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Je vis malgré la distance le frisson qui leur parcouru l’échine tandis que je reprenais lentement mon apparence humaine. Ils tournèrent les talons sans demander leur reste.

Il y avait de l’agitation en contrebas. Les hommes, au retour de leurs trois compères, s’étaient rassemblé autour de l’un des trois feus qui flamboyait faiblement ; une bien vacillante lueur enserrée par la morsure du blizzard. La rumeur enfla ; la discorde commençait à monter. Le pillage, le sang, c’était une chose, la maladie, une autre.

Une chaloupe reparti vers le navire ; la neige s’accumula sur mes fourrures, mais c’était mon rôle, d’être là et de faire face au Silver, et à son capitaine. Le reste ne tarda pas.

Une silhouette fendit les vents et la neige, volant au dessus des flots. Le légendaire Akaï… Il n’avait rien perdu de ses étranges pouvoir. Notre Mère fait parfois les choses à sa manière, et jamais je n’oserai discuter Ses décisions, mais donner un tel pouvoir à un tel homme… Elle aimait me mettre à l’épreuve, notre bonne mère.

Il se posa devant moi, le manteau claquant au vent. Il avait l’air jeune, plus jeune que dans mes souvenirs ; mais il avait la même lueur dans le regard.

- Me voilà…

- Capitaine Akaï…

Je laissai planer un court silence entre nous. Comment lui dire de retourner à son bateau avec ses rats et de se replonger dans la mer qui l’avait vu naître ?

- Je ne sais ce que vous voulez faire sur ces terres, mais avant que vos hommes ne s’enfoncent dans les bois, sachez que la fièvre y règne en maîtresse. L’automne a été rude, et ce n’est que le début de l’hiver.

Je levai les mains, lui montrant la glace qui s’accumulait sur l’horizon, l’épaisseur des flocons de neige, le vent glacial qui me cinglait les doigts, et la lumière déclinante d’un soleil d’hiver.

- Quoi que vous fassiez ici, restez sur la plage. Sur la plage, et loin de mes bois, où la mort et l’hiver s’abattront sur vous. Mon père me l’a dit, le capitaine du Silver est un homme avec de grands projets, des envies, mais ce n’est pas un fou. Il avait écouté ses conseils, à l’époque. J’espère que vous en ferez de même.

Ma main se tendit vers lui. Avec un peu de chance, l’Héritier d’Akaï aurait autant de jugeote que son prédécesseur… A moins qu’il veuille voir ses hommes d’équipage décimés un par un par la fièvre et mon courroux.
Kaito
(#)Mer 13 Jan - 18:44
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L’homme au manteau rouge prit soin d’écouter les propos du guerrier tout le long, y réfléchissant. Le colosse semblait dire vrai où du moins, il ne lui avait pas fallu grand-chose pour convaincre les marins de la véracité de ses propos. Puis une main fut tendue. Croyait-il sincèrement que les choses allaient être aussi simple.

Akaï prit le temps d’observer la main avant de reporter son attention vers son propriétaire. À ses yeux tout cela ne collaient pas. Si la maladie frappait ces bois, pourquoi le lui avoir dit plutôt que de les laisser s’enfoncer tout droit vers la mort ? Le pirate ne doutait pas de la présence de la mort non loin d’ici mais le colosse masquait une information.
Les cartes qui étaient présentes dans sa cabine suggéraient qu’il y avait non loin ici un village, ainsi que des hameaux ici et là.

Aussi le capitaine offrit dans un premier temps une légère révérence en guise de remerciement pour les informations obtenues.

« Je vous remercie de prendre le temps de veiller à l’intérêt de mes hommes. Peu d’entre eux iront dans les bois. Pour ce qui est du reste… Il y a un village pas loin. Nul doute que nous y trouverons la main d’œuvre prête à remplacer mes valeureux marins pour exécuter ce qu’ils ont à faire dans les terres... »

Le capitaine venait alors lever sa main droite, comme pour clore la conversation.

« Il n’y a pas lieu à négocier. La plupart de mes hommes sont remplaçables. Par contre le fait que vous soyez venu seul suggère qu’il y a peu de guerrier dans les environs. La mort vous attendait et pourtant vous êtes quand même venu… Vous devez être bien vu par les habitants... »

Un silence funéraire se fit alors entendre. Il y avait beaucoup de vérité dans les propos d’Akaï. Malgré le nombre d’hommes qui avait débarqué, le Silver comptait encore assez de bras pour être manœuvré. Un fiasco minerait l’équipage mais pas au point de pousser à la mutinerie, ce dernier avait bien trop peur pour cela.

« Vous allez réunir une vingtaine de villageois prêts à creuser… Certains mourront sans doute mais finalement, les habitants seront sauvés pour la plupart et j’éviterais tout pillage. Si un seul de mes hommes se prend les pieds dans ces bois, nous déferlerons sur les habitants. Avez-vous déjà vu des hommes à bout prendre du plaisir ? Certes, certains des miens mourront mais faites rapidement le calcul… Et ne pensez même pas jouer le temps. Je sais approximativement combien j’en ai devant moi avant de voir les troupes de votre seigneur arriver. »

Ce silence survint à nouveau tandis que le capitaine posait sa main sur le manche de son sabre. Les hommes de ces contrées pouvaient par moment être pris par la passion et oublier les faits, la logique. Il n’était jamais bon d’être le pilier d’une communauté. L’ours pouvait le ressentir à ce moment-là Il avait commis une grossière erreur en voulant épargner les marins de la maladie...
Akaï
(#)Jeu 14 Jan - 11:30
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Quelque chose me disait que ce blanc-bec au manteau rouge n’était plus le pirate de légende dont on m’avait conté l’histoire ; il n’était qu’un homme avide de richesse et de pouvoir, d’une trempe partagée par la moitié des vauriens du Yuukan. Il pensait m’avoir réduit au silence, m’avoir impressionné. Il posait la main sur son sabre, d’un geste assez suffisant pour me dire qu’il ne s’en servira pas.

Oh Mère, dans quel temps vivions nous…

- Vous ne m’avez pas compris, ni entendu, capitaine Akaï.

Le vent gronda, donnant un douloureux écho à mes paroles.

- Lorsque je vous parle de la fièvre qui ravage les bois, elle ravage aussi hameaux et village. Voilà près d’un mois, qu’elle s’est propagée dans ces terres suite à la venue d’un navire marchand, et même le plus valeureux des hommes doit rester aliter des jours durant.

J’eus un petit rire ; non dans le genre moqueur ou supérieur. Je ne trouvais les mots pour expliquer à un étranger que le Pays des Neiges n’étaient pas une simple destination de voyage.

- Les villageois resteront où ils sont. Ceux qui se sont remis sont bien trop occupé à rattrapé le retard accumulé en vu de l’hiver, quand à creuser…

J’époussetai la neige qui s’était accumulée sur les fourrure de son épaule, et la regarder s’écraser par terre, masse anonyme parmi une couche encore grandissante.

- Vous êtes venus à la mauvaise saison, vous et vos hommes. Qu’espérez vous dénicher dans une terre gelée sur trente centimètres, recouvertes par endroit de plus d’un mètre de neige ? Comment espérez-vous vous nourrir, vous et vos hommes, des semaines durant, quand la saison morte arrive et que le gibier se terre bien au chaud dans son terrier ?

J’eus un sourire.

- Vous êtes un homme qui sait ce qu’il veut, mais vous n’êtes pas un fou. Ne vous épuisez pas à chercher un or déjà enseveli sous la glace et la neige. Revenez au printemps, et nous pourrons vous aider.

Mentalement, j’ajoutai « ou mourrez en essayant ».

Un silence pesant. Voilà un homme qui n’avait pas l’habitude d’être contrarié.

- Je suis la seule aide que vous pourrez avoir ici. Revenez au printemps, et je donnerais le premier coup de pioche. Quand à gagner du temps… Le Pays des Neiges se défend tout seul, capitaine.

Espérons que le fou n’avait pas étouffé l’homme.
Kaito
(#)Mar 19 Jan - 16:40
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Visiblement, le guerrier avait aussi bien développé son corps que son esprit. Son argumentation tenait la route et cela provoqua bon nombre de contrariétés dans l’esprit d’Akaï. Toutefois il fallait se résigner à adopter le bon sens. La bonne saison ne tarderait pas à venir et une extraction maintenant coûterait beaucoup trop cher, en temps et en moyens.

Le pirate coula alors un regard aux hommes sur la plage.

« Les mois de répits ne vous apporterons rien. Croyez bien que ces hommes ne s’arrêteront pas lorsque la glace se mettra à fondre et que la maladie aura disparu. Je n’oublierais pas non plus vos mots. Vous et vos villageois creuseraient pour vos vies... »

Le capitaine fit alors un signe de la tête aux hommes sur la plage. La force des mots avaient suffi à les déloger. Akaï s’éleva alors à nouveau dans les airs, retournant sur son navire damné.
Certains hommes virent une trace de faiblesse dans le comportement de leur chef mais la majorité se rejouait qu’il ait finalement changé d’avis.
Le Silver remonta alors son ancre et quitta la baie dans la journée. Ses voiles le conduisirent dans des eaux plus au sud ou il se livra durant quelque temps à des raids et autres actes de pirateries.

Les villageois avaient gagné du temps mais lorsque le soleil se fit plus présent et que certaines glaces se mirent à fondre, tous savaient que le pirate allait revenir.

Un jour nouveau arriva et avec ce temps plus clément venait les problèmes. Le fléau des mers se manifesta à nouveau au large des côtes et les pécheurs ne manquèrent pas de le signaler. Ce fut dans la baie qu’il avait précédemment visité qu’il jeta l’ancre.
À la différence de la dernière fois, un homme beaucoup plus conséquent de chaloupes furent jetées à la mer et sur l’une d’elle se tenait l’homme au manteau rouge, debout. Il n’y aurait plus la moindre négociation où discours.

Akaï vit au loin sur la plage une bête imposante. C’était un homme, celui qu’il l’avait convaincu de reprendre la mer des mois plutôt. Il leva légèrement sa main vers lui, tendant son bras vers la côte, paume vers le ciel.
Les hommes sur les chaloupes sortirent alors leur lame de leur fourreau et les levèrent en l’air, hurlant comme les damnés qu’ils étaient.
Massues, lames, arcs, tout cela s’agitait au-dessus de ses hommes.


La volonté du capitaine allait être accompli…

La soumission ou la mort.
Akaï
(#)Mer 20 Jan - 19:02
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Il allait revenir. Cela était irrémédiable, comme la venue de l’hiver une fois que toutes les feuilles avaient cédé devant le poids de l’automne. Une délégation de villageois avait plaidé leur cause à ce qui nous servait d’autorité, et on leur avait rit au nez : le Silver et son capitaine ne faisaient jamais rien au hasard. Si pour éviter une guerre ouverte entre les pirates et les habitants, il fallait creuser, et bien, nous le ferions.

Telle était la volonté humaine, et elle allait s’exécuter.

Le printemps avait chassé la neige de nos côtes, et un timide soleil brillait dans la baie. Il ne durait qu’une poignée de mois dans l’année, et les pirates n’avaient pas perdu leurs temps. Ils débarquaient sur leur chaloupe, gueulant comme des damnés en agitant leurs armes. Ô Mère, qu’as-tu donc fait d’eux… de lui.

Je les laissai débarquer autour de moi ; épris d’une fièvre vengeresse devant celui qui les avait fait demi-tour, ils formèrent un cercle fermé, l’épée au poing, et m’arguait avec provocation. Quelles facéties. Quelle pitié. Il était bien dur de ne pas tomber dans la condescendance.

- CAPITAINE !

Mon rugissement réduisit les hommes au silence tandis que mes canines s’étaient sensiblement allongé. L’Autre, en moi, était furieux ; je devais en finir au plus vite, avant qu’ils ne s’occupent d’eux.

Le cercle s’ouvrit, et l’homme au manteau rouge se tint une nouvelle fois devant moi. Telles sont nos existences, une série d’erreur qu’on échoue irrémédiablement à réparer.

- Dix hommes vigoureux viendront vous aider. Deux de nos chasseurs viendront agrémenter vos repas du gibier de nos bois, fourniront à vos marins suffisamment de nourriture pour que vous n’entamiez pas durablement les réserves de votre navire. Je superviserai notre bonne entente.

Des murmures s’élevèrent. Je désignai d’un geste circulaire ses hommes amassés là.

- Vous ne vous aventurerez pas dans la forêt. Vous resterais aux abords de votre camp. Si vous avez froid, nous vous apporterons des couvertures. Si vous avait besoin de vous requinquez, nous vous apporterons du miel ou que sais-je. Faite que notre entente se passe bien, capitaine. Même si le dégel arrive, ces terres restent traîtres, et à cette période de l’année, les crues sont imprévisibles.

Les autres chasseurs du village allaient resté nuit et jour en sentinelle dans les bois, invisibles aux yeux du commun des mortels. Cette forêt était leur territoire, et ce n’était pas une bande de pirates qui allaient les déloger. Si un problème survenait, c’était les jumeaux Koba et Koda, les plus fins pisteurs et coureurs que cette terre eusse porté, qui viendraient me prévenir. Et l’Autre se chargerait de nos troubles-fêtes.

- Alors, où voulez-vous creuser, Capitaine ? Nous attendons vos ordres.

Les hommes dans la forêt, au nombre de douze, attendaient le mien.
Kaito
(#)Mar 26 Jan - 18:46
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La menace venue des mers étaient maintenant présent sur la plage. Les hommes étaient impatients de se livrer à leur plus bas instinct. Malheureusement pour eux, ils étaient là pour une bonne raison et aucun écart ne serait toléré tant que l’objectif de cette expédition ne serait pas acquis.
Le guerrier du pays de la neige prit alors la parole, présentant les volontaires qui allaient creuser. La peur se faisait sentir dans leur regard. Il n’y aurait guère de résistance si le conflit devait s’ouvrir.

Akaï hocha simplement la tête tandis que le camp commençait à se monter sur la plage. Une partie de ses officiers chapeautaient le tout tandis que l’un d’eux réclama à boire pour l’ensemble de l’équipage. Le capitaine lui pénétra dans les bois simplement, suivit de près par une partie de ses hommes et des yukijines. Il était clair qu’il savait ou il allait. La troupe marcha pendant bien une demi-heure avant de finalement atteindre une clairière.
Le pirate s’arrêta alors net, il semblait réfléchir. Il posa alors son regard près d’un imposant rocher. Se collant à ce dernier, il attrapa la boussole à sa taille avant de faire un pas devant l’autre. Il comptait.

Au bout d’une dizaine de pas, il s’arrêta net avant de tracer une croix dans la neige et de se retourner vers l’assistance.

« Au travail… Organisez un roulement. Je veux que des hommes creusent jour et nuit. »

Son regard plongea alors dans celui de Kaito, le jaugeant.

« Vous sortirez des cristaux pourpres de ces sols. J’espère pour vous qu’aucun homme parmi les vôtres est un voleur car c’est l’intégralité de la communauté qui sera puni si un seul vol... »

C’était amusant de voir un conquérant parler de vol. Le cristal dont il faisait allusion pouvait interpeller les natifs. La région était connue pour contenir bon nombre de gisements contenant ces cristaux. Les autochtones s’en servaient essentiellement à la réalisation de bijoux, faute d’avoir de quoi se payer des matériaux plus noble. Tout ceci pouvait susciter bon nombre de questions car en dehors du pays des neiges, ce matériau ne valait pas grand-chose…
Ils pouvaient tout de même attiser la convoitise de n’importe quel homme désireux de plaire à une femme et c’était de cela que se méfier Akaï, de la bêtise humaine.

Le pirate se retira alors de la clairière pour simplement retourner au camp. Sa présence dans ce dernier devait suffire à maintenir l’ardeur de l’équipage. Aucun problème ne devait perturber l’extraction.
Akaï
(#)Mar 26 Jan - 20:18
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Des cristaux pourpres… était-ce pour eux que le pirate semblait prêt à sacrifier tant de vie ? Pour des cailloux qui brillent ? Ô Mère, mais pourquoi le coeur d’un homme est-il si aisément corruptible ?

D’un signe de tête, j’avais laissé les villageois nous emboiter le pas ; ils étaient nerveux, surtout à cause de la présence de ces hommes assoiffés de sang. J’avais dit à Akai que les chasseurs nous accompagnerais jusqu’au camp pour repérer le terrain et commencer leur traque ; cette perspective de viande fraîche avait tiré plus d’un sourire aux matelots. De cette façon, même s’ils étaient fidèles au capitaine, ils n’oublieraient pas que c’étaient nous qui leur avait fait passé une belle soirée, l’estomac plein, sur ces terres gelées.

- Nous ne sommes pas des voleurs, capitaine, ce qui se trouvent dans les entrailles de cette terre n’a de valeur que pour vous.

J’ouvrais mon baluchon et y calai ma cape et ma chemise : un homme travaille toujours torse nu, et m’est avis que la vue de ces muscles saillants allait refroidir plus d’un marin bagarreur. J’attrapai une des pelles amenées par les pirates, et, à l’exact endroit où Akaï avait fait une croix, je commençai à creuser.

Un murmure d’approbation survint des rangs des villageois, tout comme chez les hommes de la mer. Eh oui, cela allait se faire vite, et bien.

Nous creusâmes comme des acharnés. Le crépuscule arrivait quand, au fond de la fosse, je déterrai le premier cristal pourpre. Quelle pierre cela pouvait être, je m’en contrefichai, mais je l’avais déjà vu serti sur certaine parure. Je m’en saisis, si petite entre mes doigts, et remontai tant bien que mal à la surface.

Couvert de sueur et dégoulinant de poussière, à grand pas de ce qui servait de contremaître. Un sourire aux lèvres, je l’exhibai devant ses yeux.

- Où allons nous stocker ça ?

Pendant ce temps, les chasseurs étaient revenus. Ils avaient tirés une biche et trois lapins ; inutiles de dire que la bête était vieille et qu’elle ne participait plus à l’entretien de la forêt depuis de nombreuses années, mais sa chair resterait savoureuse pour des hommes habitués au poisson séché. Quand au lapin…

La luminosité s’affaiblissant et le froid commençant à envahir les hommes, le contremaître demanda l’arrêt du travail. Je me rhabillai, et m’approchai des villageois pour leur parler ; ils étaient fatigués, mais confiants. Tout cela allait bien se passer.

Arrivé au camp, les chasseurs se mirent au travail pour dépecer et parer les bêtes ; les pirates allumèrent un grand feu, et je creusai les fosses qui servirait de four pour cuire la viande. Si il fallait aussi les faire manger, autant que cela soit bien fait.

- Capitaine Akaï, lançai-je à la volée. Combien de temps estimez-vous que ça va prendre pour remplir les cales du Silver ?
Kaito
(#)Ven 29 Jan - 19:25
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Akaï retournait camp, le commandement sur le site d’extraction était assuré par un de ses lieutenants. Les pirates apportèrent des caisses en bois non loin du site pour que les creuseurs puissent y déposer leur trouvaille. Les pirates se mirent alors à la tâche et un climat de méfiance régnait.
Sur la plage, tout était plus tranquille. Les hommes s’attelaient à monter le camp et certains hommes étaient partis couper les arbres adjacents pour dresser quelques fortifications. Il fallait être prudent, d’autant plus dans ce pays de guerriers.

La nuit pointait déjà le bout de son nez et les chasseurs dépêchaient par Kaito s’attelaient à la préparation du repas. Ce dernier se présenta d’ailleurs au foyer principal, portant son regard sur le maître des lieux.

Akaï était là, présent sur un tabouret, dans un coin. Il ne parlait guère aux hommes. En tant normal, il ne se mêlait presque jamais à eux. Il y avait deux raisons à cela. La première était pour poser les bases de son commandement, quant à la seconde… La plupart des marins du Silver ne restaient jamais des années à bord. En effet, l’espérance de vie d’un pirate était assez mince et l’équipage du navire ne dérogeait pas à la règle. Aussi Haoru ne voulait pas s’attacher à des hommes qui risquaient de disparaître tôt ou tard.

Ainsi, si Akaï demeurait au près de ses marins aujourd’hui, c’était pour être certain de maintenir son emprise dans cette situation si particulière.

Le capitaine releva alors les yeux pour aviser Kaito. Il avait laissé des hommes pour aviser l’avancer des travaux et pour garder à l’œil le guerrier. Le fait qu’il ait aidé à la tâche jouait grandement en la faveur des autochtones.

« Trois jours… Peut-être quatre. »

La nourriture fut par la suite servis à l’ensemble de l’équipage. Tous semblaient heureux quant à la perspective de déguster le gibier. Malheureusement pour Akaï, un des chasseurs chargeaient de préparer la viande et de la distribuer jugea bon d’offrir à un pirate beaucoup plus robuste, une part beaucoup plus importante vis-à-vis des portions qu’ils avaient servies jusqu’à présent.
L’homme n’avait sans doute pas penser à mal mais il y a des choses immémoriales chez les pirates et l’égalité en termes de nourriture, de boissons et de butin en faisaient partis.

Un marin remarqua également que son confrère avait reçu une plus grosse part et il ne se gêna pas pour le faire savoir. Très vite les deux hommes en vinrent aux mains et les gamelles tombèrent à terre. Un vent de contestations se fit entendre dans le camp. La situation manquait de dégénérer.

Akaï coula alors un regard à ses officiers. Ses derniers allèrent régler le souci. Les deux hommes qui s’étaient battus furent séparés. Aucun d’eux ne reçu de repas après cela et ils furent roués de coups à titre d’exemple. Un petit discours fut alors fait, mettant en avant les lois de l’équipage.
Akaï quant à lui coula un regard à Kaito tout en levant brièvement sa gamelle, mettant en avant ses propos avec.

« Vos hommes sont des marins tant qu’ils sont dans ce camp. Il n’y a aucune préférence ici, chaque homme mange la même chose et en même quantité. Si j’étais vous je ferais quelque chose devant eux… Une fois l’ardeur disparut, il ne leur faudra pas longtemps pour blâmer votre ami pour cet incident. Mieux vaut que ce soit vous qui le punissez qu’eux... »


Le pirate reprit son repas sans rien ajouté.
Akaï
(#)Dim 31 Jan - 20:01
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Les traditions des pirates étaient des plus étranges. Koba avait voulu bien faire, et avait déclenché un taulé sans pareille. Un travailleur efficace valait mieux que ces deux ou trois morveux d’une quinzaine d’année qui n’avait pas donné plus de deux ou trois coups de pioches. Je les aurais bien épinglé sur la place publique, mais bon, autant laisser passer ça.

Et faire place à une démonstration publique de force.

Les marins, une fois le repas terminé, commençait à chanter tout ; on sortit une flûte, un accordéon et un tambour. Ca manquait un peu d’animation pour moi. Si j’avais choisit Koba et Haru, ce n’était pas que pour leurs talents de chasseurs, mais bien pour la force physique qu’ils représentaient.

- Bon, messieurs, je ne sais pas comment vous passer le temps à bord de votre navire, mais une des traditions de ces rivages, c’est bien entendu la lutte !

Je me levai, et enlevé mes fourrures et ma chemise d’un simple geste ; j’exposai mes muscles et mes tatouages à ces chiens des mers. Une démonstration de force était toujours bienvenue.

- Et puis, pour moi, la lutte, c’est plutôt avec des ours que ça se passe, pas avec des hommes, font difficilement le poids. Vous voulez pas venir jouer un peu les gars ? Histoire de se distraire efficacement après la journée de travail, et aussi montrer à votre capitaine que vous en avez encore à donner ?

Je fis un tour sur moi même, avant d’aviser le gros costaud qui s’était vu privé de nourriture, et tout en parlant, je dessinai un cercle dans le sable de la plage. L’esprit vivifié par le travail, le froid et la faim l’avait fait se dresser instantanément.

- On va voir de quel bois tu te chauffes, homme du nord.

Son calembour provoqua un taulé de rire, et il s’avança dans le cercle comme un coq. Je me campai sur mes jambes, bras ouverts, près à l’accueillir, moi et mon sourire.

Le choc fut intense quand il se rua vers moi, et mes bottes glissai dans le sable, mais je tins bon. Le marin serrait les dents, ahanant comme un bœuf, tandis que ses chaussures glissaient. Son erreur fut de se porter légèrement en arrière pour tenter de remettre une impulsion. J’en profitai pour faire appel à la force en moi, pour pousser ses mains et le déséquilibrer ; de la fourure pourra sur mes bras, mon torse, tandis que j’accompagnai le mouvement de l’homme dans sa chute.

Les yeux écarquillés, il s’avoua vaincu. Rageur, râlant, mais vaincu.

Tandis que la fourrure se résorbait sous les yeux stupéfaits des pirates et interdits des chasseurs, je lançais un nouveau regard autour de moi. La musique et les rires s’étaient tus. Je souris au capitaine.

- Alors, v’nez, vous autre, on s’amuse comme ça chez nous ! Les trucs de bases à avoir, j’peux facilement vous les donner !

Pour le moins qu’on puisse dire, je le pensais sincèrement. La force, ça crée des liens entre les hommes.
Kaito
(#)Mar 9 Fév - 18:44
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La fête allait de bon train. Certains se laissaient même entraînés par les jeux de forces des yukijines. Toutes fois un certain malaise régnait dans le camp. À la source de celui-ci, le capitaine du Silver.

La réputation était quelque chose primordial pour les pirates et encore plus pour les hommes du Silver. Les plus malins le savaient, cette expédition finirait dans le sang car actuellement les yukijines ne voyaient en un que de simples hommes. Il ne faudrait pas bien longtemps pour que la rumeur se répande comme quoi les pirates d’Akaï ne sont finalement que des hommes normaux aimant l’alcool et le chant.

Enfin, la tempête s’abattrait tôt ou tard. Pour l’heure il fallait continuer à creuser.

Les jours suivant furent assez calme, peut être même trop calme. Les officiers du capitaine étaient passé dans les rangs, incitant les marins à ne pas trop se lier aux autochtones pour qu'ils ne puissent pas hésiter le moment venu. Cette distance apparut même aux yeux des chasseurs qui firent remonter l’information à Kaito.

Les hommes avaient bien travaillé. Il se murmurait sur le site de fouille que les cales du Silver était pratiquement pleine. Un homme vint alors à la rencontre de Kaito, visiblement ce dernier était convoqué au camp.

Lorsqu’il fut arrivé sur place, on lui indiqua la tente d’Akaï. Il ne trouva pas ce dernier lorsqu’il pénétra dedans. À la place il n’y avait qu’un homme robuste mais mort. C’était Koba et visiblement, il avait été poignardé à plusieurs reprises. À peine le temps de comprendre ce qui se passait que le guerrier entendit de léger sifflement d’oiseaux. C’était ses sentinelles : les pirates passaient à l’offensif.

Des cris dehors se firent alors entendre. Sans doute des flèches avaient été décochées sur les pirates. Quoiqu’il en soit ce qui pouvait occuper pour le moment l’Ours, c’était les flambeaux que l’on avait jetés dans la tente. Visiblement, on cherchait à le faire brûler vif.

De son côté Akaï avait pris la tête d’un petit groupuscule de pirate et il venait d’encercler le site de fouille.

« Massacrez les jusqu’au dernier. Personne ne doit savoir ce que l’on est venu chercher. »

L’offensive fut alors donnée et malgré la bravoure des yukijines, il ne fit pas le poids sans leur Protecteur à leur côté.
Akaï
(#)Mer 10 Fév - 12:32
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Traître.

Comment avais-je pu un seul instant croire que cet homme n’était pas le monstre qu’il prétendait être ? Comment avais-je pu placer une confiance toute relative en des pirates, des vauriens qui avaient dédié leur vie à profiter au détriment d’autrui ? Pourquoi avais-je été si naïf, pourquoi avais-je voulu croire que les humains n’étaient pas autant des raclures qu’ils voulaient le faire croire ?

J’ai une foi, une trop grande foi dans les êtres vivants qui peuplent notre terre.

Les flammes s’emparèrent de la tente trop rapidement ; qu’elle avait été gorgé de rhum ou d’huile, le résultat était le même : j’allais flamber dans cette fournaise. L’animal en moi pris le dessus, et il avait besoin de sa famille.

Je m’ouvrais le pouce d’un coup de dent et fis appel à Saku, n’attendant pas que la fumée se dissipe pour moi même revêtir les traits de mon double. Je voyais rouge, rouge de colère et de flamme. Avec un rugissement, Saku déchira prestement deux pans de la tente, et roula par terre pour éteindre les flammes qui la couvrait. J’eus le temps d’entrapercevoir le massacre qui s’était emparé de mes terres.

Des villageois gisaient, la gorge tranchée, dans leur propre sang ; des pirates donnaient leur dernier soupir en agrippant à la flèche qui transperçait leur poitrine. Les chasseurs avait émergé des feuillages et accablaient les pirates de leurs traits ; les pirates s’étaient regroupés en cercle autour du feu de camp autour duquel nous avions partagé un repas, s’abritant derrière des tables.

Aucun des villageois n’avaient survécu.

Moi, je ne pris pas la peine d’éteindre les flammes qui s’agitaient sur ma fourrure pour me jeter au milieu de leur cercle, Saku à mes côtés. Une rage sans pareille flambait dans ses beaux yeux bleus, et j’y voyais la mienne, reflet de sa fourrure.

Les pirates hurlèrent, brisèrent leur rang ; j’en écrasais sous mon poids tandis qu’un coup de patte arracha la machoire d’un second ; Saku se jeta sur le contremaître, le propulsant contre un des siens, enfonçant malencontreusement son arme dans son ventre.

Je voulais hurler ma colère, dire à ce traître toute la rage qui m’étreignais. Les chasseurs finirent la besogne ; le silence du camp était seulement brisé par les crépitement du feu qui se propageait aux autres tentes, et à nos grognements. Je plongeais mes yeux dans Yama, le chef des chasseurs ; il pleurait.

Donnant un coup de patte à Saku. Me dressant sur mes pattes arrière en grognant, je designai le navire, un peu plus loin, plaie béante dans ce paysage. Les côtes allaient être souillée par le sang du Silver.

Saku et moi, nous avions un autre sang à faire couler.

Laissant les hommes finir leurs basses besognes, nous nous précipitâmes sur les traces d’Akaï.

Techniques:
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(#)Ven 19 Fév - 18:23
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Le dernier yukijine fut abattu d’un coup de sabre. Les pirates avaient été victorieux sur le site de l’exploitation. Mais bientôt un cor retentit. C’était l’un de ceux que l’on utilisait à bord du Silver. Visiblement les pirates laissés au camp avaient péri mais tout cela importait peu désormais. Les hommes pouvaient être remplacés. Le plus important était la réputation.

La troupe de pirate devait se rendre dans une crique proche. Les ordres avaient été donnés en amont. Le Silver avait levé l’encre pour venir récupérer les survivants un peu plus loin. Les pirates avaient récupéré les derniers cristaux quand un grognement d’ours se fit entendre.

Deux mastodontes chargèrent les pirates, en tuant deux au passage. L’un d’eux se rua sur Akaï qui s’empressa de gagner en vitesse pour éviter d’être blessé. Ses mouvements semblaient inhumains et son manteau rouge venait le recouvrir, tel l'aura d'un spectre. Les ours furent rapidement soutenu par le sifflement de flèches : les chasseurs étaient venus soutenir leur protecteur. Une lutte s’engagea alors tandis que Akaï continuait d'être en mouvement tout en dégaina sa lame. Il défia l’ours en la brandissant vers ce dernier.

« J’aurais dû t’abattre la dernière fois que j’ai foulé cette terre... »

Le pirate gagna en intencité tandis que les combats faisaient rage autour de lui. Il se rua en direction du protecteur tout en sortant un morceau de papier d’une de ses poches. Il apposa ce dernier sur le dos de la bête avant de se diriger vers le deuxième ours, réitérant l’expérience.

Une fois activé, l’une des deux bêtes se mit à léviter, quittant le sol. Le pirate se tenait là, au sein même de la mêlé tandis que ses partisans gagnaient en fougue contre les chasseurs. Ces derniers avaient par ailleurs perdu une partie de leur motivation devant ce fiasco.

« Massacre les ! »

Action:
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(#)Mar 23 Fév - 11:42
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Une scène de mort se dressait devant nous ; les villageois, morts, des pirates, morts, et leur maudit navire qui allait venir les chercher là. Je me précipitai sur Akaï, mais, comme la légende peut le confirmer ; il s’envola loin des traits des chasseurs qui accablaient les pirates et les obligeaient à se cacher tant bien que mal derrière les cadavres.

Il colla quelque chose dans mon dos, tenta de faire de même à Saku, mais la matriarche avait bien plus d’expérience que moi dans ces choses là ; d’une puissante roulade, elle esquiva la sournoise attaque pour venir coller un coup à l’un des retardataires pirates.

Mon corps devint incontrôlable, et je commençai à léviter ; je ne pouvais rester insi, cible de toutes les attaques, en proie à tout les regards ; j’entamai ma métamorphose pour retourner à forme humaine, ce qui décollerai la chose sur mon dos. Tombant au sol, genoux à terre, je me mis à grogner, à hurler contre les pirates restants. Ce n’était pas ma voix, qui sortait de ma gorge, maisi le hurlement de rage de l’Autre.

Les pirates avaient regagné en confiance de voir leur rossignol ainsi s’envoler, mais ils restaient interdits face à mon don et aux crocs qui apparaissaient dans ma gueule.

- Va-t-on en arriver là, Akaï ? Hurlai-je en direction de l’ombre planante.

J’avisai le capitaine. La légende n’était plus ce qu’elle était.

- Tout ça pour des cristaux étranges dont ne nous connaissons ni la localisation ni l’utilité ? Que nous importe ta richesse ?!

Je crachai rageusement devant moi. Dans mon dos, le chasseurs, flèches encochés, avisaient les pirates. Nous étions à égalité, Saku grondante à mes côtés.

Ô Mère, mais jusqu’où va la folie des hommes ?

- Retourne dans ton navire, si tu veux encore assez d’homme pour le manoeuvrer encore en mer. Ton secret sera gardé. Ne revient plus sur ses plages. Jamais. Prend ton or rouge et va-t-en.

Derrière moi, je sentis comme des arcs qu’on bandait.

Le massacre avait été rapide et d’une extrême violence. Les pirates, bien que galvanisé par leur chef, avaient vu nombre de leurs camarades tomber. Même si Akai pouvait prétendre le contraire, un lien profond unissait ses hommes, qui les rendait dépendant de celui qui prendrait son rôle lorsque sa garde serait terminé.

- Assez de mort. Assez de sang.

Assez, de la folie des hommes.

DRAMA:
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(#)Jeu 25 Fév - 19:28
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Il y eut à nouveau un bref moment de calme dans ce combat sanguinaire qui opposait les yukijines aux pirates. Le protecteur de la forêt se tenait à genoux. Il était bien loin de cette posture qu’il abordait tout à l’heure, mais il n’avait perdu en rien de sa fierté. Son regard se posait dans celui de chacun des marins et ce n’était pas bon pour Akaï. Ce dernier savait, il savait que s’il ne faisait rien il rencontrerait une farouche résistance lors de son prochain passage ici.

Aussi, il décida de finir de briser la principale muraille qui se dressait devant lui. S’il faisait plier le Protecteur, il ferait plier la légende. Car ce n’était que ça au fond qui protégeait ces gens-là un mythe.

Dans un déplacement fantomatique, Akaï se retrouva derrière la ligne de chasseurs. Il pouvait sentir la peur émanait d’eux tandis qu’il ouvrit la bouche.

« Voyez donc votre protecteur… »

Les hommes se retournèrent et les flèches fusèrent dans sa direction, mais il n’y avait rien à faire. Les projectiles ne faisaient que transpercer un manteau noir en lambeau qui s’agitaient dans tout les sens.

Finalement le capitaine traversa les rangs des yukijines pour se retrouver dans le dos de Kaito.

« Ton destin n’est pas de mourir aujourd’hui, protecteur... »

Il gratifia ensuite l’homme d’un coup de sabre transversale dans le dos avant de se retourner vers les archers et l’ourse. La bête lui grognait dessus.

« Vous n’opposerez pas la moindre résistance la prochaine fois et vous ne chercherez pas non plus la négociation... »


À nouveau, le manteau rougeâtre se déplaça pour rejoindre ses hommes. Plus aucun homme n’avait encore le cœur et la force de se battre. Aussi les pirates s’enfoncèrent dans un petit bosquet, direction la côte pour rejoindre leur navire.

De leur côté, les locaux portèrent assistance à leur chef, ou du moins à celui qu’il voyait ainsi durant les crises.

Tandis qu’ils embarquaient et qu’ils se préparaient à prendre le large, Akaï repensa à ce qu’il venait de faire. Avec le recul, il se disait qu’il avait sans doute dû épargner cet homme, car dans le fond, il lui ressemblait. Tout comme lui, il n’était qu’une légende, un mythe, une poudre aux yeux là uniquement pour cacher une vérité...
Akaï
(#)Mar 2 Mar - 16:21
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