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C’est ici que tout commence [Raesthra]
 :: Kaminari no Kuni :: Kumogakure no Sato :: Palais du Raikage Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Seika Itoe
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Seika Itoe
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Seika Itoe
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C’est ici que tout commence
Les papiers s’empilent encore et encore sur son papier. Itoe les observe du coin de l’œil, partagée entre le besoin de tous les remplir, pour qu’ils disparaissent, ou le fait de les laisser. Ne pas y toucher, parce qu’elle est occupée. Parce qu’elle a beaucoup de choses à faire.
Encore ce matin, elle s’est assurée que la petite fille perdue se rende bien à l’académie. Elle a aidé une femme âgée à traverser le village pour aller au marché.
Ses équipes ne cessent de lui dire que ce ne sont pas des priorités, qu’elle perd un temps fou à s’occuper des petits tracas de chacun. Itoe ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil : comment ça, le peuple passe après ? Enfin, un papier qui demande une signature, ce n’est pas si pressé que ça, si ?
Enfin, si, elle est parfaitement consciente qu’un simple coup de pinceau peut changer une folle quantité de choses, mais …
Mais elle pose les yeux sur la pile de papier. Et elle soupire.
Parce qu’elle n’en a pas encore envie. Ce n’est pas encore le moment.
Ça attendra demain.

Un demain qu’ils attendent depuis déjà deux jours, mais demain quand même.

Itoe détourne le regard, se concentre sur le papier posé en évidence près de son bras gauche. Celui-ci est marqué d’un petit signe, qui lui hurle « important » chaque fois qu’elle le croise. Un de ces papiers menaçants qui, rien que par leur marquage rouge sur le coin, l’intimident totalement.
Itoe aurait moins de mal à se jeter dans une bataille que s’attaquer à la paperasse. C’est si long, les tâches administratives. Si long. Si complexe. Il faut réfléchir, savoir quoi dire, comment le dire. Même si elle y a été habituée dès son plus jeune âge, elle n’aime pas ça.
Alors elle procrastine.
Encore et encore.
Jusqu’à ne plus pouvoir.
Et là, paf, elle fait tout d’un coup.

Heureusement que ses dates butoirs ne sont jamais trop éloignées, en somme.

Itoe lève les yeux, les dépose sur la porte du bureau. D’une seconde à l’autre, quelqu’un devrait frapper, puis entrer. Un homme qui a presque le double de son âge.
Raesthra.
C’est son dossier, qui est apparu au-dessus des autres.
Comme le veut la tradition, Itoe se doit d’enseigner son savoir à plus jeune qu’elle. Enfin, dans leur cas, il ne sera pas plus jeune, mais moins expérimenté. Elle devra donc le prendre sous son aile, pour s’assurer de son évolution. Pour l’aider à se propulser vers ses objectifs.
Il aura le même traitement que les autres, mais avec une attention plus soutenue.

Elle n’a aucune idée des ambitions de son futur élève, ou encore de ses désirs. À part les quelques lignes qui résument son parcours – qu’elle n’a lues que rapidement – et qui le présentent rapidement, il n’y a rien d’intéressant. Itoe va donc procéder à un interrogatoire peut-être ennuyeux, mais primordial.
Elle sait déjà comment s’y prendre.
Elle sait même exactement comment procéder.

Ses prunelles fixent un peu plus la porte. Lorsque les quelques coups résonnent, elle hoche la tête, un grand sourire aux lèvres.
C’est ici que tout commence.

« Entrez ! »
Seika Itoe
(#)Dim 27 Sep - 16:22
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Raesthra
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C’est ici que tout commence [Raesthra] Ban210
C'est ici que tout commence

[...] La cité de Kumo.
Elle est belle. Elle est magnifique. Je ne regrette effectivement pas mon choix. Tu dois probablement te demander pourquoi elle et pas une autre. Et à cette question, je te répondrais, évidemment, pour la simple et bonne raison qu’elle me permet d’être proche de toi, du moins le plus proche possible. Je te vois déjà tirer une grimace. Tu te demandes probablement où est-ce que je veux en venir. Tu te dis sûrement que j’ai perdu la tête. C’est peut-être vrai. Peut-être. Mais n’as-tu pas remarqué que tu n’as plus besoin de trop baisser la tête pour me voir ? Oui, c’est ça. L’altitude. Je peux désormais effleurer les nuages du bout de mes doigts. Tu te trouves tout juste au-dessus de moi, si près que je peux sentir de nouveau ton parfum. Alors, j’ose espérer que tu comprennes mon choix.

Puis, honnêtement, les habitants de cette cité sont attachants. Certes, un peu crédules, mais pas moins attachants. Tu les aurais appréciés, j’en suis certain. Ils t’auraient fait rire, je n’en doute pas une seule seconde.

Quant à notre plan, ne t’en fais pas. Je le suis scrupuleusement. J’entends bien faire la lumière sur ce qui s’est passé. J’entends bien te rendre justice. Et je compte bien entendu poursuivre tes travaux et accomplir ton rêve, notre rêve.

D’ailleurs, puisque demain je rencontre la Raikage, j’entends bien lui soumettre quelques idées et nous verrons où est-ce que cela va nous conduire. Il paraît que c’est une chouette personne. Les gens l’admirent et la respectent. Il ne fait nulle doute qu’elle a du beaucoup travailler pour se trouver là où elle est. Je tâcherai de faire bonne impression et de l’aider du mieux que je peux. Qui sait, peut-être qu’elle acceptera d’accueillir nos camarades au sein de la cité. Ainsi, ils n’auraient, eux aussi, plus besoin de fuir… [...]


« Bon, je crois que j’ai suffisamment écrit pour ce soir… » Fis-je, en déposant délicatement ma plume sur mon bureau.

J’ignorais encore comment j’en étais venu à consigner mes pensées sur papier, et je ne vous parle même pas de la forme, mais je devais avouer que cela faisait le plus grand bien. En effet, car aussi étonnant que cela puisse paraître, le fait de m’adonner à cet exercice me permettait, entre autres, de ne jamais oublier mon objectif en vue. Mais aussi, de prendre un moment pour réfléchir et faire la part des choses. Dire qu’autrefois, lorsque mon épouse s’adonnait quotidiennement à cet exercice, je n’avais cessé de lui dire à quel point c’était ridicule, quelle ironie.

Quoi qu’il en fût, après cet exercice, je m’empressais de dormir. Demain, une longue journée m’attendait. En effet, je devais non seulement me rendre à la bibliothèque pour approfondir mes recherches, mais aussi rencontrer la Raikage, puisqu’elle m’avait convoquée. Ah, et aussi poursuivre la médiation pour résoudre le différend qui oppose ces deux familles. Alala, j’en souris rien que d’y penser à tout cela. Ainsi donc, telle était ma nouvelle vie.

Le lendemain matin…
Je me levai évidemment de bon matin, comme d’habitude. Quelques exercices physiques, histoire de rester en forme. Une bonne séance de méditation, histoire de rester apaiser et d’accepter la nouvelle vie que j’avais choisi de mener. Puis, finalement, après un bon petit déjeuner, je filai en direction de la bibliothèque pour poursuivre mes travaux.

Enfin, après plusieurs heures, je décidai de me rendre au palais de la Raikage. L’heure de notre rendez-vous approchait, et il fallait que je veille à ne pas présenter en retard. Mais bon, vous me connaissez, je ne pus m’empêcher d’aller acheter un bouquet de fleur par-ci et une bonne bouteille de saké par là. J’en faisais trop ? Probablement. Ce qui était certain, c’était que j’allais en apprendre beaucoup sur la fameuse jeune femme qui dirigeait cette magnifique cité, tout du moins j’en étais persuadé.

Quelques instants plus tard, je finis par me présenter devant la porte de son bureau. En vérité, j’avais tenté de l’ouvrir comme si de rien était, mais c’était sans compter sur la présence des gardes.

Quoi qu’il en fût, elle ne tarda pas à me donner son autorisation, ce qui me permit de pousser la porte et d’y entrer. Je balayai naturellement la pièce du regard, tandis que je m’avançai d’un pas serein, limite nonchalant. C’était quoi la coutume déjà ? Ah ouais, la prosternation. Par Susanoo, ma femme m’aurait probablement tué.

« Raikage-sama. » Finis-je donc par lancer, afin de lui témoigner mon respect.

Je me trouvai au milieu de la pièce, assis en tailleur, la tête baissée, attendant son autorisation pour le relever.  

« Les rumeurs disaient donc vrai. » Fis-je, d’un léger sourire amusé, lorsque je relevai finalement la tête. « Veuillez accepter ce présent. Ce sont des lys qui auraient des vertus apaisantes, le fleuriste n’a pas cessé de me vanter leur qualité, Ahaha. » Ajoutai-je, en affichant toujours ce petit sourire amusé.

Restait à voir sa réaction.
C’était sans doute le moment que j’apprécie le plus lorsque je rencontre une personne.  



Dernière édition par Raesthra le Mar 29 Sep - 2:29, édité 1 fois
Raesthra
(#)Lun 28 Sep - 0:21
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C’est ici que tout commence
Le dossier n’a pas menti. Un homme qui a presque le double de son âge. Un homme sage, probablement, qui a sûrement vécu bien plus de choses qu’elle.
Cet homme est son élève. Elle se demande, au fond, s’ils ne sont pas égaux. Ils pourront s’apprendre autant de choses, l’un à l’autre. Lui, grâce à son vécu, elle, grâce à sa puissance.
Enfin, ça, c’est le scénario le plus plaisant. L’histoire idéale qu’on aime à se raconter, mais qui ne se réalise pas toujours.

Itoe observe son interlocuteur, assis en tailleur. Il ne fait pas les choses à moitié. Pour une femme qui pratique les bonnes manières depuis l’enfance, c’est assez amusant à observer. Il n’a pas l’air complètement entré dans ce monde, mais il fait tant d’efforts.
D’un geste de la main, accompagné d’un large sourire, la Raikage l’invite à se relever. Qu’il ne reste pas à même le sol trop longtemps.

Il lui offre des lys, après avoir parlé de rumeurs. Itoe tique. Quelles rumeurs ? Qu’est-ce qui se dit sur elle ? Qu’elle est jolie ? Jeune ? Petite ? Il a l’air amusé à l’idée de les mentionner, ça ne peut pas être quelque chose de négatif. Mais qu’est-ce que c’est ?
Elle accueille les fleurs avec un sourire plus large encore, presque jusqu’aux oreilles. C’est une attention toute particulière, assez amusante à vrai dire. Il fait les choses en grand, comme s’il cherchait à faire bonne impression. Ou simplement parce que c’est dans sa nature ? C’est quelque chose qu’il fait ?
Il est intéressant, c’est déjà un très bon point.

« Merci, Raesthra. »

Des rougeurs innocentes sur ses joues. Elle les chasse rapidement, se recentre sur l’objet de leur conversation. Ils ne sont pas ici pour cela. Enfin, un peu, mais pas trop non plus. Itoe installe les fleurs dans un petit vase à sa portée, les faisant resplendir davantage. Leur odeur caresse ses narines. C’est agréable.
Elle se redresse, conformément à son éducation. Les manières, les manières. Toujours les manières.

« J’ai requis votre présence ici pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il existe dans le monde des ninjas un système d’équipes, qui consiste à associer un ninja gradé à un plus jeune, pour lui partager son savoir. »

Itoe laisse à l’information le temps de se frayer un chemin. Elle enchaîne juste après :

« Vous avez été désigné comme étant mon élève. Dès aujourd’hui, je serai à la fois votre Raikage et votre enseignante. »

L’ombre d’un sourire passe sur son visage. Cette situation, vue de l’extérieur, paraît si cocasse. On s’attend à ce que les personnes les plus âgées soient les plus sages, celles vers qui tous se tournent pour obtenir des informations. Cette fois, c’est l’inverse. Le monde des ninjas révolutionne les conceptions, ébranle les convictions.

Elle laisse mariner un peu plus. On ne sait jamais, la nouvelle est peut-être difficile à digérer. Ou l’inverse. Elle ne saurait le dire.

« J’aimerais vous laisser la possibilité de poser des questions, néanmoins, je vais abuser un peu de mon pouvoir pour vous interroger en premier. »

Cette fois, le sourire se manifeste entièrement. Il est taquin, assez lointain des manières froides et repoussantes.

« Qu’est-ce qui vous anime, Raesthra ? Qu’attendez-vous de notre collaboration ? Je vous demande cela d’abord de Raikage à ninja du village, mais aussi de professeure à élève. J’aimerais en savoir plus sur vos buts, vos ambitions. Cela me permettra de mieux vous comprendre. »

Itoe tend à ce que le début de leur collaboration soit un tremplin pour la suite. Qu’ils puissent évoluer de la meilleure des manières, en s’apportant autant que possible.
Aujourd’hui comme tous les jours, elle fera de son mieux pour que ce soit aussi confortable que possible.
Seika Itoe
(#)Lun 28 Sep - 16:33
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C’est ici que tout commence [Raesthra] Ban210
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Sourire aux lèvres, je l’observais attentivement durant les quelques secondes où elle prit les fleurs pour les déposer dans un vase, avant de le poser sur son bureau. Assis à même le sol, malgré son invitation à me relever pour prendre place sur une des chaises situées face à sa table, je luis souriais tout naturellement, lui laissant ainsi l’initiative de la parole.

Aussi, comme je me doutais un peu, notamment en me fiant à ce qu’elle avait montrée et ce que les rumeurs disaient sur sa personnalité, la Raikage ne perdit guère du temps et alla droit au but. Ce qui n’était pas pour me déplaire, même si j’entendais bien partager une coupe de saké avec sa personne. Cependant, lorsqu’elle évoqua le concept d’équipe, je ne pus m’empêcher de grimacer, intérieurement. En effet, il n’y avait pas besoin d’être un génie pour deviner qu’elle comptait m’assigner dans une équipe. Et je devais avouer que m’imaginer me retrouver dans un groupe avec des gamins de douze-ans qui pétaient plus haut que leur cul m’effrayait au plus haut point.

Je me fis cependant silencieux, laissant la Raikage aller au bout de sa pensée. Je lui laissais le temps d’exposer tout son monologue avant de réagir. Puis, finalement, elle déclara à ma plus grande surprise que j’avais été désigné pour faire partie de son équipe. Je devais avouer que je ne m’y attendais pas, et le choix me parut particulièrement étonnant. En effet, pourquoi s’encombrer d’un vieux débris qui n’allait faire que décliner avec le temps quand elle pouvait prendre avec elle des jeunes talentueux au potentiel infini ? Etonnant, effectivement.

Toutefois, je ne débitai toujours aucun mot, préférant caresser délicatement la bouteille que je tenais entre les mains, pendant que la douce et belle Raikage poursuit son monologue.  Elle me fit alors savoir que je pourrais lui poser des questions, et j’y comptais bien, mais avant elle indiqua qu’elle allait abuser de pouvoir en m’interrogeant en premier. Voilà qui avait de quoi étirer mes lèvres.

« Si ce n’est que pour m’interroger, alors je vous en prie allez-y. » Finis-je finalement par réagir, d’un léger sourire amusé.

Si jeune et déjà condamnée. C’était sans doute l’une des raisons pour lesquelles ma défunte épousait exécrait ses institutions ninja. Seulement voilà, je n’étais pas aussi révolutionnaire qu’elle, je préférais pour ainsi dire accepter la réalité que de la combattre.

Quoi qu’il en fût, les premières interrogations d’Itoe me firent décocher un léger sourire en coin. Ce qui m’animait ? C’était difficile à dire, sans doute la raison pour laquelle je ne pus répondre spontanément, comme le feraient certains. En effet, la plupart des shinobis savaient déjà ce qu’ils désiraient faire. Ils étaient animés de pleins de rêves et avaient mille et un objectif. Aussi, si vous leur posez une telle question, ils vous répondront sans doute spontanément : « je veux être le meilleur » ; « je veux être Raikage » ; « je veux venger ma famille » ; « protéger mon village » ; et ainsi de suite. Mais dans mon cas, il fallait dire que ce n’était pas aussi évident. Aussi, à cette interrogation, je pris le temps d’y réfléchir, caressant délicatement ma barbe pendant quelques secondes, qui pouvaient sans doute paraître être une éternité pour la douce demoiselle.

« Vous m’excuserez pour ce si long silence, c’est que je n’étais pas prêt, Raikage. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à ce que vous accordiez de l’importance à un vieux débris tel que moi, Ahahaha ! » Finis-je par dire, en riant à gorge déployé.

Je me grattais légèrement l’arrière du crâne, avant de reprendre sur un ton légèrement plus sérieux.

« Tout d’abord, si vous me le permettez, je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose de m’affecter à une équipe. C’est que je ne suis plus tout jeune, voyez-vous. Je risque de vous causer plus de souci qu’autre-chose. Vous ferez peut-être mieux d’investir sur les prodiges de ce village, ceux qui sauront prendre la relève avec honneur et dignité. En tout cas, je me vois vraiment honoré d’entendre mon nom figurer dans votre équipe. » Ajoutai-je, d’un air sincère.

Qui ne rêverait pas de faire partie de l’équipe de la Raikage ? Il fallait être fou pour tourner le dos à une telle occasion. L’occasion de côtoyer et d’apprendre auprès de la meilleure. Seulement, je n’étais guère un de ses égoïstes qui ne pensent qu’à sa gueule. Oh non, je n’avais plus l’âge pour cela. Alors, il n’y avait rien de surprenant à ce que je l’invite à reconsidérer son choix. Qui sait, peut-être qu’elle se rendra compte de « l’erreur » qu’elle a fait et qu’elle daignera le corriger. Ou peut-être qu’elle ne reviendra tout simplement pas sur son choix. Peu importait.

« Sinon, sachez-le, Raikage-sama, que je suis un homme de « science ». Je ne vaux pas grand-chose dans les combats. N’espérez jamais m’envoyer mettre fin à une guérilla en usant de la force. N’attendez pas de moi que j’aie délivrer des otages dans une base ennemie. Ne comptez pas sur moi pour me lancer dans une guerre perdue d’avance. Ce ne sont des choses que je ne sais pas faire, et je crois qu’il faut être fou ou bien suicidaire pour demander à un homme de faire ce qu’il ne sait faire, n’est-ce pas ? » Repris-je, d’un timide sourire.

Elle devait sans doute se demander ce que je faisais là, dans ce village. Peut-être même qu’elle regrettait déjà de me savoir Chunin. Peut-être. Dans tous les cas, je préférais me montrer honnête avec elle, la plus haute autorité du village.  

« Vous devez sans doute vous demander ce qu’un bon à rien comme moi fiche dans votre village, pas vrai ? Ahahaha ! » Poursuivis-je, en éclatant une fois de plus de rire. « Mais sachez-le, Raikage-sama, si j’ai fait le voyage jusqu’à cette cité et aller jusqu’à m’engager en tant que shinobi, c’est avant tout pour pouvoir avoir les moyens de comprendre les choses qui nous échappent. Le chakra. Les shinobis. Les artefacts. Les bijuu. Les conflits d’antan. C’est en appréhendant parfaitement notre passé que nous pourront au mieux comprendre notre présent et anticiper l’avenir.

Il ne faut pas se leurrer, et ce n’est point être devin que de dire que vous serez bientôt confrontée à des sérieux problèmes. La réouverture même des cités militaires a été fait dans le but de prévenir et faire face à des problématiques « nouvelles », si l’on puit dire ainsi. Mais je ne vous apprends rien.

Tout cela pour vous dire que je saurais vous être d’une grande aide si vous m’en donnez les moyens. Je suis persuadé qu’il y a plein d’hommes avide de connaissances et soucieux d’aider cette magnifique cité en se servant de leur tête, à défaut de pouvoir le faire autrement.

Vous m’excuserez d’avoir monopoliser autant la parole, ma réponse vous satisfait-elle ?
» Conclus-je, en étirant les lèvres.  


Raesthra
(#)Mar 29 Sep - 23:00
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C’est ici que tout commence
Un « vieux débris ». Cette appellation ne convient pas vraiment à Itoe. Elle l’observe sous tous les angles, ne comprend pas d’où ça sort. À partir de quand peut-on considérer l’autre comme tel ? À partir de quand peut-on, soi-même, s’affubler d’un tel titre ? Elle ne saisit pas. Elle sait simplement que ça la dérange et que c’est complètement faux.
S’il a tendance à se descendre, se mettre à l’opposé des projecteurs, il est tout de même doué d’une éloquence sans pareille. Il n’y a pas grand monde capable de s’exprimer ainsi, ni de poser des mots aussi clairs sur des sentiments comme les siens.
Certes, il se voit comme une vieille branche, mais il en oublie tout son potentiel. Tout ce qui fait de lui un ninja qui, à terme, deviendra l’un des plus éminents de ce village.
Il ne fait que prouver à sa Raikage qu’il doit rejoindre son équipe.

Ce qui l’intrigue le plus, néanmoins, c’est qu’il continue sur sa lancée. Ce n’est pas un combattant, mais un chercheur. Ce n’est pas un guerrier, mais un homme qui a tendance à parler. Sur un champ de bataille, il serait probablement inutile, ou beaucoup moins performant qu’un autre. Mais justement. Il ne se rend peut-être pas compte que Kumo a besoin d’une personne comme lui. D’une personne incapable de se jeter la tête la première face au danger. Quelqu’un qui réfléchit. Quelqu’un qui prend le temps.
Non, indéniablement, il ne se rend pas compte.

Ça laisse naître un sourire sur les lèvres d’Itoe. Elle observe, silencieuse. Elle le laisse poursuivre son monologue, sans jamais tenter de le couper. Toutes ses paroles sont d’une importance capitale : c’est en l’écoutant qu’elle saura exactement comment lui venir en aide. Comment être le meilleur professeur possible.

Son but est aux antipodes de ceux qu’on entend habituellement. Itoe est habituée aux balourds, qui veulent absolument montrer leurs capacités par la force. Ceux qui pensent que la valeur d’un Homme se mesure au nombre de cadavres qu’il a laissés derrière lui.
En cela, Raesthra se démarque de la plupart des ninjas du village. Il s’illustre comme un grand esprit, un homme d’une sagesse jusque-là inégalée. Certains mettraient cela sur le compte de son âge, ou peut-être de son vécu. Itoe est persuadée que ça ne vient pas de là. Elle mettrait sa main à couper qu’il y a autre chose.
Qu’il y a davantage.
Et au fond, elle n’a pas besoin d’aller gratter si loin pour en arriver à sa conclusion : elle veut cet homme dans son équipe. Elle veut le faire resplendir, faire briller ses idées autant que possible.

C’est avec un sourire plus large encore qu’elle accueille ses paroles pleines de bon sens. Oui, Itoe sera prochainement confrontée à des menaces qui la dépassent. Des menaces qu’elle ne saura pas forcément affronter seule. Mais c’est bien pour cela qu’ils sont là, tous. C’est bien pour cela qu’ils existent et qu’elle espère travailler de concert avec eux, sans aucune distinction. Chaque ninja a en lui le potentiel de devenir le plus fort du Yûkan. Il faut juste mettre en lumière ses meilleurs points, plutôt que se concentrer sur sa force pure.

Cet homme sera à l’origine d’un tournant capital dans leur village, Itoe le sait.
Elle n’a pas besoin de réfléchir davantage.

Un hochement de tête plus tard, il semble que la parole revienne vers elle. Cette conversation fait partie des plus intéressantes.
Elle est délicieuse.

« Je vais reprendre pas à pas, si cela ne vous dérange pas. »

Itoe penche la tête, tout sourire.

« Sachez, tout d’abord, que vous n’avez rien d’un vieux débris. Mon intérêt pour vous doit-il uniquement résider dans vos capacités de combattant ? Un ninja est-il un atout seulement parce qu’il a de gros muscles ? Je veux dire, regardez-moi. J’ai vingt ans de moins que vous, je ne suis pas particulièrement grande ni robuste, pourtant, je suis votre Raikage. Imaginez-vous que je sois arrivée dans ce siège par la seule force de mes bras ? »

Un rire s’échappe d’entre ses lèvres. Il est sincère, dénué de toutes ces bonnes manières derrière lesquelles Itoe a l’habitude de disparaître. Cette situation lui donne l’impression de pouvoir être naturelle, sans porter cet épais masque de porcelaine. Elle laisse libre cours au flot de ses paroles, comme son aîné l’a fait avant elle.

« Vous êtes un élément moteur de ce village, j’en suis persuadée. Il faut seulement vous donner une opportunité de le montrer. C’est pourquoi, dès aujourd’hui et jusqu’à ce que vous ne puissiez plus être considéré comme tel, Raesthra, vous serez mon ‘élève’. Voyez le plutôt comme une collaboration que comme un lien de maître à élève, si cela vous permet de mieux l’appréhender. »

Itoe reprend le papier sous sa main, sur lequel quelques fraîches traces d’encre montrent qu’elle a pris en note les ambitions de son élève. Bien que ça lui fasse toujours étrange de le considérer comme tel, la Seika ne peut nier l’évidence : c’est ce qu’ils sont, il faudra bien s’y faire. Elle balaye les mots d’un regard, puis reprend la parole. C’est son tour, après tout, non ?

« Vous n’êtes pas un guerrier, vous êtes un scientifique. Vous l’avez dit vous-même. Votre intérêt pour le chakra, les shinobis, les artefacts, les bijûs et les conflits qui ont animé notre monde est une de vos forces majeures. Je pense que nous pouvons changer la face de cet univers en comprenant ce qui nous est arrivé. Ce qui a mené nos ancêtres sur le chemin de la guerre ne doit pas nous mener, à notre tour, à nous battre les uns contre les autres. En cela, je pense qu’il est nécessaire que nous nous penchions sur ces histoires. Que nous explorions les causes et les conséquences des années passées, pour éviter de reproduire leurs erreurs. Nous sommes une génération nouvelle, une génération vouée à protéger les civils des débordements d’anciens ninjas, qui ont échoué dans leur gestion du monde. »

Son regard s’assombrit légèrement. Itoe admet avoir mal de parler de tout ça. Elle n’aime pas leur passé, ni l’histoire du Yûkan. Il faut utiliser ces connaissances pour rebondir, elle en est certaine.
Un sourire illumine son visage malgré tout, passe à travers l’amertume pour en faire une femme douce et délicate.

« Je rêve d’un univers où la guerre n’a plus sa place. Ou la gestion de chacun permettra la paix de tous. Pour certains, c’est délirant, pour d’autres, c’est la marche à suivre. J’imagine que vous êtes dans la deuxième catégorie de personnes. Pour que ce projet puisse être mené à bien, il me faut des guerriers, oui, évidemment. Des combattants suffisamment puissants pour protéger le peuple, mais aussi protéger les moins forts. Nous avons le devoir de veiller sur notre prochain, c’est pourquoi nous devons nous conformer à la militarisation des villages et à la nécessité de former de nouveaux ninjas. C’est pourquoi je comprends que nous ayons besoin de travailler dans ce sens, tout autant que je comprends votre réticence à le faire. »

L’amertume disparaît, à la tendresse de son sourire s’ajoute une pointe de sérieux, diluée dans une grande dose d’ambition.

« C’est ici que nos routes se croisent, Raesthra. Par votre sagesse, par vos projets, vous me montrez que j’ai raison de vous choisir comme collaborateur. Vous me montrez que j’ai raison de poser mes espoirs sur vous. Au-delà des combattants, au-delà de la police, notre village a besoin de personnes comme vous. Des personnes raisonnées, qui s’intéressent à ce qui s’est passé ‘avant’. Des personnes qui se tourneront vers autre chose que la guerre, qui se destineront à faire la lumière sur notre monde. Des personnes qui cherchent le progrès ailleurs que dans le sang. »

Itoe inspire longuement.

« Vous pensiez monopoliser la parole ? Je suis désolée, je crois que je parle bien plus que vous. »

Nouveau rire cristallin. Il sonne toujours aussi authentique que le premier. Toujours aussi naturel.

« Mais c’est votre tour. Car, après tout cela, je vous le demande sans détour, Raesthra : que souhaitez-vous apporter à Kumo ? Et que puis-je faire pour vous y aider ? »

C’est ici que les esprits s’échauffent, que les plans s’échafaudent.
C’est ici que les regards se croisent, complices.
C’est ici que les grands esprits se rencontrent.
Itoe en est désormais certaine : c’est ici que tout commence. Ici et maintenant.
Seika Itoe
(#)Jeu 1 Oct - 17:30
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La Raikage se montra très à l’écoute, me laissant ainsi aller au terme de mon très long monologue, avant de rebondir sur les points qui lui parurent importants. Elle revint tout d’abord sur l’expression « vieux débris », que j’avais souvent tendance à employer pour me qualifier, cela ne lui plaisait visiblement pas et elle préférait me voir comme n’importe quel autre shinobi, sans prendre en considération l’âge.

Je devais avouer que le fait qu’elle revienne sur cela me surpris quelque peu, même si ce n’était pas spécialement visible sur mon visage, mais cela n’en disait que davantage sur sa personne, confirmant par ailleurs l’image que je me faisais d’elle avant d’entrer dans ce bureau. Les trois interrogations qui suivirent me mirent, en quelque sorte, face à la stupidité de ma phrase. Fort heureusement, je n’employais jamais cette expression par manque d’estime pour ma propre personne ou quelque chose qui se rapprocherait, mais plus par habitude, et peut-être le besoin de m’effacer de la « scène », c’était pourquoi je ne pus m’empêcher d’étirer mes lèvres, alors qu’Itoe se laissait aller au rire.

Je l’appréciais déjà cette jeune femme, sa façon de penser et de s’exprimer me donnait de l’espoir, l’espoir de pouvoir mener mes projets à biens sans que l’on me réserve de mauvaise surprise. Oui, elle semblait définitivement très différente des seigneurs locaux que j’avais pu côtoyer et servir par le passé. Il fallait tout de même rester prudent, on n’était jamais à l’abri des surprises, en effet, qu’est-ce qui pouvait garantir qu’elle serait la même en temps de crises ? Après tout, biens des hommes qui se voulaient bons et juste s’étaient, par la force des choses, transformer en tyrans en temps difficiles. Malgré tout, au fond de moi, j’avais l’intime conviction que la Raikage aura les épaules pour rester fidèles à ses valeurs, et ce d’autant plus lorsque j’écoutai la suite de son discours, il m’incombait dès lors de faire ce que je savais faire le mieux pour l’aider, à mon échelle.

Aussi, je ne pus qu’acquiescer d’un signe de tête lorsqu’elle confirma que je ferai bien partie de son équipe. Elle savait ce qu’elle faisait, alors je n’avais aucune raison d’objecter. Et même si je n’avais pas spécialement prévu de m’investir sur l’aspect physique, je tâcherai de me conformer à ses exigences afin de faire honneur à son équipe, car c’était quelque qui était important pour les shinobis, ou du moins certains d'entre eux, paraît-il. Puis, toute de façon toute expérience était bon à prendre, alors je ferai les efforts qu’il faut. Si l’on pouvait par ailleurs penser qu’il me serait difficile de considérer une personne plus jeune que moi comme maître, il n’en était absolument rien. En effet, cela ne me gênait pas le moins du monde, car chacun était doué pour quelque chose, et il n’y avait aucun mal ni aucune gêne à avoir quant au fait d’apprendre auprès de plus jeune que soi, bien au contraire.

« Je préfère accepter la réalité telle qu’elle est. Aussi, je n’ai aucun mal quant au fait de vous considérer comme mon senseï pour tout ce qui a trait aux shinobis, bien au contraire. » Finis-je par répondre, d’un léger sourire.

Mon regard se baissa soudainement un peu plus bas, sur le papier qu’elle avait sous la main. Elle semblait prendre des notes, ce qui démontrait l’importance qu’elle accordait à ce genre d’entretien. Mon sourire s’accentua légèrement, tandis que je la laissai de nouveau poursuivre son monologue. Elle revient alors sur les précisions que j’avais jugé important de lui apporter, notamment le fait que je sois un homme de science en quête de réponses sur les nombreux mystères qui nous entourent. Ma vision semblait visiblement lui plaire, elle y accordait, elle aussi, une certaine importance à l’histoire, ce qui me réchauffa naturellement le cœur.

La suite de ses paroles était pleine de vérités. La Raikage démontrait pour ainsi dire beaucoup de maturité et faisait preuve de beaucoup de sagesse, c’était le moins qu’on puisse dire. Autrement dit, elle prouvait une fois de plus qu’elle n’avait pas volé son poste. Face à cela, mon regard se leva, l’espace d’un instant, en direction du plafond, autrement dit en direction de Hanako, tandis qu’un fin sourire se dessina sur le coin de mes lèvres. Pour l’heure, et jusqu’à preuve du contraire, je n’avais aucune raison de douter d’Itoe. Aussi, je lui fis naturellement un signe de tête, la laissant ainsi poursuivre son monologue, pendant que je caressais délicatement la bouteille que je tenais entre les mains, plus par réflexe qu’autre chose.

La suite de son discours était très intéressante, profonde même, démontrant une fois de plus qu’elle n’était guère là pour s’amuser, mais bien pour bâtir quelque chose ensemble. Si chacun s’y mettait sérieusement et donnait le meilleur de soi-même, nulle doute qu’on parviendrait à faire de ce village une cité extraordinaire, portant et défendant des valeurs nobles. Bon, ce n’était pas forcément ce qui m’avait conduit à rallier Kumo, mais qui sait ce que nous réserve l’avenir.

Mais ce qu’il fallait retenir au-delà de ça, c’était que la Raikage avait un rêve : le rêve d’un monde sans guerre. Certains trouveraient cela utopique, délirant et voire stupide, d’autres trouveraient, au contraire, comme elle l’avait si bien souligné, que c’était la marche à suivre, qu’il fallait du moins œuvrer dans ce sens, et que même si le rêve ne se réalisait jamais, ce n’était qu’en cherchant à l’atteindre qu’on rendrait ce monde meilleur. Dans mon cas, je me situerai probablement, comme elle l’avait deviné, dans la deuxième catégorie, c’était la raison pour laquelle j’acquiesçai d’un léger signe de tête.

Cependant, en réalité, c’était quand même beaucoup plus compliqué que ça. Malgré tout, je devais avouer que beaucoup de choses me rapprochaient de la Raikage que je ne le croyais. C’était une bonne chose, une très bonne chose. Pour mes projets. Pour ses projets. Pour le village. Et peut-être même pour le monde, qui sait, même si je n’étais pas vraiment du genre à m’avancer.  

Quoi qu’il en fût, je la laissai aller au terme de son discours, qu’elle termina d’ailleurs sur un brin d’humour, en soulignant notamment qu’elle avait monopolisé la parole tout autant que moi, avant de me poser deux interrogations dont les réponses allaient probablement servir de base pour notre future collaboration.

« Il faut croire que c’est contagieux, Ahaha. » Fis-je tout d’abord, en riant naturellement.

Toujours assis à même le sol, mon regard se posait naturellement sur la personne de la Raikage, tandis que je tentais de réagir à ce qu’elle avait dit.

« Tout d’abord, sachez que je suis très heureux d’entendre ces mots sortir de votre bouche, Raikage-sama. Vos paroles sont rassurantes, elles dissipent toutes les doutes que j’avais avant d’entrer dans ce bureau. Il n’est jamais facile d’obtenir la confiance et le soutien de ses supérieurs, alors sachez que je vous fais la promesse que vous n’aurez pas à le regretter. Tout du moins en ce qui concerne mon métier. Concernant notre équipe, c’est moins évident, vous allez probablement devoir me supporter, Ahaha. » Ajoutai-je, d’un léger rire.

J’étais curieux de connaître le troisième membre de l’équipe. L’idéal serait un majeur avec qui on pourrait picoler et rire comme des baleines, mais quelque chose me disait qu’il ne fallait pas trop espérer. Peu importait, à vrai dire.    

« Sinon, je crois que vous avez assez bien résumé l’idée, Raikage. » Repris-je, d’un air légèrement plus sérieux. « Certaines institutions négligent la recherche ou ne s’y intéressent que dans un angle restreint, souvent motivé par des intérêts purement individuels. Nous, notre objectif sera, au contraire, avant tout l’intérêt général. Apprendre et comprendre pour prévenir et mieux servir, pour prévenir et mieux protéger, mais aussi pour mieux dialoguer et collaborer avec le monde extérieur. Après tout, aucune cité ne peut se targuer d’être solide et prospère en se refermant sur elle-même. » Poursuivis-je, avant de marquer une courte pause.

Cependant, la rencontre avec l’autre n’était pas sans risque, et c’était souvent de là que naissaient les plus grands conflits. Il nous incombait alors de mieux connaître l’autre, ainsi que ses intérêts, pour mieux servir notre Raikage.

« Aussi, c’est la raison pour laquelle je vous suggère de mettre en place une unité spéciale uniquement dédiée pour la recherche… et l’exploration. Cela risque certes de se faire sentir au niveau des caisses de la cité, mais c’est pour la bonne cause. Nous avons besoin d’une unité à part entière, avec son propre budget, ainsi que sa propre direction. Il faudrait à sa tête une personne qui porte un réel intérêt pour la recherche et à laquelle vous voudrez bien donner une certaine autonomie. Et je crois que la personne idéale pour ce poste n’est autre que Senbaru Yasue. » Repris-je, d’un fin sourire. « D’ailleurs, vous le savez peut-être déjà, la cité a connu une unité semblable par le passé, notamment sous le règne de la légendaire Eikô. C’est en partie grâce à elle qu’on a pu cartographier de nombreuses régions du pays, notamment grâce aux agents qui ont été dépêché à l’extérieur, tandis que ceux qu’elle gardait à l’intérieur équipaient et mettaient au point des armes pour ses soldats. Autrement dit, vous, Kumo, ainsi que Kaminari auraient tout à gagner en réhabilitant cette fameuse unité, dans une version plus moderne. Qu'est-ce vous en dites ? » Conclus-je, d’un léger sourire.

« Toujours aussi bavard », c’est ce qu’elle me dirait probablement si elle était toujours en vie. Mais que voulez-vous, j’étais ainsi, surtout lorsqu’il était question de mon métier. Aussi, en cet instant, je n’avais jamais été aussi proche de me remettre sur le chemin de mon véritable objectif, accomplir le rêve de ma défunte épouse.


Raesthra
(#)Mar 6 Oct - 23:57
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Élève et professeur. Si certains se seraient sentis gênés par la nature de cette relation, notamment par leur différence d’âge, il semble que ce ne soit pas le cas ici. Raesthra n’a aucun problème avec le fait d’évoluer dans ce sens. Au contraire : comme le supposait Itoe, il n’est pas embarrassé par le fait qu’elle soit de vingt ans sa cadette. Ils fonctionnent par le vécu, certes, mais aussi la puissance. La Raikage n’a pas atterri dans son siège par hasard, il ne le sait que trop bien.
Ça donne à Itoe l’impression que tout ira pour le mieux.
Ça la rassure, tout simplement.

Elle s’enfonce un peu plus dans son siège, laisse à son nouvel élève toute la liberté de s’exprimer.
Effectivement, ils se passent la balle depuis le début, à celui qui la gardera le plus longtemps avant de la renvoyer.
Il faut admettre que le scientifique se débrouille extrêmement bien dans son domaine.

Il commence par la complimenter, notamment parce qu’elle s’intéresse à son projet et accepte de le suivre. Si ça la surprend, au départ, Itoe doit admettre que la réalité est conforme à ce que lui dit Raesthra. Beaucoup de dirigeants auront tendance à aller chercher la guerre pour la guerre. Les recherches, la science, sont des domaines souvent mis de côté. S’ils causent du tort à leurs institutions en agissant ainsi, ils sont pourtant persuadés qu’il s’agit de la marche à suivre.
Itoe ne se féliciterait pas de voir le monde différemment, mais elle est heureuse que son opinion soit partagée. Elle est heureuse que quelqu’un soutienne sa perception.

La promesse qu’il lui fait lui va droit au cœur : il y a chez Raesthra une honnêteté plus que satisfaisante, plus satisfaisante qu’elle ne l’aurait imaginée. Dans ce monde où la barbarie peut être reine, Itoe apprécie grandement que quelqu’un puisse la suivre, la comprendre.
S’il ne sera pas le meilleur des ninjas du village, il fera partie de ceux en qui elle aura le plus confiance, elle en est certaine.

Un sourire étire ses lèvres quand il parle de leur collaboration au sein de l’équipe. Le supporter, hein ? Bah. Si elle doit être son bras armé, elle le sera sans réel problème. Au contraire. Et puis, rien ne les empêche de trouver de bonnes méthodes pour devenir meilleurs, finalement. Des stratégies, des tactiques.
Personne n’a dit que la guerre se gagnait uniquement avec de grands combattants.

Itoe hoche doucement la tête : oui, leur objectif sera l’intérêt général. Comprendre le monde permet de mieux l’aborder, de mieux s’y ancrer. En ayant toutes ces connaissances, ils pourront le concevoir différemment, comprendre les problèmes géopolitiques qui ont opposé, ou opposeront, tous les villages de ce monde. Elle opine une nouvelle fois, toujours aussi heureuse d’avoir trouvé quelqu’un qui partage ses idées.

Peut-être parviendront-ils à faire briller Kumo, finalement. Sur tous les points, dans tous les domaines.
Un village capable de fournir de surpuissants ninjas, mais aussi d’avoir des connaissances suffisantes pour écraser tous ceux qui se dresseront sur son chemin.

La curiosité de la Raikage est piquée au vif par la dernière proposition de son élève. Une unité spéciale dédiée à la recherche et à l’exploration.
Certes, ce serait coûteux, mais ce serait un investissement à long terme, qui ne pourrait que donner naissance à de belles découvertes.
Il lui donne un nom, qui sonne dans ses oreilles mais ne fait pas réellement écho. Elle a dû croiser Senbaru Yasue, mais elle n’a pas eu le temps d’échanger grand chose avec lui.
Kumo a beau se relever depuis peu, c’est un grand village où, finalement, tout semble à faire. Le phénix revient au monde lentement, mais sûrement. Pour Itoe, c’est la course, à vrai dire : il faut tout superviser, faire attention à tout. Exister dans chaque recoin du village.
Malheureusement, ça ne lui suffit pas à tout savoir.
Elle aura,  un jour, des oreilles supplémentaires pour l’aider. Enfin, elle en a déjà, à vrai dire ! Mais ce sera encore différent. Mieux.

Son élève reprend, attire son attention sur l’existence précédente de l’unité qu’il lui propose. Itoe fait oui de la tête, au courant de toutes ces histoires. La cartographie, les études de terrains, sont deux choses que la précédente Raikage avait mises en place. Les Kumojin auront beau dire ce qu’ils veulent, cette femme n’a pas fait que de mauvaises choses. Au contraire.
Itoe sourit.

« Effectivement, mon prédécesseur a eu une excellente idée en créant cette unité. J’avoue que je ne suis pas contre le fait de la réhabiliter, néanmoins, je pense qu’il faudra bien plus séparer les tâches de chacun. De la même manière, je ne suis pas certaine que la création d’armes devrait résider entre leurs mains. Ce sont des pistes auxquelles je n’ai pas encore suffisamment réfléchi, pour être totalement honnête. »

Itoe peint sur sa feuille, dans un petit coin encore vierge de ses coups de pinceau. Les signes se multiplient, deviennent presque incompréhensibles pour quelqu’un d’autre qu’elle.
La Raikage reporte son regard sur son élève, qui n’a toujours pas levé son derrière du sol.

« Avant de rencontrer Senbaru Yasue, avec qui, je suis sûre, nous pourrons trouver de très bonnes pistes, j’aimerais savoir ce que nous pourrions faire de cette unité de recherches. Comme nous le disions au début, commencer par une unité qui serait divisée en deux, une équipe de terrain et une équipe qui resterait ici, me semble être la meilleure idée. Nous aurions, d’une part, les cartographes et investigateurs, d’autre part, les scientifiques, qui traiteraient les informations ou donneraient naissance à d’autres technologies. Après tout, pourquoi pas se lancer dans ce domaine aussi ? »

Inspire un instant, continue de noircir sa feuille.

« Nous pourrions aussi poursuivre de longues études sur le chakra, ses utilisations, ses limites, ses points forts. Je reste tout à fait contre la création d’armes en tout genre, au moins pour le moment. Je ne trouve pas d’utilité à cela. L’armement est une idée, oui, mais il faut d’abord préparer nos ninjas à toutes les éventualités en les entraînant avec leurs propres capacités. Peut-être que, plus tard, lorsque le village aura bien évolué, nous pourrons nous tourner de ce côté. »

Penche la tête. Réfléchit en même temps qu’elle s’exprime.

« J’aimerais aussi que nos cartographes récupèrent des informations autour d’eux. On ne sait jamais, peut-être y a-t-il des folklores, des coutumes que nous ignorons. Les maîtriser nous permettra de montrer que nous comprenons le monde, que nous nous y intéressons. Nous pourrons ainsi gagner du terrain, sans avoir recours à la force. »

Elle hoche la tête, sa réflexion terminée.

« Est-ce que, jusque-là, cela vous paraît intéressant ? »

Un sourire.

« Ah, j’aimerais aussi avoir quelques informations sur Senbaru Yasue. Si vous me le recommandez, c’est pour une bonne raison, j’en suis certaine. Mais qui se cache derrière ce nom ? »

La création de tout, petit à petit, pièce par pièce.
Jusqu’à bâtir un village dans le village.
Une forteresse imprenable.
Tout ça, ensemble, main dans la main.
Seika Itoe
(#)Mar 13 Oct - 15:21
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C’est ici que tout commence [Raesthra] Ban210
C'est ici que tout commence

A l’écoute, la Raikage me laissa aller au terme de mon monologue, avant de rebondir sur ma première proposition, à savoir : la réhabilitation de l’ancienne unité d’exploration. Je croyais qu’elle aurait quelques réserves quant à cette idée, mais il n’en fut rien, du moins pas sur l'unité en elle-même. En effet, l’idée ne lui déplaisait guère, et elle était prête à consentir à la réouverture de cette fameuse unité, à condition de bien séparer les tâches de chacun. Sur ce point, elle avait entièrement raison, sinon les uns risquaient de marcher sur les plates-bandes des autres, ce qui risquerait d’engendrer plus de problèmes qu’autre-chose.

Aussi, il fallait très probablement envisager deux organes bien distincts, de sortes à ce que certains soient dépêchés sur le terrain et d’autres travaillent en interne. D’ailleurs, c’était très probablement ce qu’avait imaginé Itoe, au moment de suggérer la séparation des tâches des uns et des autres.

En outre, la Raikage exprima sa réticence quant au fait de confier la création des armes à cette unité, comme ce fut à priori le cas autrefois. Elle ajouta ne pas avoir suffisamment réfléchi à cette question, peut-être que l’idée même de la création des armes n’était pas quelque chose dans laquelle elle souhaiterait se lancer. Peut-être.

Peu importait à vrai dire, puisque la création des armes avait peu d’intérêt à mes yeux. A l’époque, c’était quelque chose d’important, notamment compte tenu de la personnalité de la Raikage de l’époque, sans compter le fait que les shinobis n’étaient pas aussi légion qu’aujourd’hui. Aussi, j’estimais que c’était quelque chose dont on pouvait tout à fait se passer de nos jours. Cependant, si après réflexion la Raikage souhaiterait investir dans ce domaine, en confiant la tâche à une unité spécifique, elle serait tout à fait libre de le faire. Personnellement, tant que je pouvais obtenir la réhabilitation de l’unité exploration et avoir la possibilité de poursuivre mes recherches et partager les fruits avec le village, j’en serais plus que satisfait.  

D’ailleurs, à ce propos, la Raikage finit par donner sa vision de cette fameuse unité. Et visiblement, nous avions à peu près la même vision, même si, elle, elle allait plus loin que ce que j’avais imaginé. C’était bon signe. J’acquiesçai naturellement d’un léger signe de tête, sourire aux lèvres. Elle reprit de plus belle, indiquant cette fois-ci être clairement opposée à la création d’armes en tout genre, du moins pour le moment. Aussi, elle voulait qu’on se concentre sur ce qui était réellement important pour une telle unité, à savoir : l’exploration, les investigations, les études sur le chakra, etc. C’était parfait, puisque je ne demandais que cela. Hochant naturellement la tête, je la laissai poursuivre, écoutant attentivement ses idées qui pouvaient constituer les premières missions de cette unité.

Enfin, elle me demanda mon avis, avant de s’enquérir notamment sur Senbaru Yasue, la personne que je lui avais proposé pour la tête de l’unité d’exploration et de recherche. Ainsi donc, elle n’avait pas tout à fait l’air de le connaître, ce qui n’était peut-être pas aussi surprenant, puisque le Senbaru ne s’était pas déclaré en tant que shinobi.  

« Concernant Yasue, sachez que c’est aussi un homme de science, un vrai. De l’époque où j’opérais en dehors du pays, j’ai entendu dire que quelques seigneurs locaux ont cherché à l’enrôler, en vain. C’est un homme qui a toujours été fidèle à Kaminari, il connaît très probablement l’histoire de ce pays mieux que vous et moi. Aussi, si vous parvenez à le convaincre de reprendre du service, je suis persuadé qu’il sera excellent pour ce rôle. Sachez aussi qu’il a eu quelques différends avec le pouvoir en place, cela lui a d’ailleurs valu d’être exilé pendant un certain temps. Aujourd’hui, il est retraité et s’occupe officieusement de la formation de quelques éléments de son clan. » Rétorquai-je, en me caressant délicatement la barbe.

Une demande de ma part serait non seulement déplacée, mais ne le ferait jamais reprendre du service, du moins j’en étais persuadé. Aussi, je laissai la possibilité à la Raikage de l’approcher, de discuter avec lui, et de le convaincre de reprendre du service. Mais encore fallait-il qu’elle soit prête à prendre le risque d’enrôler un ancien exilé. En tout cas, de ce qu’elle avait montré, je n’avais pas l’impression que cela soit particulièrement gênant pour elle.

« Sinon, pour en revenir à notre unité d’exploration, sachez que je suis entièrement d’accord avec vous. Séparer les tâches, en créant deux organes distincts, me parait très pertinent. Cela évite le désordre et les agents n’en seront naturellement que plus efficace dans leur rôle respectif. » Repris-je, d’un fin sourire. « Concernant la création des armes, je vous avoue que c’est quelque chose à laquelle j’accorde très peu d’importance. Comme vous, je trouve cela dispensable pour ne pas dire inutile. » Ajoutai-je, toujours le sourire aux lèvres. « Vous avez déjà su identifier les différentes tâches et vous avez même su trouver quelques pistes intéressantes sur lesquelles nous pouvons d’ores et déjà travailler. Cet entretien dépasse toutes mes espérances, c’est merveilleux. » Poursuivis-je, avant de mettre la bouteille de saké bien en évidence.

Je glissai ma main à l’intérieur de ma veste et je fis apparaître un parchemin, que je m’empressai de dérouler. Puis, à l’aide d’un signe incantatoire, je fis apparaître deux coupes que j’avais préalablement scellées, spécialement pour ce genre de moment. Quoique pas seulement...

Quoi qu’il en fût, je débouchonnai la bouteille et je fis naturellement couler le saké dans les deux coupelles. Mon sourire s’effaça lentement, laissant place à un air sérieux, alors que je levai la tête vers la Raikage, qui devait probablement s’interroger.

« Vous avez accepté de réhabiliter cette unité, malgré le coût que cela représente. Vous m’avez attentivement écouté et décidé de m’accorder « pleinement » votre confiance, Raikage-sama. Je me sens désormais d’autant plus lié à ce village qu’auparavant. Aussi, sachez que quoiqu’il arrive, j’ai bien dit quoi qu’il arrive, jamais je ne trahirai votre confiance. Et si un jour, pour une raison ou un autre, notre collaboration devait cesser, je me présenterai ici-même pour vous l’annoncer et me soumettrais naturellement aux lois de la cité. » Fis-je, d’un ton sérieux.  

C’était vraiment lourd d’être aussi sérieux. Cela me rappelait ma jeunesse, quelque chose à laquelle je ne souhaitais pas spécialement songer. Mais au moins, la Raikage savait désormais qu’elle pouvait entièrement compter sur moi. Elle savait aussi que le jour où je ne voudrais plus travailler pour elle, elle serait la première informer et pourrait me mettre à mort, si cela était nécessaire. Et je n’avais qu’une parole.

Quoi qu’il en fût, je me pressai de mettre fin à cette ambiance lourde et presque étouffante. Pour cela, rien de plus simple, en effet, je saisis et lui tendis la coupe de saké qui lui était destinée.

« Maintenant, si vous le voulez bien, nous allons sceller cette collaboration conformément aux traditions de ma terre natale. Goutez, buvez, ou moins faites semblant, cela me suffira amplement. » Glissai-je, d’un large sourire. « A notre future collaboration ! Pour la cité de Kumo ! Pour pays de la foudre ! » Conclus-je, avant de vider ma coupe d’un seul trait.

Tout avait plus ou moins été dit.
Le reste n’était que détail de moindre important pouvant attendre.
Bientôt, je pourrais entamer ce pour quoi je m’étais engagé. Par ailleurs, connaître mon équipe, entamer des missions ou des entraînements avec, chose auxquelles je ne pourrais y échapper. Intéressant, tout cela promettait, c’était le moins qu’on puisse dire…


Raesthra
(#)Dim 18 Oct - 3:12
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Le pinceau reposé n’attend que d’être repris. Encore plus d’idées, qui viendront noircir une feuille déjà bien assombrie.
Des tracés, encore des tracés, un peu partout, pour que jamais rien ne disparaisse dans le néant.
Pour que les idées deviennent des réalités, un jour.
Cette perspective la remplit d’une joie inattendue.

Conformément à ses questions, Raesthra se met à lui parler de Senbaru Yasue. Un grand homme, assurément. Homme de sciences dont les connaissances ne semblent pas avoir d’égal, il semble qu’il sache presque tout de Kaminari, ou suffisamment pour supplanter toutes les connaissances auxquelles ils ont accès. Sur ce point, il est évidemment le mieux taillé pour prendre la direction de cette unité spéciale. Sur le reste, il semble qu’il y ait quelques problèmes : l’homme est un historien, certes, mais aussi un ancien exilé. Quelqu’un qui a eu des différends avec le pouvoir.
En cela, Itoe reste dubitative : faut-il enrôler une personne exilée pour ses opinions ? Ses choix ? Faut-il, au contraire, lui faire confiance ?
Au fond, l’albinos se dit qu’il suffit de garder un œil sur lui : s’il commet des exactions, il subira le même châtiment que les autres.

Armée de son pinceau, elle note « Senbaru Yasue » sur une autre feuille, pour ne surtout pas l’oublier. Il sera invité, lui aussi, à venir en audience, ne serait-ce que pour s’enquérir sur son savoir et ses aspirations. Bien qu’il soit retraité, il est un homme de grandes connaissances : difficile de passer à côté.

Itoe hoche doucement la tête.

Comme depuis le début de leur rencontre, Raesthra reprend les réflexions de la Kage sur l’unité. Il est complètement en accord avec elle. En réalité, il semble que cela soit encore plus fort que cela : il a l’air heureux. Heureux de voir qu’il est écouté, qu’il est entendu. De voir qu’il pourra aller dans la direction qu’il désire suivre.
Il dégaine la bouteille de saké, fait apparaître deux coupes, qu’il remplit du breuvage. Itoe reste interdite un instant : il veut vraiment qu’elle boive ça, là, maintenant ?
Des rougeurs naissent sur ses joues.
Elles ont le temps de discrètement disparaître, alors qu’il continue de monopoliser la parole : à croire que, finalement, être une pipelette a du bon.

D’un coup, le tout prend un ton bien plus solennel encore. Des promesses, des pactes. Raesthra s’investit véritablement pour Kumo, au point de mettre sa vie en ligne de mire. Si un jour, il venait à cesser de travailler pour le village, quelle qu’en soit la raison, il se rendrait devant Itoe pour qu’elle puisse choisir la sanction adaptée. L’albinos cligne vivement des yeux, peu certaine d’avoir compris. Faut-il réellement le tuer, si cela survient un jour ? N’y a-t-il pas une autre solution ?
Elle décide de simplement hocher la tête, une nouvelle fois, trop perplexe pour parvenir à dire quelque chose de plus.

La solennité du moment disparaît aussi net, lorsque Raesthra lève son verre et célèbre leur entretien. C’est inhabituel, c’est véritablement perturbant. Apparemment, il faut boire le verre d’un seul coup pour montrer sa joie ? Quelque chose du style ?

Bien trop polie, Itoe lève la coupe, la porte à ses lèvres et descend tout son contenu. Ça chauffe dans sa gorge, beaucoup plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Ça monte à sa tête. Ça tourne pas encore, mais c’est pas loin. Elle inspire, expire.
Ça a franchement mauvais goût, pourquoi les gens boivent ça ?

« Pour le pays de la foudre. » lâche-t-elle, dans un plus grand calme que son élève.

Itoe est heureuse. Cette audience s’est drôlement bien passé. Elle a récupéré un élève particulièrement intéressant, en plus d’avoir mis en place de nouveaux projets.
Elle a bien des choses à faire, pour le reste, mais ce ne sera pas trop complexe. Ou, au moins, pas plus que certaines tâches qu’elle n’aime pas trop – comme la paperasse.
Cette audience est de bon augure pour la suite. Elle a hâte de voir comment tout va évoluer.
Seika Itoe
(#)Lun 19 Oct - 16:56
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